Réunion de clôture

Ce matin, dernière réunion de service au siège avant le départ de l’actuelle cheffe (et son remplacement par son adjointe, qui n’est pas mieux organisée mais qu’on va sans doute devoir supporter pendant de longues années, puisqu’elle est du pays et risque donc de rester en place jusqu’à sa retraite dans une douzaine d’années).
Comme d’hab’, ça a été long et sans intérêt (avec en point d’orgue la LECTURE d’un diaporama pohouérpouaint de vingt-deux pages, qui a duré facile trois quarts d’heure sur une réunion de trois heures, alors qu’il aurait suffi de le diffuser à tout le monde pour que chacun en prenne connaissance dans son coin en quelques minutes). Mais j’ai passé l’âge de m’énerver en cours de réunion pour ce genre de stérilités, et je me suis contenté de me tourner placidement les pouces histoire de m’occuper les mains en attendant que ça se termine (la collègue qui râle plus que moi et à côté de laquelle je suis généralement assis (mais pas aujourd’hui, puisqu’on était quasiment diagonalement opposés) m’a ensuite prétendu, mais à tort, que je m’étais endormi).
J’ai quand même réagi sur la fin quand la cheffe sortante a eu une phrase malheureuse déclarant :

Il va falloir que [les cadres chefs d’équipe ; c’est-à-dire mes collègues et moi] s’investissent complètement dans leur travail.

Là, après avoir jeté un rapide coup d’œil à ma collègue râleuse pour savoir si elle allait démarrer la première, je n’ai pas pu m’empêcher d’ouvrir ma gueule avec véhémence. Pasque je ne peux évidemment pas parler pour les autres, mais pour ma part je n’ai pas le sentiment de ne pas m’investir complètement dans mon travail.
Celui que cet investissement ne soit pas reconnu, par contre, de plus en plus. Mais même si l’envie m’en démangeait, je n’ai pas jugé utile de rappeler entre autres qu’on m’avait par deux fois bousillé mes vacances l’année dernière pour que je fasse le guignol devant des visiteurs étrangers. S’adressant à une responsable en partance, ça m’aurait donné la désagréable impression de donner le coup de pied de l’âne, ce qui n’est pas dans mes habitudes.
Ceci étant dit, j’en viens de plus en plus à me dire que, pour la reconnaissance qu’on en retire effectivement, cet investissement complet est quelque part une erreur.

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