Nouvelle recrue

L’une de mes subordonnées ayant décidé pendant mes récentes (et hélas bien finies) vacances de ne pas accepter la prolongation de son contrat, pour aller suivre une formation qui la conduira sur le marché du chômage (vu que ladite formation, pour alléchante qu’elle soit aux yeux des gogos, n’a que bien peu de valeur à ceux des recruteurs…), il a fallu organiser dans l’urgence (en huit jours seulement entre le début des entretiens et celui du contrat) un recrutement pour la remplacer. Mais contrairement à ce qui s’était très mal passé l’année dernière (et dont je vous avais peut-être parlé, j’ai la flemme d’aller vérifier), cette fois-ci le siège a eu l’intelligence de demander à mon adjointe comment il fallait procéder. Et surtout, de faire ce qu’elle leur avait dit.
Ils avaient deux candidatures spontanées sous la main, avec des CV à peu près équivalents. J’en ai donc reçu une lundi, et l’autre ce matin.
Sur le papier, celle de lundi avait ma préférence : elle avait obtenu son diplôme (quand l’autre l’avait raté), et elle habitait moins loin (donc côté impact des trajets routiers sur l’environnement, c’était moins pire). En plus, l’autre avait fait des fautes dans sa lettre de motivation et aimait le football…
Celle de ce matin avait quand même un avantage substantiel : elle avait fait deux stages chez des copains à moi, et quand je m’étais renseigné à son sujet auprès d’eux, ils me l’avaient chaudement recommandée, en la décrivant entre autres comme réservée (ce qui n’est pas forcément étonnant, s’agissant d’une « gamine » de 19 ou 20 ans), mais sérieuse.
Après l’entretien de lundi, mon choix était déjà fait : la postulante avait du répondant et nous avait fait à tous une bonne impression. J’ai quand même reçu la seconde ce matin, en particulier pasque l’adjoint à la cheffe avait fait le déplacement pour les deux entretiens (chose qui me dérangeait plus qu’autre chose : je n’avais pas besoin de lui pour évaluer les candidates, donc il me gênait plus qu’autre chose ; et si c’était pour leur poser des questions à la con, ça avait peut-être un intérêt pour elles dans la perspective d’entretiens futurs dans d’autres boîtes, mais moi ça ne m’apportait pas grand-chose), avec un éventuel autre poste (dans une usine plus lointaine) à leur proposer.
L’entretien de ce matin n’a fait que confirmer mon choix. La candidate était effectivement réservée, et quand l’adjoint à la cheffe lui a demandé pourquoi on la choisirait elle plutôt que sa concurrente (ce qui fait partie des questions à la con évoquées plus haut (mais c’était probablement la moins con du lot) : je n’ai pas besoin de ça pour évaluer une postulante), elle s’est retrouvée sans savoir quoi dire et surtout, sans se mettre en avant. Je pense qu’elle aurait quand même fait l’affaire, mais que l’autre était mieux ; et pour une fois j’avais le choix… Et là encore, tout le monde était du même avis. Mais même si je savais en la raccompagnant qu’on ne la prendrait pas, je lui ai quand même dit que je la tiendrai au courant rapidement. Donc demain va falloir que je l’appelle pour lui dire que ce n’est pas bon pour elle… Une perspective qui ne m’enchante guère.
En attendant, j’ai appelé l’élue. Et j’ai commencé par lui demander ce qu’elle faisait mardi prochain (premier octobre, jour du début prévu pour le contrat). Je pense qu’elle ne voyait pas du tout où je voulais en venir…
Je pensais donc faire mon petit effet en lui disant qu’on l’attendait de bonne heure à l’usine, mais elle m’a répondu qu’elle avait rendez-vous chez l’ophtalmo… Quand je lui ai eu expliqué le pourquoi de ma question, elle m’a dit qu’elle allait le faire repousser, mais vus les délais nécessaires pour avoir ce genre de RDV, je lui ai dit de ne pas le faire, et elle commencera simplement un peu plus tard que prévu.

Ce contenu a été publié dans On n'a pas des métiers faciles. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *