La connerie individuelle, par contre, j’y crois profondément

Dernière lubie de la direction directrice : sous prétexte d’harmonisation entre les différents sites, modifier un point fondamental de notre organisation, qui va créer une faille permettant aux personnes qui le voudront de faire des heures à rien foutre tous les soirs, puisqu’il n’y aura plus de limite à l’heure de dépointage (et très clairement, ça représente une très forte incitation à abuser de ladite faille, à laquelle vont succomber certains de mes agents à qui il ne faut pas grand-chose pour chercher à faire du temps de présence sans que ce soit du temps de travail).
Comme tout le monde ici est quand même conscient que ça va foutre la merde dans l’équipe, une syndicaliste se fait le porte-parole de l’équipe et lui demande de revenir sur sa décision. Évidemment, la directrice veut que ce soit moi (en tant que chef) qui lui fasse une proposition. Je lui expose donc rationnellement le problème et pourquoi la solution la plus simple et la plus efficace est de conserver notre mode d’organisation actuelle, efficace et a priori à l’épreuve des dérives.
Elle me répond à côté de la plaque (et je suis persuadé qu’elle l’a fait sciemment), en restant sur sa position (c’est comme ça et pas autrement ; ça sert à quoi alors de m’avoir demandé une proposition ?), et en ajoutant que le directeur adjoint (qui n’est pas du métier et n’a donc pas beaucoup de légitimité aux yeux de l’équipe) sortira de son placard pour passer nous voir en coup de vent vendredi, comme ça je pourrai lui exposer mes problèmes d’encadrement (ouais c’est ça, c’est sûr que ça va servir à quelque chose, qu’il est vachement décisionnaire dans l’affaire, et que tu vas l’écouter s’il te répète les doléances qu’on t’a déjà fait parvenir), et que pour sa part, elle fait confiance à l’intelligence collective pour que tout se passe bien et qu’il n’y ait ni dérives, ni abus.
L’intelligence collective, qui est avec la théorie du ruissellement chère entre autres à notre actuel président (des riches) l’une des deux plus grosses fables pour adultes qui soient…
Il va sans dire que je n’ai pas répondu. De toutes façons, ça ne sert à rien de discuter. Mais comme l’équipe ne veut pas utiliser le seul moyen de pression un peu efficace à sa disposition, qui serait de se mettre en grève (ce qui, à cette période de l’année, mettrait assurément de l’animation), je ne vois pas comment on va s’en sortir. Mais une chose est certaine, c’est que plus les jours passent et plus j’attends la retraite (encore bien lointaine hélas, et si jamais j’y arrive un jour) avec impatience.

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