Gil Jourdan
L’intégrale 1
1956 1960
Maurice Tillieux
© Dupuis 2009
ISBN 978-2-8001-4403-0Gil Jourdan
L’intégrale 2
1960 1963
Maurice Tillieux
© Dupuis 2009
ISBN 978-2-8001-4453-5Gil Jourdan
L’intégrale 3
1964 1970
Maurice Tillieux
© Dupuis 2010
ISBN 978-2-8001-4705-5Gil Jourdan
L’intégrale 4
1970 1979
Maurice Tillieux et Gos
© Dupuis 2010
ISBN 978-2-8001-4786-4Intégrale en quatre volumes de la série BD Gil Jourdan
Gil Jourdan est un jeune détective privé parisien. Il est flanqué de son secrétaire Libellule (un ancien cambrioleur), de son employée Queue-de-Cerise (qui, après avoir pris une part très active aux toutes premières aventures, passe vite à l’arrière-plan et n’apparait plus qu’occasionnellement), et de l’inspecteur de police Crouton, qui dans les deux premiers albums est un guignol, mais qui ensuite devient l’ami du détective (et du coup n’est plus un imbécile). Libellule et Crouton fument comme des pompiers ; c’est le genre de BD où le lecteur aurait rapidement l’impression d’étouffer si les volutes des innombrables sucettes à cancer apparaissant dans les cases étaient elles aussi représentées.
Il s’agit d’une série d’enquêtes policières (ou parfois d’espionnage ; et quelques-unes d’entre elles incorporent des éléments de SF « molle » (genre savants plus ou moins fous)), relativement chiadées, mais avec de l’humour et des calembours (souvent volontairement affligeants), et parfois des gags (ce qui quelque part est un peu dommage, pasqu’en dehors de ça les intrigues sont généralement sérieuses et ne détoneraient pas dans une BD réaliste).
Maurice Tillieux apporte un soin minutieux à représenter tout ce qui roule (et accessoirement, à le transformer en épaves).
Évidemment, c’est ancré dans son époque (ça commence dans le Paris des années cinquante), donc quelque peu daté aujourd’hui.
Chaque volume de cette intégrale rassemble quatre des seize albums de la série, classés dans l’ordre chronologique (plus un baratin illustré (nettement plus long dans le premier tome) sur l’auteur, sur son personnage, sur la série, et sur les albums contenus dans le volume en question).
C’est sympa, mais il manque un petit quelque chose qui en ferait une BD vraiment mémorable. En fait, je pense qu’on sent trop l’influence d’Hergé et de Franquin sur le dessin de Tillieux, qui manque donc quelque part d’originalité pour ce qui est des personnages. Mais quelques épisodes (La voiture immergée, L’enfer de Xique-Xique, Les 3 taches ou Le Chinois à 2 roues) m’ont tout particulièrement plu.
J’aime beaucoup Gil Jourdan; il y a pas mal de dialogues savoureux, très dans la veine d’Audiard (notamment dans le premier, « Libellule s’évade ») et les histoires sont sympas.
Il est assez ironique que Tillieux dessine autant d’accidents de voiture, puisque c’est ainsi qu’il meurt.
J’ai aussi une intégrale, mais pas cette édition.
– « Patron, vous qui aimez les ponts, je vous en ai trouvé un beau »
– « Je l’avais vu, merci »
– « Pas de Kwaï »
Et oui, c’est une autre époque. Ca fumait comme ça (comme Tillieux lui-même sur presque toutes les photos que j’ai vues, beaucoup prises par Walthéry), et les bagnoles n’étaient pas aussi sûres que maintenant.
C’est vrai que je regrette aussi certains éléments dans le genre des « cuisses de grenouilles » (mais il y a eu pire dans les Tif et Tondu scénarisés par l’homme), mais ça reste pour moi une BD culte.
Et, j’ai aussi une intégrale… rachetée parce qu’un zoulou ne m’a jamais rendu « Sur la piste d’un 33 tours », et j’avais donc un trou dans ma collec’ d’albums (dont certains avec la couverture souple qui tombe en pièces : j’ai eu mon premier, « Le Chinois à deux roues », alors que j’étais encore tout gamin ; ma 2e BD, je crois bien).
De quelles cuisses de grenouille parles tu ?
Les cargos du crépuscule.
De sauterelles, alors. :-)
Et oui, moi aussi, c’est le genre de choses dont je déplore la présence dans la série.