Anime cyberpunk adapté d’un manga « papier », comportant plusieurs films et séries, présentés ici dans l’ordre de leur sortie
Le personnage principal est une flic de choc, le major Kusanagi (Motoko de son prénom, puisque contrairement à la plupart des personnages, elle en a un), dont le corps est 100 % artificiel et franchement balèze (elle est par exemple capable de bonds surhumains, sauter du haut d’un gratte-ciel par exemple). Elle travaille au sein de la section 9 de la sécurité publique, une unité secrète d’élite du ministère de l’intérieur japonais, section d’assaut anticriminalité, spécialisée en cyberguérilla et « entièrement cybernétisée » (un seul de ses agents de terrain est encore organique).
Ghost in the Shell
(long-métrage, 1995)C’est du cyberpunk qui se déroule en 2029 dans la capitale japonaise (ce n’est plus Tokyo, qui a été détruite (irradiée et inondée) lors d’une guerre mondiale).
Le dessin des personnages est bien plus moche à mes yeux que pour Cowboy Bebop.
Kusanagi et son bras droit Batou passent l’essentiel du film à essayer de choper un criminel, le Puppet Master (pourquoi c’est en anglais dans un machin traduit du japonais vers le français, ça m’échappe…), qui est capable de pirater le cerveau (enfin, plus précisément le « ghost », c’est-à-dire en gros l’âme, mais que l’on peut copier informatiquement) des gens. Mais derrière le Puppet Master, il semble y avoir un gros secret d’État…
Niveau décors, technologie, tout ça, c’est franchement pas mal (tout ce qui est informatique, télécommunications, et piratage de tout ça en particulier est très balèze) ; par contre l’histoire, j’ai pas réussi à entrer dedans. Peux pas dire que ce soit mauvais, non non non, c’est même fort correct ; mais j’ai pas accroché. Je pense que ça vient en partie du fait que je n’ai pas réussi à accrocher au personnage principal. Le dessin n’a pas aidé, non plus.
Ghost in the Shell : Stand Alone Complex
(série de 26 épisodes, 2002)Non seulement c’est mieux dessiné que dans le film (ce qui fait que les personnages n’ont pas exactement la même tête ; mais on identifie quand même clairement qui est qui), sans être encore vraiment à mon goût certes ; mais le premier épisode était plutôt pas mal (et mieux que le film), donc je me suis accroché sans grande difficulté.
La série met en scène les mêmes personnages principaux que le film (la section 9 : son chef Aramaki, le major Kusanagi et son équipe de six hommes). Elle commence en 2030, ce qui la rend incohérente avec ce qui se passe à la fin du film, censé se dérouler en 2029.
Dans l’ensemble, les épisodes sont intéressants (OK, il y en a aussi quelques-uns de plus faibles), et plus chiadés, mieux développés, plus cohérents, que ceux de Cowboy Bebop. Le fait qu’il y ait un arc scénaristique qui court sur une bonne partie de la série et prend vraiment de l’ampleur à la fin (avec un gros complot politico-industriel) aide évidemment à développer quelque chose de fouillé. Et le fait qu’il y ait moins d’humour comique que dans Cowboy Bebop donne l’impression d’un truc plus sérieux.
Contrairement au film, là j’ai à peu près accroché aux personnages (qui sont pourtant les mêmes…).
La série fournit plus d’infos sur le contexte (géopolitique, politique intérieure japonaise, technologie) que le film. La section 9 a à sa disposition de petits « mechas » à quatre pattes (et deux bras ; en fait, leur apparence et certains de leurs mouvements sont vaguement arachnoïdes), également capables d’évoluer de façon autonome, les tachikoma ; malheureusement, ils font preuve d’un comportement puéril qui m’est franchement pénible, et je ne comprends pas pourquoi ils bougent leurs « bras » et leurs corps dans tous les sens quand ils parlent (à noter qu’ils apparaissent également dans des séquences courtes après le générique de fin de chaque épisode, mais là c’est clairement à destination des enfants (ce qui n’est sans doute pas le cas du reste de Ghost in the Shell, qui est quand même violent et d’un réalisme sanglant, voire gore) et je n’ai pas eu la patience de me les infliger).
J’ai bien aimé cette série (et j’ai même fini par m’habituer au style de dessin).
Ghost in the Shell 2 : Innocence
(long métrage, 2004)Innocence fait suite au premier long métrage (il n’y est jamais fait explicitement référence et il n’est pas nécessaire de l’avoir vu, mais il y a des allusions). Donc il ne faut pas se faire tout Ghost in the Shell dans l’ordre chronologique de diffusion, puisque les films ne sont pas dans la même « ligne temporelle » que la série.
Le major Kusanagi a disparu suite aux évènements du premier film. Son bras droit Batou et Togusa, le seul de la section 9 à ne pas avoir de corps cybernétique, font équipe pour enquêter sur des meurtres commis par des gynoïdes (des robots ayant l’apparence de jeunes femmes).
C’est spécial. C’est parfois lent, voire contemplatif. Il y a des scènes dans des réalités virtuelles qu’on a du mal à distinguer de la réalité « vraie » (c’est fait exprès, mais autant les personnages savent que ce genre de choses existe dans leur monde, autant le spectateur doit d’abord piger ce qui se passe…).
En plus, j’ai pas franchement aimé le dessin (question de goûts, hein, c’est dans l’ensemble plutôt bien fait).
J’ai pas aimé ce film. Encore moins que le premier. Avec le recul, il n’est pas si mauvais que ça, mais non, y a pas, il n’est pas à mon goût. Et forcément, après la série, il m’a paru encore plus décevant.
