Kro en résumé : Expendables

Série de trois films d’action où ça défouraille et ça explose dans tous les sens, réunissant entre autres plusieurs gloires présentes ou passées de ce genre de films (à commencer par Stallone qui est le principal héros)

Expendables : Unité spéciale
The Expendables
2010expendables1Les expendables sont une unité mercenaire d’élite (comme on ne peut en voir qu’au cinéma : ils ne ratent jamais leur cible ou presque, que ce soit au flingue ou au couteau, ils sont capables de flinguer un type en pleine poitrine mais de telle sorte que la blessure ne soit pas mortelle, de toutes petites quantités d’explosifs font avec eux des dégâts énormes (genre faire s’effondrer un palais construit en pierre de taille), leurs couteaux tranchent net les membres, et à la fin ils sont juste éventuellement blessés pasqu’ils ont encaissé un ou deux coups de poing ou de pied). C’est certes les principes de base du genre, mais c’est poussé à un point tel que, soit c’est moi qui manque d’habitude de ce genre de films, soit c’est poussé à un extrême qui se veut plus ou moins parodique. Constituée d’une demi-douzaine d’hommes, basée aux États-Unis et commandée par Barney Ross, incarné par Stallone (qui porte encore beau à soixante-quatre ans), elle est recrutée pour des opérations très difficiles.
Au début du film on les voit éliminer des pirates preneurs d’otages à bord d’un cargo au large de la Somalie (j’ai bien dit « éliminer des preneurs d’otages » : on ne les voit pas évacuer les otages, par contre). Puis « on » (un faux nez de la CIA) leur propose une mission sur une île dans le Golfe du Mexique) pour éliminer le dictateur local. Avant d’accepter ou non, Stallone et Jason Statham (enfin, Barney Ross et Lee Christmas, un blase qui permet quelques jeux de mots perdus avec le passage au français) se rendent sur place pour évaluer la situation, rencontrent leur contact (une jeune femme), et décident que c’est trop dangereux. Ils s’en vont tous les deux (non sans avoir éliminé à eux deux quarante-et-un bidasses locaux), mais Stallone est rongé par le fait d’avoir laissé la fille là-bas (c’est elle qui a voulu rester, eux lui avaient proposé de l’évacuer), et finalement ils acceptent la mission (retournant sur place à bord de leur hydravion très reconnaissable ; on se demande comment ils ont fait, surtout qu’on ne nous le montre pas, on enchaîne directement avec leur arrivée discrète à proximité du palais du général). Je vous passe quelques subtilités du scénario qui est un peu plus soigné que ça et donne un peu de profondeur à certains des personnages (mais pas à tous), mais ça culmine avec une longue et grosse baston avec arts martiaux, couteaux, explosions et mitraillages dans tous les sens (c’est d’ailleurs très confus, et pas tout à fait crédible). Et à la fin ils gagnent.
C’est du cinéma grand spectacle fait pour qu’on en prenne plein la vue (et les oreilles), pas pour qu’on se pose des questions sur l’histoire. Le fait que les héros soient quand même vachement très balèzes me gêne confusément. C’est donc à réserver aux amateurs de ce genre de films : les autres vont comme moi décrocher pendant les bastons (à part ptêt la première sur le cargo).

