Reçu aujourd’hui deux candidates pour des entretiens d’embauche dans le cadre de notre recrutement estival.
Plus ça va, plus les postulants (enfin, les postulantes) sont jeunes.
Enfin non, c’est pas exactement ça (même si l’une des deux avait juste dix-huit ans) : très précisément, ce que j’aurais dû écrire (mais qui ne correspond pas à mon ressenti exprimé plus haut, bien que ce soit pourtant la pure vérité) est : Plus ça va, plus la différence d’âge entre les postulant(e)s et moi est importante.
Non seulement je pourrais désormais largement être leur père, non seulement je bossais déjà quand elles sont nées, mais maintenant j’en arrive au point où j’étais de retour à la vie civile avant leur naissance… Je prends vraiment un coup de vieux à chaque recrutement.
Et plus l’écart en âge est important, plus il est laborieux pour moi de les vouvoyer lors de l’entretien d’embauche (après recrutement la question ne se pose plus, puisque ça sera tutoiement systématique, ce qui est plus naturel pour moi ; mais, comme j’ai déjà dû l’expliquer ici-même il y a des années, j’ai toujours eu horreur des patrons potentiels qui me tutoyaient lors de l’entretien d’embauche (et encore pire, lors du contact téléphonique préalable audit entretien ; d’ailleurs, dans ces cas là ça n’allait pas plus loin que le contact téléphonique, justement : bossant dans une branche où il y avait pénurie de main d’œuvre, je pouvais me permettre de me montrer difficile) : alors je m’efforce de ne pas reproduire ce que j’ai toujours considéré comme un manque de respect).
Accessoirement, encore une fois on va probablement boucler un recrutement sans passer par popaul emploi, mais uniquement par réseautage. Mais pour une fois, ce n’est pas eux qui seront en cause, mais notre propre direction : ça fait une semaine que j’ai demandé qu’ils passent une annonce pour le poste (j’ai même fourni l’annonce en question, entièrement rédigée et quasiment prête à l’emploi), et j’ai fait faire des relances par deux autres personnes (pour ne pas donner l’impression de faire du harcèlement, car je m’étais juste avant pris la tête de façon assez houleuse avec la nouvelle cheffe du service administratif), et elle n’a toujours pas été passée. On a changé de cheffe du service administratif, donc (la précédente, vraiment d’aplomb, ayant été autorisée à prendre une retraite dûment méritée), et ce n’est qu’une nouvelle preuve flagrante du fait qu’on a lourdement perdu au change avec la nouvelle, qui est pourtant censée être expérimentée, sur laquelle on ne tarissait pas d’éloges avant qu’elle ne prenne ses fonctions, et qui m’avait abreuvé de belles paroles quant à ses intentions lorsque je l’avais rencontrée.
Enfin, comme il faut vivre avec son temps, j’ai pour la première fois googlé (enfin, duckduckgoé) le nom d’une postulante, pour voir ce que ce genre de recherches pouvait remonter. J’en ai un peu été pour mes frais, d’ailleurs : à part constater qu’elle a un profil facebook (sur lequel je n’ai rien vu que je ne savais pas déjà par la lecture de son C.V.), ça ne m’a rien appris.
Non que je cherchais à apprendre quoi que ce soit, en fait : j’avais un peu l’impression, en tapant ma requête, de faire du voyeurisme.
(le titre du présent billet m’a remis en mémoire cet épisode)