Kro en résumé : Inspecteur Harry

Série de cinq films policiers, avec Clint Eastwood dans le rôle-titre

L’inspecteur Harry
Dirty Harry
(1971)

linspecteurharryHarry Callahan est un inspecteur de la police de San Francisco, armé d’un gros revolver 44 magnum et aux méthodes assez… pragmatiques. Dans ce premier volet de la série, c’est juste un flic humain qui se sent bridé par l’absurdité du système, et on peut arriver à avoir de la sympathie pour lui (surtout qu’il court après un tueur en série qui est une belle ordure). Mais il est sur la corde raide, et la limite est facile à franchir.
Sorti de quelques répliques j’ai pas particulièrement aimé : ce genre de choses passe mieux en western que dans un film contemporain dans une de nos (prétendues) démocraties occidentales.
Un mot sur la traduction : c’est dingue comme avec les années, je me rends de plus en plus compte que les films perdent énormément à la traduction, même quand ils sont apparemment correctement traduits comme c’est le cas ici. Et je ne parle pas seulement de « Dirty Harry » qui devient « Harry le charognard ». Entre les dialogues qui sont édulcorés et des aspects plus ou moins subtils de la culture américaine (Miranda, transformé en une référence à l’Inquisition espagnole alors qu’il s’agit d’une jurisprudence sur les droits du suspect) qui ont été zappés par le traducteur (sans parler de Callahan prononcé « Callaghan », allez savoir
pourquoi), je pense qu’un film non francophone, quel qu’il soit, quand on connait un peu la langue ça doit vraiment se voir en version sous-titrée. La seule raison pour laquelle je ne le fais pas systématiquement quand je le pourrais, c’est la flemme.

Magnum Force
(1973)

magnumforceUne série de meurtres frappe San Francisco. Les victimes sont de gros criminels et leurs proches, qui parvenaient à échapper à la justice grâce aux « limites » du système judiciaire (genre vices de procédure). La police soupçonne d’autres gangsters, mais Callahan se doute rapidement qu’il s’agit d’un flic devenu trop expéditif…
J’ai trouvé cet épisode meilleur que le premier, pasque cette fois-ci, ce n’est pas Callahan le flic limite (voire plus que limite), il y a bien pire que lui. Donc là, pas de difficulté à prendre son parti.
Anecdote : on voit dans ce film un tueur utiliser un revolver doté d’un silencieux, ce qui à ma connaissance (et selon ce que m’avait expliqué un flic de mes amis) n’a aucun intérêt, le silencieux étant inefficace vu le fonctionnement d’une telle arme.

L’inspecteur ne renonce jamais
The Enforcer
(1976)

linspecteurnerenoncejamaisAprès avoir volé des armes de guerre dans un entrepôt, un groupuscule terroriste (manifestement inspiré de la Symbionese Liberation Army) commet plusieurs attentats dans San Francisco, demandant des millions de dollars pour cesser et mettant la police de la ville sur les dents.
Parallèlement à ça, la police de la ville se féminise, avec l’arrivée de trois inspectrices, ce qui n’a pas l’air d’enchanter Callahan, qui se montre franchement vieux jeu sur ce coup ; d’autant plus qu’il se retrouve évidemment à faire équipe avec l’une d’elles.
Y a un point où je partage le déplaisir de Callahan, c’est quand je vois la tenue de sa collègue : une jupe et surtout des chaussures à talons, on a fait plus pratique pour courir ou se déplacer discrètement…
Et la démonstration qui est faite de tir de missile LAW par un militaire met à douloureuse épreuve ma suspension volontaire de l’incrédulité, car le tireur, qui fait une démonstration à des gens qui sont censés ne rien y connaître, ne respecte pas la consigne de base de sécurité et s’apprête à faire feu avec une spectatrice juste derrière lui, en plein dans la zone d’éjection des gaz… Évidemment c’est pour faire une scène marquante pour le spectateur, et Callahan est là pour éviter le drame ; mais moi ça m’a choqué.
Bien qu’il commence mal avec un Callahan bien bourrin, le film est correct. Mais pas extraordinaire.

Le retour de l’inspecteur Harry
Sudden Impact
(1983)

leretourdelinspecteurharryC’est une histoire de tueur en série, une femme (incarnée par Sondra Locke, à l’époque madame Eastwood) qui se venge d’un groupe qui l’a violée autrefois. Callahan a toujours des méthodes expéditives et le film est particulièrement violent (et parfois, de façon purement gratuite). Bon, c’est sympa à regarder, on arrive à se prendre au feu de l’action, mais le message sous-jacent, qui est que la vengeance peut primer sur la justice quand il s’agit de se venger d’un tort qu’on a subi, rend tout ça au final bien puant à mon goût.
À éviter, donc.

L’inspecteur Harry est la dernière cible
The Dead Pool
(1988)

linspecteurharryestladernierecibleCallahan, le flic qui n’arrête jamais de suspect (puisqu’il les bute systématiquement avant), vient de faire condamner (oui, oui, je sais : mais ça ça compte pas, ça s’est passé avant le début du film) un gros caïd, ce qui a deux conséquences : d’une part le type envoie des tueurs après lui du fond de sa prison, d’autre part il est célèbre (et pour une fois, de façon positive) et la police de San Francisco voudrait exploiter cet état de fait pour ses relations avec les médias. Évidemment, lui-même n’est pas coopératif.
Cette fois-ci l’histoire est un peu originale : des gens qui participent au tournage d’un film d’horreur jouent à un jeu glauque : chacun d’eux a une liste de célébrités, et celui qui gagne est celui dont la liste contiendra le plus de morts à la fin du jeu. Et il se trouve que Callahan figure sur l’une de ces listes, dont les autres membres meurent l’un après l’autre…
Contrairement aux précédents, ce film est vaguement, pas comique, mais quelque peu humoristique. Disons que quand on le regarde d’un œil sérieux, par exemple à la suite des précédents, ça peut heurter la suspension volontaire de l’incrédulité le temps de s’adapter à ce nouveau style : les kilos de bastos auxquels échappe miraculeusement le héros, la scène où son nouvel équipier, d’origine chinoise, arrête le seul survivant (ayant échappé aux balles de Callahan) d’un braquage après une démonstration d’arts martiaux (et en plus, sans déconner, un type qui se fait arrêter et menotter dans un Inspecteur Harry ? ! ! C’est pas crédible pour deux sous !), la scène dans la prison, la poursuite avec un bolide téléguidé (Sidaris est finalement resté bien timoré avec ses propres modèles réduits), etc… Sans parler de la parodie de film d’horreur en cours de tournage (avec une scène dans une chambre froide d’un atelier de découpe (de viande) et une bande-son hard rock au chanteur caricatural).
Du coup, c’est nettement plus léger. C’est regardable, mais c’est différent des précédents. Et dans le fond, je me demande s’il ne vaut pas mieux un bon « Y a t-il un flic pour sauver la reine ? », où le côté marrant, certes nettement plus poussé, est franchement assumé et attendu
par le spectateur.

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2 réponses à Kro en résumé : Inspecteur Harry

  1. Mathieu dit :

    Sur les traductions, en même temps, en ce temps-là, tout passait à la moulinette forcée du français : Jabba the Hutt qui devenait Jabba le Forestier dans Star Ouarz par exemple.

    • Imaginos dit :

      Il y a beaucoup de films qu’on a vus en V.F. et dont certains passages prendraient je pense une toute autre signification si on les regardait en V.O…. Et c’est pas forcément des films dont on aurait cru qu’ils étaient mal traduits.
      (je ne vais pas entrer dans le débat sur les traductions des bouquins, et quant aux traductions en JdR, ça fait longtemps que tout le monde sait à quoi s’en tenir sur mon compte)

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