Kro en résumé : Bob Morane l’intégrale 7

Bob Morane
L’intégrale 7
Henri Vernes
Lefrancq, collection Volumes
ISBN 2-87153-530-2
© Copyright Claude Lefrancq Éditeur S.A.
Dépôt légal 1998
788 pages

Recueil de six aventures de Bob Morane

Le diable du Labrador (1960) est une histoire sans Bill Ballantine dans le Grand Nord canadien, avec un chien aux trois quarts loup, à la Jack London ou James Oliver Curwood mais sans le talent de ces auteurs pour parler du sujet. Il ne se passe vraiment pas grand-chose dans ce récit, et plus encore que d’habitude, j’ai ressenti ce que je me tue à vous répéter à propos des aventures de Bob Morane : « même s’il est parfois confronté à des péripéties un peu plus difficiles, on n’arrive jamais, JAMAIS, à s’inquiéter pour le héros. Il est toujours facile, il s’en sort toujours les doigts dans le nez, sans conséquences néfastes, y a pas d’incertitude ».

L’homme aux dents d’or (1960) fait comme son nom l’indique réapparaître le méchant récurrent aux dents plaquées or Roman Orgonetz, apparu pour la première fois dans Mission pour Thulé. Bob Morane se rend à Londres (où il retrouvera Bill Ballantine au bout de quelques chapitres) à la demande des services secrets britanniques, pour contrecarrer les plans d’Orgonetz. Un épisode correct.

La vallée des mille soleils (1960) se passe en Colombie, et met également en scène Bill Ballantine et le professeur Clairembart. Morane découvre accidentellement un site archéologique précolombien recelant un immense trésor, et lorsque des bandits se rendent compte qu’il sait où se trouve ce site mythique que personne n’a jamais trouvé, ils essaient de le forcer à les y conduire. Les choses se compliquent quand tout le monde est capturé par les troupes d’un général rebelle voulant lui aussi mettre la main sur le magot.

Le retour de l’Ombre Jaune (1960), où Morane est flanqué de Bill Ballantine, met en scène le redoutable M. Ming, alias l’Ombre Jaune, que le héros avait pourtant tué dans un précédent épisode (que je n’ai pas lu). C’est dans ce récit qu’on apprend comment l’Ombre Jaune fait pour revenir après avoir été tué, et non seulement l’explication pseudo-scientifique ne tient pas debout, mais en plus on se demande pourquoi, Morane (ingénieur de formation, rappelons le) se l’étant faite exposer en détails par l’Ombre Jaune et sachant qu’elle peut avoir beaucoup d’implications autres que la « résurrection » du grand méchant de l’histoire, à savoir résoudre tous les problèmes de pénurie en quoi que ce soit (y compris en bouffe) de l’humanité toute entière, n’a pas cherché à la reproduire lui-même pour faire le bien du genre humain.
Enfin bref. Si vous êtes capables de faire abstraction de ce prodige de savant fou (ce qui n’est pas mon cas), l’histoire est plutôt sympathique, même quand on n’aime pas l’Ombre Jaune.

Le démon solitaire (1960) se passe (sans Ballantine) au Nouveau-Mexique, et bien qu’on y croise donc entre autres quelques bagnoles, c’est un western, avec cowboys, bagarre de saloon, chevaux sauvages, chasseur apache, ranch assiégé, fusillade, lynchage et autres éléments classiques du genre. Même l’histoire est éculée : Morane aide un jeune homme désargenté à capturer un étalon sauvage pour obtenir la main de sa belle, que lui refuse le riche et puissant rancher dont elle est la pupille. C’est gentillet.

Les mangeurs d’atomes (1961) est le récit qui m’intéressait dans ce recueil. Morane s’y rend (sans Ballantine) dans la Confédération Balkanique (un État fictif dont fait partie notre Bulgarie) pour le compte des services secrets français, déguisé en un biologiste qui a été invité sur un site où sont menées des recherches ultra-secrètes, pour y découvrir comment les Balkaniques ont résolu le problème des déchets nucléaires. Car en résolvant ledit problème, les Balkaniques se sont mis en mesure de faire beaucoup plus d’expériences nucléaires que les autres puissances dotées de la bombe, et c’est donc tout l’équilibre de la guerre froide qui en est perturbé. On y retrouve Roman Orgonetz, qui n’était donc pas mort à la fin de L’homme aux dents d’or, comme nous le savions pertinemment.
Malheureusement, Vernes ayant fait reposer son intrigue sur des éléments biologiques, se voit contraint de fournir de simili-explications scientifiques dans un domaine qu’il ne maîtrise pas, et ça choque le lecteur biologiste encore plus que la facilité avec laquelle Morane infiltre un centre de recherches ultra-secrètes, y découvre ce qu’il était venu y chercher, s’en échappe et rentre à Paris. Et il n’y a pas que sur le plan biologique que les explications ne tiennent pas la route, puisque l’histoire part du principe que les déchets radioactifs, une fois mangés, deviennent inoffensifs…
L’histoire est plutôt bof, principalement pasque Morane est trop facile et qu’aucun des revers qu’il peut rencontrer ne semble au lecteur susceptible de mettre en péril sa mission ou sa vie (ou même son intégrité physique).

Tout ça ne nous mène qu’à la page 619 du volume. Suivent une trentaine de pages de textes pseudo-éducatifs (désormais salement datés) et un récit non moranien. Les textes pseudo-éducatifs n’ont pas de rapport avec les romans rassemblés dans le recueil. Le récit non moranien, Intrigues de Paris à Miami, est une histoire d’espionnage dont le protagoniste déjoue une cabale visant à assassiner le président américain. C’est plein de rebondissements, parfois tiré par les cheveux, et le héros a beaucoup de chance, mais j’irai jusqu’à dire que c’est meilleur que les aventures de Bob Morane pasque, faute de s’inquiéter réellement pour le personnage principal, on se demande comment il va se sortir du nouveau mauvais pas dans lequel il s’est fourré, ce qui donne de l’intérêt à la lecture…

Encore un recueil largement dispensable.

Ce contenu a été publié dans Kros, avec comme mot(s)-clé(s) , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

4 réponses à Kro en résumé : Bob Morane l’intégrale 7

  1. Fred dit :

    Et que vaut La Vallée des 1000 Soleils ? ;-)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *