Jean Ferrat est mort aujourd’hui.
En réécoutant quelques-unes de ses chansons au début de la semaine, je me disais que lorsque ça arriverait, il faudrait que je pense à lui reprocher d’avoir fait l’apologie de la tauromachie (dans Les belles étrangères). Mais je ne pensais pas que ça arriverait si vite…
Pour le reste, de son œuvre dont je connais surtout le milieu des années ’60, je retiendrai plutôt des morceaux comme Nuit et brouillard, Potemkine (qui fut « repris » par Ludwig Von 88), et bien entendu La montagne.
Ferrat fait-il « l’apologie de la tauromachie » dans « Les belles étrangères » ?
Pour moi, lui et l’auteur du texte se moquent surtout de la compassion à géométrie variable des bourgeoises qui fuient l’heure de l’épée mais ne s’émeuvent guère de la réalité industrielle des abattoirs…
Il y a une sacrée différence entre ce qui se passe dans une arène et ce qui se passe dans un abattoir, tant au niveau de la signification qu’au niveau plus terre-à-terre de la « réalisation » (même si je veux bien croire qu’au milieu des années ’60, quand il chantait ça, c’était un peu moins différent).
Alors, ce n’est ptêt pas une apologie sensu stricto, mais j’y sens beaucoup de complaisance (pas comme chez Brel avec Les toros, par exemple).
De même dans ton commentaire, d’ailleurs.
> De même dans ton commentaire, d’ailleurs.
Simple procès d’intention : je n’ai aucun goût pour la tauromachie, je n’ai jamais vu de spectacle de tauromachie et je n’ai pas l’intention d’en voir un. Il reste que dans ton message initial tu faisais dire à la chanson ce qu’elle ne dit pas…
Je maintiens.
Quand un type dit qu’il faudrait trouver normal la tauromachie au même titre qu’on trouve normal ce qui se passe dans un abattoir, ce qui est en substance ce que dit la chanson, il fait bien l’apologie de la tauromachie.