Those Dark Places
Industrial Science Fiction Roleplaying
Jonathan Hicks
Osprey Games
ISBN 9781472840950
© Jonathan Hicks, 2020
128 pages
JdR de SF d’horreur à la Alien
Le jeu se place grosso modo sur le même créneau qu’Hostile : une SF avec des vaisseaux « boîtes de conserve », des écrans cathodiques, ce genre de technologies robustes mais peu futuristes, et des entreprises privées qui exploitent les ressources de « l’espace ». Les illustrations, pleine page, varient du correct au bien.
Le bouquin est écrit dans un style qui imite une personne qui s’adresserait directement, à l’oral, au lecteur (ou plutôt, à son personnage, sauf bien sûr quand il cause au MJ). Personnellement, ça n’est pas à mon goût : c’est inutilement verbeux, ça ne va pas droit au but, et c’est souvent pénible, pour ne pas dire gonflant.
Pour réussir une action, on lance 1D6 + carac (qui va de 1 à 4 : il y a quatre caracs (Charisma, Agility, Strength et Education), et à la base un perso en a une à 1, une à 2, une à 3 et une à 4) + modificateurs éventuels, et il faut obtenir au moins 7.
Pas de compétences ; outre les quatre caracs, les persos sont définis par les positions qu’ils occupent à bord de leur vaisseau (une position principale et une secondaire, parmi pilote, navigateur, scientifique, sécurité, diplomate, mécano et toubib ; la position principale accorde un modificateur de +2 pour les actions qui entrent dans son champ de compétences, la position secondaire un modificateur de +1).
Pas de points de vie non plus : les blessures sont directement déduites du score en Strength. Quand il tombe à 0 on est inconscient, et à -2 on va mourir dans quelques secondes si rien n’est fait d’ici là.
Les seuls autres descripteurs chiffrés du perso sont son Pressure Bonus (Strength + Education), qui sert pour les jets de Pressure dans les situations de stress (il faut faire 10 ou plus en lui ajoutant le résultat de 1D6), et son Pressure Level, qui commence à 0 et augmente de 1 point à chaque jet de Pressure raté. À chaque fois que le Pressure Level augmente d’un cran, on lance 1D6 : si le résultat est inférieur au Pressure Level, il y a une conséquence, qui va de la perte d’un point d’Agility pasqu’on a des crises de tremblements, jusqu’à une fuite paniquée incontrôlable suivie d’une crise de catatonie.
En général, les persos seront des employés d’une entreprise qui doivent passer vingt-cinq ans dans l’espace (dont une bonne partie en sommeil). Les voyages spatiaux se font à la vitesse d’une semaine par année-lumière. Il y a des androïdes à la Alien. À part ces quelques éléments, il n’y a presque pas de contexte défini (une proposition de contexte est expédiée en deux pages et ne décrit finalement pas grand-chose, en dehors du fait que les conditions sur Terre ont salement empiré et que l’exploration et l’exploitation de l’espace sont devenues l’affaire d’entreprises privées).
C’est pas forcément de la SF d’horreur. Les deux inspirations majeures du jeu sont Alien et Outland, et il vise à recréer ce genre de conditions : des gens (à peu près) normaux bossant pour gagner leur croûte dans des conditions difficiles, sur des vaisseaux boîtes de conserve ou des stations spatiales (orbitales ou au sol) étriquées.
Il y a un scénario : une simple mission de transport, ramener des gens d’une lointaine station spatiale. Évidemment, les persos vont se retrouver face à une situation imprévue. C’est peu détaillé et le MJ aura du boulot pour préparer ça (ou devra beaucoup improviser en cours de partie). Ceci dit, c’est correct, et c’est par ailleurs bien meilleur que les machins de SF d’horreur présentés précédemment sur cet écran aujourd’hui. Et bien mis en scène, ça peut être bien flippant.
En conclusion, un jeu léger et pas simulationniste, mais qui atteint bien son objectif. Avec un système de jeu plus à mon goût, la question de le faire figurer dans mon top 5 nouveautés se serait même posée…