Honneurs sans honneur

Apprenant que dans la nouvelle fournée de récipiendaires de la Légion d’honneur figurait l’actrice mexicaine Salma Hayek, je me demandais bien quels éminents services elle avait pu rendre à la France qui mériteraient qu’on la distingue ainsi, quand je suis tombé sur cette information : elle est mariée à François-Henri Pinault, PDG de Pinault-Printemps-Redoute.
Bref, encore une fois le hochet est distribué par le prince pour faire plaisir à ses amis. On est bien loin des intentions de Napoléon. Il n’a désormais plus aucune valeur, sauf cas particuliers qui doivent être l’exception plutôt que la règle, et ce serait ptêt une bonne idée de le supprimer.

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Une réponse à Honneurs sans honneur

  1. Regis dit :

    Le journal « 20 minutes », dont la distribution n’atteint pas tes contrées lointaines, avait un moment une rubrique décrivant le parcours de certains récipiendaires; et ces gens, de par leurs oeuvres, leurs dévouement, comment ils avaient changé la vie locale, la méritaient amplement. :)

    Le problème, c’est plutôt que chaque ministre puisse en attribuer comme il veut; ainsi Eric Woerth avait-il décoré Patrice de Maistre, employeur de sa femme, organisateur de l’évasion fiscale de sa cliente, etc.

    Peut-être cette réforme pourra-t-elle mieux trier le bon grain : « Depuis 2008, la nomination peut se faire par la procédure d’initiative citoyenne, sur proposition de 50 citoyens résidant dans le même département que la personne proposée. » (wikipedia)

    La section « refus » de l’article de Wikipedia contient des perles, dont le solide bon sens de Geneviève de Fontenay : « C’est vraiment désacraliser le ruban que de le distribuer à n’importe qui… comme des médailles en chocolat. »

    Pour moi, les attributions par copinage sont l’exception plutôt que la règle. Le problème n’est pas l’existence de la breloque, mais ses conditions d’attribution – même Napoléon devait en distribuer pour des raisons politiques ou diplomatiques.

    Après, il reste le fait que la célébrité compte plus que les réalisations, mais cela est une plaie de notre siècle depuis Loft Story, n’est-ce pas? ;)

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