Ghost in the Shell : Stand Alone Complex : 2nd GIG
(série de 26 épisodes faisant suite à la première, 2004)L’histoire continue celle de la première saison, en enchaînant sur les changements politiques (et ceux concernant directement la section 9) survenus dans les derniers épisodes. Elle débute fin 2031, et développe le contexte historique et géopolitique. Là encore, il y a un arc scénaristique développé au fil des épisodes (pas tous), une histoire de lutte politique au sommet de l’État japonais sur fond de crise liée aux nombreux réfugiés coréens (ce qui prend un relief particulier à notre époque où on les appellerait plutôt migrants).
Les membres « secondaires » de la section 9 prennent un peu plus d’importance, et on arrive enfin à mettre facilement un nom sur chaque visage.
Comme pour la première série, j’ai bien aimé dans l’ensemble.
Ghost in the Shell : Stand Alone Complex – Solid State Society
(long métrage, 2006)Comme son titre le laisse entendre, ce troisième dessin animé long métrage fait suite aux deux séries Stand Alone Complex. Il se passe en 2034, soit environ deux ans après la précédente série. Kusanagi a démissionné de la section 9 et ses fonctions sont désormais assumées par Togusa.
Le dessin est le même que dans les séries Stand Alone Complex.
La section 9 enquête sur une série de décès mystérieux (mais pas naturels) et des kidnappings d’enfants, cherchant à coincer un criminel uniquement connu par son surnom, « le Marionnettiste ». Et la route de ses agents croise celle de Kusanagi, qui bosse désormais en solo.
C’est correct, mais au fond c’est du niveau d’un (gros) épisode de l’une ou l’autre série. Donc c’est un peu décevant à côté d’une série entière. Mais c’est nettement meilleur que les deux premiers films…
Ghost in the Shell : Arise
(série de quatre gros épisodes, 2013)
Le dessin est encore une fois nettement différent.
C’est en quelque sorte un prélude au reste de Ghost in the Shell (malheureusement, certains détails sur le passé des personnages sont en contradiction avec les précédentes séries (au moins avec la deuxième)). Ça commence en 2027, avant que Kusanagi n’intègre la section 9, et ça explique comment elle a rencontré Aramaki, comment celui-ci l’a recrutée comme « consultante » indépendante, et comment elle a recruté son équipe.
Ghost in the Shell : Arise : Alternative Architecture
(série de dix épisodes, 2015)Arise a été repris en 2015, en coupant les épisodes en deux (et en diffusant les paires dans le désordre ; on a fait plus clair pour la compréhension du téléspectateur) et en en ajoutant un cinquième (ou plus précisément, une cinquième paire), qui fait suite aux précédents.
Ghost in the Shell : The New Movie
(long métrage, 2015)Ce long métrage fait suite à Arise (ou à Arise : Alternative Architecture, mais je ne pense pas
que ça ait une réelle importance d’avoir vu le cinquième épisode ; par contre, il faut à mon avis avoir vu Arise pour comprendre pleinement les finesses du présent film), et le dessin est dans le même genre.
L’histoire, qui se passe en 2029, repose sur des manigances politico-économiques, sur fond de privatisation partielle des forces armées japonaises.
C’est plus violent (plus violemment violent) que la moyenne de Ghost in the Shell, avec du matos militaire en face de l’équipe de Kusanagi. Sinon, c’est pas trop mal.
Conclusion générale
Tout ça est une bonne source d’inspiration pour jouer dans le genre cyberpunk. C’est plus évolué technologiquement que le JdR Cyberpunk, mais moins que Transhuman Space quand même (bien que ce dernier cite le manga papier figure dans sa biblio).
On peut à mon avis se contenter de regarder Stand Alone Complex (les deux séries, et éventuellement le film).
Pour ceux qui sont plus motivés, je pense que la bonne idée serait de commencer par Arise, d’en profiter pour se faire la dernière paire d’épisodes d’Alternative Architecture, et d’enchaîner sur Stand Alone Complex (les deux séries + le film), et de finir par les deux premiers films (en mettant de côté les incohérences de dates).
Comme pour Cowboy Bebop, je suis surpris qu’il n’y ait pas eu d’adaptation en JdR, alors que ça me paraissait pourtant porteur.
Donc si je comprends bien, tu as tout vu et lu, sauf le manga duquel est tiré le film, et qui est plus détaillé (l’OAV ne couvre que l’un des chapitres du manga), c’est un peu dommage.
Après, à mon avis, il vaut mieux avoir lu tout Apple Seed avant d’aborder GITS. La lecture d’Orion est aussi intéressante mais dispensable.
Je n’ai rien lu, non, mais je pense que ça me suffira comme ça : ma tolérance aux japoniaiseries est somme toute assez limitée, j’en ai encaissé une grosse dose ces dernières semaines (et je risque d’en manger encore d’ici quelques temps, la faute à Leirn), et en *lire* me demanderait j’en préjuge un effort beaucoup plus pénible qu’en regarder sur un écran, effort que je ne suis pas disposé à fournir.
Après, si t’as ça en stock, tu peux toujours m’en montrer un pour que j’y jette un coup d’œil en travers, je changerai peut-être d’avis.
Je crois que la lecture de Vinland Saga s’impose.
Je parlais de ce que tu citais dans ton précédent commentaire.
Pour Vinland Saga, je crains que le temps qu’il me reste à vivre ne me permette pas de m’amuser à ce genre de choses…