Moxyland
Lauren Beukes
© Presses de la Cité 2014
V.O. : Moxyland, © 2008 Lauren Beukes
ISBN 978-2-258-10064-0
314 pages
Roman cyberpunk de Lauren BeukesL’histoire se passe au Cap en 2018, et même en se replaçant l’année où ça a été écrit, ça fait quand même bien court pour toutes ces évolutions. Dans la société décrite ici, on n’a accès à rien si on n’a pas de téléphone portable : c’est la carte SIM qui permet d’accéder à tout, de téléphoner bien sûr et d’accéder à internet, mais aussi de payer, d’ouvrir la porte de son immeuble, etc… En fait, c’est comme si chaque individu était pucé, sauf que la puce n’est pas à l’intérieur de son corps. Et bien entendu, les autorités peuvent désactiver (désamorcer) une puce, temporairement en cas d’infraction par exemple. Bref, les autorités contrôlent les gens via leur téléphone, à part quelques hurluberlus qui se sont volontairement déconnectés.
On suit en alternance les parcours de quatre personnes (des jeunes adultes qui ont moins de trente ans, sauf le troisième qui en a trente-deux) : une artiste qui essaie de percer, un vlogueur dont les émissions font pas mal de buzz, un activiste qui milite pour une société meilleure et essaie d’aider des jeunes de populations défavorisées à sortir de la merde (ou au moins, à ne pas s’y enfoncer plus qu’ils ne le sont par leur naissance), et une informaticienne douée qui hésite entre monter dans la hiérarchie de sa boîte et passer à la concurrence. Ce qui leur arrive n’est pas extraordinaire (entre les petits tracas du quotidien et une manif qui tourne mal et à laquelle tous n’ont pas participé), mais le cadre est crédible et bien déprimant. Bref, du cyberpunk sans les chromes.
Si vous aimez le cyberpunk et si vous n’êtes pas dépressifs quant à l’avenir de nos sociétés à moyen terme (ce qui n’empêche pas d’être réaliste à ce sujet), c’est une lecture que je vous recommande.