Le prince-marchand
La Hanse galactique T. 1
Poul Anderson
ISBN 978-2-84344-902-4
Le Bélial’, copyright 2016
273 pages
Recueil des deux premiers récits de la série La Hanse galactiqueLa série La Hanse galactique (également appelée La Ligue polesotechnique) est un space
opera racontant l’établissement d’un empire interstellaire humain créé grâce à de courageux négociants (cet empire, qui n’existe pas dans ce premier volume, sera bien plus tard le cadre des exploits d’un autre héros de Poul Anderson, Dominic Flandry).
Ici, le personnage principal est un gros négociant basé à Djakarta, Nicholas van Rijn, personnage truculent mais pas forcément sympathique, même pour le lecteur. C’est un habile manipulateur (et encore, c’est un euphémisme…).
Le recueil contient deux textes.
Dans Marge bénéficiaire (Margin of Profit, 1956), van Rijn prend le commandement d’un vaisseau spatial tentant de contraindre les habitants d’une région spatiale militairement hostiles aux échanges commerciaux d’ouvrir leurs frontières (sinon, les vaisseaux terriens doivent faire un détour (et donc, perdent de l’argent) pour aller commercer avec les mondes situés au-delà).
Un homme qui compte (The Man Who Counts, 1958), est plus chiadé. Van Rijn s’y retrouve naufragé avec deux compagnons sur un monde où rien n’est comestible pour les humains, et monte une formidable entreprise politique (diplomatique et militaire) entre deux nations locales pour obtenir qu’on les fasse secourir par l’unique comptoir terrien de la planète avant que leurs provisions ne s’épuisent.
Ces textes ont pu avoir des influences sur Traveller, en particulier au niveau du vocabulaire : on y rencontre en effet les termes sophonte (probablement sophont en V.O.), que j’avais pour ma part traduit en sophe et qui désigne une créature pensante, et anglique (probablement anglic en V.O.), qui est la langue parlée par les Terriens (à Traveller, c’est la contraction d »anglais galactique », et à la fin des années ’80 j’avais traduit ça en frantic (pour « français galactique »), un terme qui a été repris dans la V.F. de Traveller, ce que je n’aurais pas osé faire dans une traduction professionnelle…). Et le Book 7 de Classic Traveller s’intitulait Merchant Prince (il a d’ailleurs un homologue homonyme pour Rikki-Tikki-Traveller)…
C’est de la SF à la Jack Vance, à la Retief ou à la… Poul Anderson (!), avec un personnage truculent et de l’exotisme. Rien d’extraordinaire cependant, et même si c’est plutôt plaisant, c’est quand même dans la fourchette basse de ce genre de SF. Mettons ça sur le fait que ce sont les premiers récits mettant en scène van Rijn, et attendons la suite pour voir si ça s’améliore…
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