Timeo Danaos et dona ferentes

Ça faisait huit jours que mon fouteur de merde au boulot me faisait la gueule (et était plus généralement d’une humeur exécrable, mais c’était quand même principalement dirigé contre moi) : depuis qu’il avait appris de la direction que ses magouilles n’avaient pas porté leurs fruits, et appris, deviné ou fantasmé que c’était en bonne partie grâce à moi.
Moi personnellement, il m’en faut plus pour me défriser : ça me gonfle, certes, mais j’étais pas le plus affecté des deux, j’avais ma conscience (et la raison d’État) pour moi, et puis je partais du principe que c’était pas à moi d’aller m’expliquer avec lui : c’est celui qui a un problème qui doit en parler s’il veut essayer de le résoudre ; et moi, j’avais pas particulièrement de problème.
Bien sûr, l’ambiance était lourde, et fallait essayer d’améliorer ça tôt ou tard ; mais je laissais mon « adversaire » se fatiguer tout seul et dériver doucement vers le « piège » que je lui tendais (pasque je n’avais pas fini mes manœuvres) et où il devait tomber en début de semaine prochaine.
Mais ce matin, surprise : il s’est remis à se comporter à peu près normalement à mon égard…
Son abcès n’ayant pas été vidé, je me demande ce que ça cache : est-ce qu’il a fini par se rendre compte que j’avais défendu la position juste (j’en doute énormément), est-ce qu’il a fini par réaliser que son comportement ne faisait que l’enfoncer un peu plus et allait à plus ou moins court terme lui attirer un certain nombre d’ennuis, est-ce qu’il s’est lassé comme le gamin qui se lasse de bouder puisque personne ne prête attention à son caprice, ou est-ce qu’il y a anguille sous roche et qu’il me prépare un nouveau coup en douce, plus subtil celui-là ?
Je n’en sais rien. Mais en bon paranoïaque, je pencherais plutôt pour la dernière solution.