Expendables 2 : Unité spéciale
The Expendables 2
2012expendables2Suite du précédent. On y retrouve la même équipe, ainsi que les personnages de Schwarzenegger et Bruce Willis, qui sont cette fois plus présents, mais également Chuck Norris (égal à lui-même), et même Jean-Claude Van Damme dans le rôle du méchant (français ?) Jean Vilain (ça ne s’invente pas, et ça sonne franchement bizarre par moments).
C’est la même recette que pour le précédent, mais celui-ci appuie plus sur le côté humoristique, avec des dialogues souvent amusants, de l’autodérision autour des personnages de Schwarzie et de Chuck Norris (au moins ; je manque ptêt de références pour en capter d’autres), et donc ça le rend plus agréable car il se prend encore moins au sérieux.
Stallone vieillissant me fait par certains côtés penser à John Wayne vieillissant : bedonnant et paternaliste (ou au moins paternel) ; ça me le rend plutôt sympathique finalement.
Pour le reste, ça tient encore moins debout que le précédent. En vrac parmi les trucs sur lesquels j’ai tiqué : la quantité de matériel laissé derrière par les mercenaires dans la première scène (y en a pour une somme énorme en véhicules et ils avaient prévu de les laisser sur place, vu qu’ils courent après le pognon ça me parait gros) ; dans le premier film ils avaient été capables de libérer des otages en butant les pirates sans coup férir, mais confrontés à une situation comparable ils sont ici totalement dépassés par les évènements ; l’histoire qui ne tient pas debout (la mission les envoie récupérer les plans d’une mine où les Soviétiques ont abandonné autrefois du plutonium, mais visiblement tout le monde (commanditaire, méchants, Schwarzenegger leur concurrent) connaissait l’emplacement de ladite mine, alors pourquoi monter une telle opération pour récupérer de bêtes plans, sachant que les méchants ne les ont pas attendus pour commencer à fouiller et que quoi qu’il en soit il n’y avait que, soit à explorer la mine, soit à attendre que les méchants mettent la main dessus, pour récupérer le plutonium ?) ; la grande baston de la fin, où les mercenaires embusqués tirent sur les méchants à travers des vitres translucides alors qu’il y a plein de civils dans l’aéroport (et qu’ils risquent donc tout autant de toucher des civils que des méchants) ; le duel final entre Stallone et Van Damme, qui se fait à la main alors que Stallone n’avait qu’à flinguer son adversaire ou au minimum le planter au couteau.
L’arrivée de Chuck Norris par contre, absolument pas plausible mais ouvertement parodique, m’a bien amusé (justement pasqu’elle est ouvertement parodique dans un film qui ne se prend pas au sérieux).
En conclusion, même public que pour le précédent, mais celui-ci est plus amusant, donc.

Expendables 3
The Expendables 3
2014expendables3Troisième (et dernier à ce jour) volet de la série, et comme d’hab’ avec du beau monde : outre les habitués (y compris Schwarzenegger, dont le rôle prend de l’importance), il y a Wesley Snipes, Harrison Ford (qui a beaucoup vieilli, j’ai eu du mal à le reconnaître au début de sa première scène), Antonio Banderas dans le rôle du pénible qui cause tout le temps (pour une fois que ce rôle n’incombe pas à un acteur noir), et Mel Gibson dans celui du méchant. Par contre, exit Chuck Norris et Bruce Willis.
L’histoire : lors d’une opération contre un trafiquant d’armes, ce dernier (Mel Gibson, donc) blesse grièvement l’un des expendables (qui, contrairement à leur habitude, se laissent dans cette scène benoîtement tirer dessus bouche bée sans riposter) avant de leur échapper. De retour aux États-Unis, Stallone décide de dissoudre l’unité, car il est temps qu’ils prennent leur retraite (c’est pas faux, ils ne sont que deux acteurs dans la bande à avoir moins de cinquante ans, et de quelques années seulement). Du coup, quand le faux nez de la CIA lui demande d’aller capturer Gibson pour le traîner devant la cour pénale internationale pour crimes de guerre, Stallone remonte une équipe constituée de petits jeunes inexpérimentés (tous les acteurs ont moins de trente ans). Et bien entendu, ils se font avoir comme des bleus qu’ils sont (faut dire aussi que ça n’a rien d’étonnant, vus leurs profils ; franchement, recruter une videuse de boîte de nuit pour ce genre d’opérations, je trouve ça aussi peu crédible que sa brutale transformation en experte en maniement des armes à feu ; et y en a pas un dont j’ai trouvé la démonstration crédible pour ce genre de boulots lors de son « entretien d’embauche » : donc c’était couru d’avance, et on se demande bien sur quels critères ils ont été recrutés). Stallone parvient à s’échapper mais les autres sont capturés par Gibson, et il décide d’aller les délivrer tout seul (enfin, avec Banderas qui vient s’incruster ; et surtout, avec son ancienne équipe qui arrive à point nommé pour embarquer avec lui).
Tout ça tourne d’emblée au grand guignol et va crescendo ensuite. Une fois de plus, c’est un troisième film qui est le film de trop dans une série. Il n’a pas le côté « nouveau » du premier, il n’a pas l’humour du second, restent le cabotinage pénible de Banderas, les scènes d’action excessives et le scénario incohérent. Et encore une baston à mains nues à la fin, quand Gibson avait Stallone à sa merci et pouvait le descendre sans coup férir.
À éviter.

En conclusion sur la trilogie, le premier est à réserver aux amateurs de films d’action qui en mettent plein la vue sans souci de la cohérence, en particulier celle du scénario ; le second, parodique et souvent amusant, est le meilleur (et sans doute le seul à retenir) ; quant au troisième… non.

Ce contenu a été publié dans J'ai pas la télé, Kros, avec comme mot(s)-clé(s) , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *