Heavy metal et dépression

C’est le titre d’une brève sur laquelle je viens de retomber en feuilletant un ancien numéro de Pour la science (n° 312, octobre 2003). En voici le contenu :

Les adolescents qui écoutent de la musique metal semblent plus sujets à la dépression que les autres. Dave Miranda, de l’Université de Montréal, a demandé à près de 350 jeunes de 15 à 17 ans de noter sur une échelle de 1 à 5 différents styles de musique : metal, c’est-à-dire hard rock et heavy metal, pop, hip hop (reggae, rap, rythm and blues), jazz, musique classique et électronique. Simultanément, ils ont répondu à un questionnaire évaluant l’état dépressif : manque d’appétit, fatigue, manque d’intérêt, apathie… Bob Marley l’emporte sur Metallica au rayon de la bonne humeur. C’est surtout vrai chez les filles, peut-être plus sensibles aux paroles que les garçons. Or la musique metal véhicule souvent des messages de mort et de violence. Reste à savoir si les adolescents dépressifs sont naturellement attirés par certains styles musicaux ou si certaines musiques favorisent les états dépressifs.

Il va sans dire que je ne me sens absolument pas concerné par les résultats de cette étude, et ce, pas uniquement pasque je ne suis plus adolescent depuis un bout de temps.

Par ailleurs, je m’interroge sur la valeur d’une telle étude. Déjà, rassembler rap et reggae dans une même catégorie, il fallait oser. Mais quand on lit que « la musique metal véhicule souvent des messages de mort et de violence », ça se pose quand même un peu là : n’en va t-il pas de même pour le rap, justement, d’une part ? et n’est ce pas fortement réducteur comme analyse d’un genre qui s’exprime sur des sujets tout aussi variés (politique, amour, mythes et légendes, etc…) que des musiques moins stigmatisées, d’autre part ?
Sans compter le fait que l’auteur de l’étude rassemble très certainement sous le terme metal une nébuleuse des plus protéiformes.

Bref, j’ai plutôt l’impression que c’est encore un exemple du « stigmatisons ce que nous ne comprenons pas chez nos enfants ! ». Une attitude qui a la vie dure et se perpétue de génération en génération.

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