Compte-rendu d’une partie de Traveller.
Leur traitement au rétrorad à l’hôpital de Mille Falcs (Marches Directes / District 268 1637) ayant donné de bons résultats, Alain Quiet et Camille Gallimar, à bord du Perché au Sec, reprennent leur errance le long de la Route des Marches, avec la vague intention d’aller ensuite vadrouiller dans le Bras Troyen (et plus précisément, dans le sous-secteur d’Egyrn) pour en rapporter des informations intéressantes sur la situation locale, étonnamment mal connue malgré la proximité de ce secteur avec l’Imperium.
Leur situation financière a été grevée par le coût du traitement, le renouvellement de l’air conditionné du bord (le Perché au Sec souffre, comme tous les vaisseaux de classe Sulieman, de problèmes d’odeurs nauséabondes au bout de quelques semaines, et les aventuriers n’ont pas les moyens financiers de faire procéder au remplacement complet du système de conditionnement d’air, qui leur coûterait la bagatelle de 70.000 Crédits), et l’achat de cinq jeux de filtres à air de rechange et d’une demi-douzaine de caméras de surveillance et d’alarmes installées par Camille à bord du Perché au Sec, aussi nos amis, arrivés sur Collace (Marches Directes / District 268 1237) avec des finances bien basses, acceptent ils sans difficulté de convoyer une petite cargaison à destination du spatioport bas de Motmos (Marches Directes / District 268 1340), à la demande de l’un des responsables de la base locale du SIEI, Medrok Dylan, qui a promis à un de ses vieux amis de lui faire parvenir des conteneurs étiquetés « matériel robotique ». Examinant les documents concernant la livraison, les aventuriers apprennent qu’elle est destinée à un certain Gordon Philéas ; or, lorsqu’ils étaient dans le SIEI, ils avaient servi plusieurs années à bord d’un vaisseau commandé par un homme de ce nom et dont ils constituaient l’unique équipage. Ayant conservé d’excellents souvenirs de leur ancien supérieur (passionné par les animaux exotiques, et tout particulièrement par les grands prédateurs, et surnommé Phil ou Cap’taine Phil, quoique jamais pour s’adresser directement à lui), ils pensent, vues les circonstances, qu’il y a de fortes chances qu’il s’agisse bien du destinataire de leur cargaison.
Arrivé dans le système de Motmos, et après avoir subi en orbite des formalités douanières assez tatillonnes, le Perché au Sec se pose sur le spatioport bas le 054-1106. Avant de déposer une demande pour aller ravitailler en mer (les lois environnementales de la planète étant particulièrement strictes, ce type d’activité est très encadré), Alain contacte les Entreprises Philéas à qui la cargaison est destinée, demandant à parler directement à Gordon Philéas lui-même. La secrétaire lui répond qu’il est en réunion, prend ses coordonnées afin de pouvoir le recontacter pour fixer les modalités de prise en charge des conteneurs, et accepte de transmettre un message à son patron de la part de « vieux amis ».
Quelques heures plus tard, après avoir ravitaillé en hydrogène en écumant en pleine mer sur un emplacement bien précis, Perché au Sec reçoit un appel des Entreprises Philéas. C’est Gordon Philéas lui-même qui les contacte, et il s’agit bien de leur ancien supérieur et ami. Celui-ci semble enthousiasmé de les retrouver après tant d’années, et les invite à séjourner quelques jours dans sa propriété, ajoutant que la cargaison qu’ils lui apportent est pour lui et non pour son entreprise, et qu’au lieu de la livrer au siège de la société (dans la capitale Kinnipac (environ 130.000 habitants)), ils n’ont qu’à l’amener directement chez lui, à une quinzaine de kilomètres de la ville. Rendez-vous est pris pour la fin d’après-midi (car Philéas ne peut quitter en coup de vent son bureau), ce qui laisse à nos amis un peu de temps pour acheter un cadeau pour Madame Philéas et flâner dans Kinnipac. Néanmoins, ayant arrimé les conteneurs sur l’arrière de leur aéromobile, ils n’osent pas la laisser garée sans surveillance et ne visitent ni musées, ni monuments, ni le zoo, se contentant de circuler dans les rues.
