La Terre demeure
George R. Stewart
Traduit de l’américain par Jeanne Fournier-Pargoire
Préface de John Brunner
Robert Laffont, collection Ailleurs et demain
ISBN 2-221-00270-9
V.O. : Earth Abides, © George R. Stewart, 1949
341 pages
Roman de SF post-cataclysmique, précédemment publié en V.F. sous le titre Le pont sur l’abîmeLe personnage principal, Ish, est un étudiant en écologie (rappelons que l’écologie, terme si dévoyé de nos jours, est à la base une science et qu’elle n’a pas grand-chose à voir avec les mouvements politiques qui se sont baptisés ainsi) californien qui, parti pour plusieurs semaines faire des observations seul sur le terrain, découvre en revenant à la civilisation que ses congénères ont dans leur quasi-totalité été victimes d’une épidémie foudroyante. Après avoir traversé les États-Unis et constaté que même New York est quasiment déserte, il retourne habiter (seul) la maison familiale à San Francisco, assistant à la fin progressive des signes de la civilisation moderne et à la reprise du dessus par la nature sur le monde des humains qui tombe en ruines de plus en plus rapidement.
Bien sûr, il finit par rencontrer une survivante, puis ils agrègent autour d’eux quelques autres survivants et constituent une communauté. Mais contrairement à ce qui se passe généralement dans ce genre de récits, ils ne reconstruisent pas un semblant de civilisation ni ne se donnent les moyens d’une survie à long terme : ils se contentent globalement de vivre au jour le jour sur les restes de la civilisation détruite, récupérant ce dont ils ont besoin dans les ruines et ne se préoccupant de choses pourtant fondamentales telles que leur approvisionnement en eau que lorsqu’un problème survient ; à l’exception d’Ish, devenu tacitement le chef de la communauté, qui est le seul à avoir une vision à long terme et enrage de voir ce que font (ou plutôt, ce que ne font pas) ses compagnons et ses descendants, qui dérivent peu à peu vers la superstition et l’ignorance. On voit donc l' »ancien monde » disparaître peu à peu, sombrer définitivement dans l’oubli au fur et à mesure de la mort de ceux qui l’avaient connu.
Une lecture fortement conseillée aux amateurs du genre post-cataclysmique.