Plus rien ne presse (spécialisée)

(j’avais initialement décidé de garder pour moi les considérations qui suivent, mais une discussion hier soir avec un Barbare de mes amis m’a incité à vous les faire partager quand même…)
Découvrant successivement ces derniers jours deux e-zines gratuits de JdR (le Maraudeur et Ymaginères, pour ne pas les nommer), je me faisais la réflexion qu’il n’y avait plus grand’chose (pour ne pas dire plus rien) qui m’y intéressait.
Oh certes, c’est peut-être un jugement hâtif : je n’ai fait que feuilleter rapidement chacun de ces deux zines sans que rien ne m’y attire suffisamment pour que j’arrête mon défilement et passe à la lecture. Ils sont trop volumineux pour être aisément manipulables à l’écran, trop volumineux aussi pour que je les imprime afin de les consulter plus confortablement (d’autant qu’ils ne lésinent pas non plus sur les fioritures coûteuses en toner), et je n’aime pas lire longtemps à l’écran.
Mais les jeux traités ne m’intéressent pas (d’ailleurs, pour la plupart je ne les connais même pas, sans avoir pour autant envie de combler cette lacune), l’actualité des parutions et les critiques ne parlent pas des jeux qui me plaisent, les thèmes rôludiques abordés sont mille fois débattus et/ou ne m’attirent pas, bref, le contenu purement JdR de ces machins n’est pas fait pour moi. Et pour le reste, autant me référer directement à une publication spécialisée dans l’un ou l’autre des domaines extra-rôludiques abordés.
Et de fil en aiguille, je me faisais la réflexion que si le Casus Belli ancestral n’avait pas cessé de paraître il y a douze ans déjà, j’en aurais sans doute la même opinion aujourd’hui (à ce bémol près qu’il traiterait peut-être encore de l’actualité des parutions anglo-américaines). Déjà sur la fin de sa vie, je ne lisais plus avec attention que l’actualité (et la page inspi-SF de Roland C. Wagner). Le « paysage rôludique » a évolué au long de toutes ces années, et j’ai depuis longtemps cessé de suivre cette évolution pour me complaire dans une pratique et des jeux que les jeunes d’aujourd’hui trouvent sans doute terriblement dépassés. Et finalement, c’est peut-être presque une bonne chose que Casus soit mort : ça m’aura évité de passer du stade de lecteur passionné au stade d’abonné déçu ne lisant plus que par habitude (voire pire, au stade d’ancien lecteur), une progression qui, vue de 2011, était déjà en cours, même si je ne m’en rendais alors pas vraiment compte.
Bref, je doute désormais que paraisse un jour une nouvelle revue de JdR qui soit vraiment à mon goût.
Mais ce n’est pas franchement grave, car je n’en ai plus besoin depuis longtemps.

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2 réponses à Plus rien ne presse (spécialisée)

  1. Phersu dit :

    Une des raisons pour lesquelles j’aimerais qu’il y ait toujours une presse « rôludiste » est plutôt pour de nouveaux joueurs, pour les débutants ou les « casual gamers » qui ne tomberaient peut-être pas sur des idées de nouveaux jeux ou de scénarios en ligne.

    De petits scénarios clefs en main sont vraiment utiles pour se faire une idée de ce qu’on peut faire dans les divers jeux de rôle.

    Les grognards n’en ont peut-être pas besoin en effet mais un magazine en papier et si possible dans les kiosques aurait été un signe que le hobby ne va pas trop se replier sur notre population vieillissante. Grognardia dit souvent qu’il n’a pas besoin de « l’Industrie » pour jouer et c’est vrai. Mais je crois que même une activité gratuite peut être plus stimulée s’il reste une (petite) Industrie renouvelée.

    Mais oui, je pense en effet qu’il y a peu de chance que la presse papier spécialisée dans ce tout petit domaine existe à nouveau, malgré les quelques rares jeunes joueurs qui découvrent le jeu de rôle sur table à partir du jeu sur ordinateur.

    • Imaginos dit :

      Je doute qu’on parvienne ici à réaliser une étude de marché en béton et à résoudre les problèmes de la presse spécialisée francophone, mais je vais me risquer à avancer quelques éléments de réponse à ton commentaire. ;-)

      Une presse spécialisée qui soit intéressante pour les vieux routards, il est clair que ça n’est plus possible depuis l’écroulement de la tour de Babel dans les années ’90. La seule catégorie qui ait pu faire illusion un temps, ce sont les pratiquants d’AD&D, dont le nombre a permis un certain temps de continuer à publier une revue consacrée à leur JdR. Et même là, ça a fini par se casser la gueule (même s’il me semble que The Dragon reparait (je peux me tromper : je n’ai pas suivi ça et j’ai peut-être mal compris un bête truc lu en ligne)).
      Hors de cette catégorie, point de salut : même le WoD est trop diversifié pour qu’une revue viable puisse fédérer ses amateurs.

      Une presse spécialisée qui vise les débutants ou les joueurs occasionnels, le genre de trucs qu’on lit pendant deux ou trois ans avant de voler de ses propres ailes ? Bon, d’abord il me parait effectivement assez clair que ça devrait être le créneau à viser quand on veut sortir un canard de JdR. Tenter de faire le grand écart entre débutants et vieux routards, c’est comme tenter de couvrir TOUS les JdR disponibles : qui trop embrasse mal étreint, c’est le casse-gueule assuré.
      MAIS :
      Une presse spécialisée qui vise les débutants ne résoudra pas le problème du renouvellement de la population rôludique. Puisque pour chercher à la lire, il faut savoir qu’elle existe.
      « La solution » à ce problème serait pour moi d’arriver à placer des pages spécialisées dans des revues traitant de sujets « apparentés » et ayant déjà leur propre lectorat (J&S avait un peu fait ce genre de choses, sans grand suivi et de façon un peu trop réduite pour servir à quelque chose, après la parution de MEGA première édition, puis dans sa « nouvelle formule » avec une série d’articles de lhomme hélas plutôt mauvais). En fait, c’est ce qu’auraient pu faire des revues comme Dragon Magazine V.F. ou « Casus Belli » deuxième version, qui se voulaient consacrés à l’Imaginaire en général et non uniquement au JdR (ou aux jeux de simulation, si on compare avec le CB ancestral), s’ils avaient eu un lectorat préexistant, au lieu de tenter de se le constituer ex nihilo. Je ne sais pas ce qui parait en kiosque dans des domaines visant des publics potentiellement compatibles, ni quelle est la santé de ces titres, mais une poignée de pages à chaque numéro dans un canard de jeux vidéo, une revue sur la SF ou « la fantasy », un machin de vulgarisation scientifique pour ados, ou autre, ça pourrait ptêt attirer du monde, à condition de tenir sur le long terme.

      Mais quoi qu’il en soit, je suis persuadé qu’une revue spécialisée qui pourrait m’intéresser, l’équivalent moderne du trio francophone de la grande époque CB / COM / Dragon Radieux, de White Dwarf un peu avant, de Challenge ou de Shadis, ça ne peut plus se faire sur papier de nos jours. Et même en *.pdf, je crains fort d’être devenu trop exigeant. Et ce ne sont assurément pas les productions du mouvement OSR qui vont m’attirer…

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