L’heure venue, ils prennent la route en direction de la propriété des Philéas. Entourée de champs cultivés et de grosses maisons entourées de grands parcs et respirant la richesse, il s’agit peut-être de la plus imposante du voisinage. Nos amis s’annoncent au portail et, étant attendus, sont autorisés à pénétrer dans l’enceinte de la propriété, close d’une palissade. Les vantaux métalliques s’ouvrant, ils découvrent une longue allée traversant un parc arboré pour mener tout droit à une large bâtisse dont les deux ailes encadrent des pelouses couvertes de massifs de fleurs. Partiellement cachés par la végétation, se dressent la maison du gardien, juste à gauche du portail, un bâtiment récent à un étage (sans doute des bureaux) avec des parkings et un petit terrain d’atterrissage (pour appareils à décollage et atterrissage vertical) un peu plus loin sur la droite, puis, toujours sur la droite mais plus à l’écart de l’allée) un immeuble d’appartements de deux étages et son parking. Face à eux, sur l’escalier du perron du bâtiment principal, Gordon Philéas, qui a un peu grossi depuis qu’il a quitté le service, les attend, mais Alain prend à droite conformément aux instructions reçues du gardien pour la livraison, et c’est un Phil essoufflé et rouge qu’il voit arriver en courant dans son rétroviseur.
Après des retrouvailles joviales et le déchargement des conteneurs (quatre robots-majordomes que Philéas avait commandés pour impressionner les convives à une fête (à laquelle il convie aussitôt ses anciens subordonnés) qu’il donnera le lendemain soir en l’honneur de l’admission de son fils aîné à l’Académie stellaire de Macène (Marches Directes / Rhylanor 2612), mais qu’il désespérait de recevoir à temps), l’hôte leur fait les honneurs d’une partie de sa propriété, la nuit tombante en repoussant le tour complet au lendemain matin ; il s’agit d’un ancien centre de vacances pour gens aisés, que Philéas a racheté récemment et qu’il est en train de transformer en sa résidence principale pour remplacer son appartement à Kinnipac, mais les travaux ne sont pas tout à fait terminés. De ce que les invités peuvent voir dans le crépuscule, il y a de grandes pièces d’eau derrière le bâtiment principal, des écuries, une piscine, et des terrains de tennis et sports apparentés. Mais le maître des lieux leur annonce que le clou de sa propriété de plus de trente hectares est sa ménagerie, encore en travaux mais dont il est très fier, précisant toutefois qu’il n’est pas tout à fait en règles car il lui manque des certificats de capacité pour certains des fauves qu’il détient. Quoi qu’il en soit, les affaires marchent très bien pour les Entreprises Philéas, qui se sont taillées une place enviable dans l’exportation des produits agricoles de Motmos vers les mondes alentour, et grâce auxquelles Gordon contribue à renforcer l’influence de l’Imperium sur la planète, espérant à terme la voir déposer une demande d’adhésion. De plus, sa position de chef d’entreprise prospère lui a permis de développer un réseau de relations locales haut placées.
Les aventuriers font ensuite la connaissance de la famille de leur ami : son épouse Bénédicte, dont le sens des affaires a beaucoup contribué au succès des Entreprises Philéas ; son fils aîné Ryckert, âgé de dix-huit ans, et qui va donc partir pour Macène dans trois jours ; son deuxième fils Palissandre (onze ans), qui souhaite suivre les traces de son père et faire carrière au sein du SIEI ; ses filles Alice (seize ans), qui se destine à une carrière d’ingénieure, et Gloria (treize ans), qui voudrait devenir médecin ; enfin sa nièce, Sharik, âgée d’une trentaine d’années et venant de quitter la Stellaire avec le grade de lieutenant de vaisseau de deuxième classe, de passage sur Motmos en rentrant chez elle. Cette dernière plait manifestement à Alain, qui n’ose cependant chercher à faire plus avant connaissance.
