Kro en résumé : Gate : Jieitai kanochi nite, kaku tatakaeri

Anime d’univers parallèles, série de 24 épisodes (2015)gate1gate2Un portail (gate) s’ouvre dans Tokyo, et en déferle une armée med-fan’ (avec des dragons et tout) qui est repoussée mais pas avant d’avoir tué pas mal de civils. Pour prévenir toute nouvelle incursion par cette voie, le gouvernement japonais décrète que ce qu’il y a de l’autre côté est territoire japonais, et y envoie donc des troupes des forces d’autodéfense japonaises (les politiques japonais veulent conquérir les richesses de cet autre monde). Parmi ces soldats (des deux sexes), un pur otaku, le lieutenant Itami, qui est le personnage principal de l’histoire.
Et donc, de l’autre côté du portail se trouve un monde med-fan’, avec magie, dragons, femmes-chattes, femmes-lapines (dans les deux cas, c’est essentiellement des femmes avec les oreilles et la queue de l’animal correspondant ; et on ne voit pas de spécimen mâle, ou alors ça m’a échappé), etc… Les Japonais (qui sont venus avec des moyens lourds : chars, hélicoptères, avions de chasse, gros porteurs, artillerie automotrice, pléthore de munitions, etc…) y bâtissent en un temps record une énorme caserne en dur, agencée comme une fortification du temps de Vauban. Vous noterez que seuls des militaires sont passés de l’autre côté : pas d’explorateurs civils, pas de curieux, on ne voit même pas de correspondant de guerre…
Le problème qui sous-tend toute la série est d’arriver à conclure la paix entre « l’Empire » (la « grande puissance » locale) et le Japon. Comment ça peut être si difficile quand l’un des adversaires surclasse à ce point son ennemi, ça n’est ni compréhensible, ni d’ailleurs expliqué ou justifié. Donc la série a pour toile de fond (et parfois pour élément central, surtout sur la fin) la diplomatie entre l’Empire et le Japon, dans le but d’arriver à un traité de paix (sachant que chez l’Empire, il y a des pacifistes et des bellicistes, qui se disputent le pouvoir).
Certaines scènes avec des dragons sont manifestement inspirées d’illustrations couleurs de chez TSR à la grande époque. Par contre, le dessin des personnages n’est franchement pas à mon goût : personnages féminins avec des yeux aussi gros que la figure (même les Japonaises ; l’une d’elles a même les yeux bleus), dessin des personnages bien moins soigné que dans les précédentes japoniaiseries présentées sur cet écran, animation parfois limitée, elfes avec d’immenses oreilles pointues horizontales, etc… Il y a un personnage féminin avec une tenue franchement improbable (une gothloli), qui est visiblement ainsi vêtue pour plaire aux bas instincts du spectateur otaku masculin travaillé par ses hormones (officiellement, c’est une tenue de prêtresse d’un dieu de la mort et de la guerre…).
Il y a un autre personnage féminin qui porte le nom tout aussi franchement improbable de Piña Co Lada.
Notez au passage que tous les personnages importants (pour l’histoire) de l’autre monde sont des femmes jeunes et (censées être, pasque de toutes façons, le dessin n’est pas à mon goût) jolies. Il y a bien quelques hommes en plus d’Itami, mais cantonnés dans des rôles secondaires, à part le grand méchant (qui d’ailleurs est un rôle secondaire).
C’est parfois affligeant, et globalement, c’est gentillet, disons. Le public visé est clairement jeune, et donc, le niveau de cohérence et la profondeur de l’histoire s’en ressentent. En plus, et bien que ce ne soit probablement pas exactement le but recherché, c’est assez souvent (et pire encore dans les tous derniers épisodes) un peu trop à la gloire de l’armée japonaise (mais ça pourrait tout aussi bien être n’importe quelle armée occidentale moderne venant coloniser des primitifs pour leur propre bien) pour mon propre goût.
Le principe de base m’intéressait, en tant que vieil amateur de MEGA : une brèche faisant communiquer deux univers parallèles, la confrontation de deux civilisations de niveaux technologiques différents, tout ça est très dans le ton de ce jeu. Y avait moyen de faire quelque chose de pas mal, mais là, non, c’est pas exactement ça. Dommage.
Reste le contexte qui a peut-être quand même un certain potentiel rôludique.

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