Après un repas copieux et arrosé et l’évocation de vieux souvenirs avec leur hôte, Alain et Camille regagnent leurs chambres pour une nuit troublée par quelques rugissements.
Le lendemain, jour de repos, Gordon Philéas leur fait les honneurs du reste de la propriété, s’attardant particulièrement sur sa ménagerie, qui lui tient particulièrement à cœur. Elle renferme des gazelles et antilopes d’espèces variées, des miniphants, une grande volière d’oiseaux chamarrés dans laquelle on peut rentrer, et tout un assortiment de fauves, parmi lesquels un tigre du Bengale (« une espèce très rare, qui a failli disparaître de Terra dans les années -2500 »), un feakhefourar (ou chat de combat aslan), une femelle chung-vampire (animal ressemblant à un gros félin de quatre mètres de long, aux longs crocs qui lui doivent son qualificatif de vampire, et à la peau épaisse, ridée et peu poilue rappellant celle du phacochère terrien), nommée Mynx et dont Philéas carresse la tête à travers les barreaux après l’avoir attirée en l’appelant « viens ma fifille ! », et les deux clous de la collection, chacun hébergé dans un enclos cylindrique souterrain surmonté d’un dôme transparent permettant de les observer en toute quiétude : un jabberwock huppé de Kasaan et un dragon-tigre de Tenalphi. Ces prédateurs sont nourris de proies vivantes (la propriété comporte un élevage de petits herbivores et de gros rongeurs) qu’ils chassent et tuent eux-mêmes.
À terme, Gordon Philéas envisage de créer un point d’eau pour y installer des espèces aquatiques, mais pour l’instant, avec les travaux dans les bâtiments, il a d’autres priorités. Les aventuriers, qui ont été marqués par la quantité de petits robots effectuant des tâches diverses sur la propriété, passent le reste de leur journée à profiter de ce que leur offrent les lieux (Camille affrontant leur hôte au tennis, avant une séance collective de piscine), puis se préparent pour la soirée, à laquelle ils craignent de détoner puisque Gordon leur a annoncé qu’il y aurait du beau monde, dont le directeur de cabinet du ministre du développement durable et l’attaché militaire de l’ambassade impériale. Madame Philéas leur prête d’anciens costumes de son mari, qui ne lui vont plus, et Camille se fait couper les cheveux par le robot-coiffeur.
Les participants à la soirée sont divisés en deux groupes, chacun dans une salle à part : d’un côté « les jeunes » (groupe constitué de la progéniture Philéas et de leurs amis), et de l’autre les adultes, car la soirée est avant tout prétexte à Gordon pour discuter affaires et renforcer ses positions économiques et politiques.
Après un buffet apéritif, les convives passent à table. Camille se débrouille pour qu’Alain se retrouve assis à côté de Sharik, mais son camarade, inhibé par la jeune femme, limite sa conversation avec elle à quelques banalités. Camille pour sa part se retrouve du coup placé à côté d’une grosse dame collante qui ne le lâchera pas tant qu’il restera à table.
Pendant le repas, constitué de nombreux plats en petite quantité, le régisseur de la propriété, un homme maigre d’une cinquantaine d’années nommé Pieter Waistletooth, vient chuchoter quelque chose à l’oreille de Gordon Philéas. Celui-ci se lève et suit son employé sur la terrasse, où les deux hommes semblent se lancer dans une discussion animée. Intrigué, Alain les rejoint et demande s’il y a un problème, ce qui est bien le cas : dans la pénombre du crépuscule, Waistletooth vient de voir Mynx en liberté dans le parc, dans un bosquet près du bâtiment principal. Il faut la récupérer et la ramener dans sa cage, avant qu’elle n’ait le temps de s’échapper de la propriété ou de causer un accident ; et ce, sans affoler les convives ni révéler la présence (illégale) de l’animal. Philéas fait venir sur la terrasse sa nièce et Camille, qui lui semblent être, en plus d’Alain, les seuls convives suffisamment d’aplomb et encore suffisamment peu avinés pour participer à l’opération.
Camille suggère à Gordon de faire rentrer tous les convives à l’intérieur du bâtiment et de fermer les portes-fenêtres malgré la température (il a fait 27 °C au plus chaud de l’après-midi), prétextant tout d’abord une surprise pour que tout le monde vienne, puis un problème de sécurité pour les faire rester à l’intérieur. Waistletooth appelle Roger Bacrier, le vétérinaire de la propriété, lui explique la situation et lui demande de venir au bâtiment de la ménagerie afin de préparer les fléchettes hypodermiques qui permettront d’endormir l’animal. Mynx a été nourrie quelques heures plus tôt seulement et n’est pas agressive, elle est donc rassasiée et ne devrait en principe pas poser de problème majeur aux chasseurs.
Nos amis et Sharik accompagnent Waistletooth jusqu’au bâtiment de la ménagerie. Pendant qu’il leur distribue les fusils hypodermiques et leur en explique le fonctionnement, Bacrier arrive et se met aussitôt à remplir les fléchettes avec le contenu d’un flacon stocké dans un réfrigérateur. Le maniement des fusils est simple, surtout pour des gens habitués à manipuler des armes à feu ; par contre, le vétérinaire insiste sur le fait qu’il n’y a que dix fléchettes, et que dans la mesure du possible, les projectiles tirés devront être ramassés, pour pouvoir être à nouveau remplis et réutilisés si la traque se prolongeait. Il précise en outre que l’effet de l’anesthésique ne sera pas immédiat, le délai avant endormissement étant de plusieurs minutes et pouvant atteindre jusqu’à une demi-heure, et que si l’animal est excité par exemple, il y a un risque d’effet paradoxal, accroissant son excitation au lieu de l’anesthésier.
Les chasseurs se séparent en deux groupes : tandis que Camille et Waistletooth se dirigent vers l’enclos de Mynx afin de comprendre comment elle a pu s’en échapper (Camille soupçonne fort un jeune convive aviné d’avoir ouvert la porte de la cage), les trois autres vont examiner le bosquet où le fauve a été aperçu. Celui-ci est apparemment désert, et tandis qu’Alain examine le sol à la lueur de sa lampe-torche, à la recherche d’éventuelles empreintes, l’autre équipe les informe par communicateur que la cage est bien fermée et que Mynx se trouve à l’intérieur… Or Waistletooth est catégorique, il a bien vu un chung-vampire tout à l’heure. Il doit donc s’agir d’un autre spécimen de la même espèce, qui ne fait pourtant pas partie de la faune motmosienne…
Le zoo de Kinnipac étant injoignable à cette heure, Camille contacte Gordon Philéas par communicateur pour lui demander d’envoyer quelqu’un sur place s’assurer qu’ils n’auraient pas laisser échapper un animal. Pendant ce temps, Alain décèle les traces d’un gros animal, qui se dirigent vers l’arrière du bâtiment principal… arrière d’où de la musique et des éclats de voix proviennent aux oreilles des chasseurs, laissant supposer que les portes-fenêtres ne sont pas fermées. Camille, resté en ligne avec Philéas, lui demande de faire rentrer tout le monde et fermer les ouvertures.
Présumant que l’animal en liberté est un mâle attiré par les phéromones de Mynx (qui selon Bacrier ne présentait aucun signe visible ou comportemental d’œstrus, « mais ce n’est pas impossible : il faudrait faire un frottis vaginal pour s’en assurer »), Camille décide de s’embusquer avec Waistletooth à côté de son enclos, bien qu’il soit à l’opposé de la piste suivie par Alain et ses deux compagnons. Ces derniers arrivent derrière le bâtiment principal de la propriété, où ils constatent que les portes-fenêtres sont effectivement ouvertes, que des jeunes sont sur la terrasse, qu’un couple est en train de s’embrasser au pied de l’escalier près d’un massif, et qu’encore plus loin dans l’herbe scintille le point lumineux d’un mégot. Prévenu par ses camarades, Camille prévient Gordon qu’il y a toujours des gens dehors, et Alain et ses deux compagnons le voient rapidement débouler comme une furie et faire rentrer les inconscients… parmi lesquels Ryckert qui enlaçait une jeune fille au bas des marches. Mais le fumeur, caché dans la pénombre, a profité de ce que le maître des lieux ne l’avait visiblement pas remarqué pour s’éloigner discrètement le long de la piscine, vers une zone arborée… et dans la direction manifestement suivie par le fauve en liberté.
Alain crie au fuyard de revenir car il y a du danger, mais obtient l’effet inverse. L’odeur des volutes qui planent derrière lui ne laisse aucun doute sur la nature stupéfiante (et illégale sur Motmos) de la substance fumée par l’individu, qui est entré dans le bois. Alain se lance à sa poursuite, et remarque soudain, dans le faisceau de sa lampe-torche, une masse tapie sur une branche basse d’un arbre sous lequel va passer le jeune toxicomane, inconscient du danger : il s’agit sans aucun doute du chung-vampire, embusqué et prêt à bondir sur sa proie.
Ses appels étant restés sans effet, Alain pointe son fusil en direction du fauve et fait feu. Gêné par le fait qu’il tient à la fois dans sa main gauche sa torche et le fût de son arme, ce qui l’empêche de serrer correctement cette dernière, il n’est pas certain d’avoir touché sa cible. Le chung-vampire se jette alors sur sa jeune victime, qui hurle pendant que tous deux roulent à terre. Alain se dépêche de recharger et fait à nouveau feu, pendant que Sharik, qui vient de le rejoindre, tire elle aussi.
L’animal lâche sa proie, qui reste inanimée au sol, et recule un peu, chancelant du train arrière. Sharik fait feu une nouvelle fois, pendant que Bacrier est en train de se battre avec son fusil enrayé. Alain lui demande la fléchette qu’il tient entre les dents et recharge son arme en avançant vers le chung-vampire. Le fauve recule doucement en grognant, toujours chancelant. L’aventurier se penche vers le corps. L’adolescent, un garçon, n’a plus de visage ; l’animal lui a ouvert le ventre, et il gît dans une mare de sang. Il respire encore, mais a manifestement besoin de soins médicaux immédiats, qui dépassent largement les compétences en premiers soins de l’ancien éclaireur.
Sharik appelle son oncle afin qu’il prévienne les secours de toute urgence. Camille et Waistletooth rappliquent et, passant devant les garages, décident d’y prendre un pick-up antigrav afin de pouvoir transporter la victime vers le bâtiment de la ménagerie, où Bacrier pourra utiliser son matériel pour lui prodiguer quelques soins. Mais le régisseur est stressé (en dépit de ses dénégations), recule de travers, et emboutit l’un des montants de la porte, avant de réussir à sortir en frottant le flanc gauche du véhicule contre le même montant…
Une fois sur place, le blessé est chargé sur le plateau du pick-up, Sharik montant à ses côtés pour empêcher qu’il ne soit trop secoué dans le trajet. Bacrier prend la place de Camille à bord et le véchicule part vers la ménagerie, Camille restant avec Alain, auquel il confie sa deuxième fléchette hypodermique, pour surveiller le fauve qui ne s’est toujours pas effondré.
Mais l’anesthésique finit par avoir raison de la résistance de l’animal. Et au bout d’une demi-heure, Bacrier, ayant confié le blessé aux soins des pompiers qui l’emmènent à l’hôpital de Kinnipac, revient avec le pick-up pour charger le chung-vampire à l’aide d’un treuil, s’assurer qu’il n’est pas blessé, et le placer dans une cage en attendant que soit déterminé d’où il vient. Il s’agit bien d’un mâle en tous cas, et le fait qu’il soit porteur d’une puce d’identification confirme qu’il s’est échappé de captivité.
Le lendemain, nos amis auront confirmation qu’il s’agissait bien du pensionnaire du zoo de Kinnipac. Quant aux raisons de son évasion, une enquête est en cours, le père de la victime (un riche propriétaire terrien) et Gordon Philéas ayant tous deux déposé plainte. Camille craint que l’enquête ne découvre la présence de Mynx et ne crée des ennuis à son propriétaire, puisqu’il n’est pas en règles. Il lui conseille de cacher son animal ailleurs pendant quelques temps. Mais Philéas n’est pas inquiet, ne voyant aucune raison pour que les enquêteurs aillent fouiner du côté de sa ménagerie, et doutant même que le fauve ait été attiré par la présence de sa congénère ; il refuse donc de suivre la suggestion de son ancien subordonné, comptant sur ses relations en haut lieu au cas, bien improbable selon lui, où on lui ferait des problèmes.
Quant à la victime, polytraumatisée et souffrant en particulier de lésions cervicales, ses jours ne sont plus en danger. Reste à savoir si elle retrouvera l’usage de ses membres ou si elle restera tétraplégique, l’impact du fauve lui ayant presque brisé la nuque.
C’est Roger Bacrier le vétérinaire le coupable : il est allé chercher le chung-vampire au zoo de Kinnipac (c’est un visiteur régulier, il en a les codes). Il l’a bourré d’excitants pour qu’il ne craigne pas les hommes. Il l’a ensuite lâché dans le parc des Philéas, comme par hasard au moment d’une réception, en espérant qu’il y aurait du dégât, ou au moins la révélation du trafic d’animaux de Gordon.
Pour éviter que le fauve ne tombe endormi tout de suite, il n’a amené que 10 seringues, remplies d’anesthésiques fort affaiblis. C’est pour cela qu’il veut récupérer les douilles, dont l’analyse le rendrait suspect.
Pendant la chasse, il a simulé l’enrayement de son fusil.
La motivation du vétérinaire est qu’il est en fait un Motmosien nationaliste et xénophobe – son frère est un douanier tâtillon – et souhaite que sa planète natale reste indépendante ou joigne les Zhodanis. Il souhaite plomber les relations et l’influence de l’outre-mondain Gordon Philéas.
Note 1 : le majordome Waistletooth est complice ; il souhaite que les chung-vampires retrouvent la liberté, car il est lui même un vampire (son nom est une déformation de wails-tooth ; « la dent qui hurle »). Raison pour laquelle, une fois l’animal endormi, il a essayé de lui donner le temps de se réveiller en cognant le pick-up partout.
Note 2 : le « Camille craint que l’enquête ne découvre la présence de Mynx et ne crée des ennuis à son propriétaire, puisqu’il n’est pas en règles » est un indice : Gordon Philéas, lui, est peut-être encore en période d’œstrus!
OK, je sors ;D
N’empêche, c’est bien écrit. Cela se voit qu’il y a du travail rédactionnel. C’est la première fois que je lis avec plaisir des comptes-rendus de partie auxquels je n’ai pas participé.
Y a quelques idées intéressantes dans ce que tu dis… Dommage que je n’ai pas creusé le scénar aussi loin… :-)
(bon, faut dire aussi que contrairement à ce que je comptais faire, je n’ai pas creusé le scénar, qui tenait en une phrase, une ébauche de plan et une liste de noms propres ; pour une fois que j’avais du temps pour développer quelque chose, j’ai trop traîné avant de m’y mettre ; en plus, comme je craignais (à tort) que ça ne soit bouclé trop vite, j’ai dû préparer en catastrophe d’autres scénarios (heureusement déjà écrits) pour la suite de la séance)
Par contre, y a pas franchement de travail rédactionnel ; juste une relecture avant de poster ça sur le blog. Mais merci quand même ! ;-)