Futiles préoccupations

Depuis quelques temps, et en particulier grâce à un reportage passé récemment sur une chaîne publique, on nous bassine avec l’abattage rituel, l’étiquetage des viandes halal et casher, et jusqu’à l’affirmation d’un candidat dont le bilan parle pour lui, selon laquelle la viande halal serait le premier sujet de préoccupation des Français.
Indépendamment du fait que le premier sujet de préoccupation des Français, c’est sans doute plutôt leur pouvoir d’achat (ou ce qu’il en reste…) et la conservation de leur emploi (pour ceux qui en ont un), il y a quelque chose d’hallucinant dans cette polémique : c’est que tout le monde se braque sur cette histoire d’abattage rituel, alors que le reportage en question (que, n’ayant pas la télé, j’ai fini par regarder en ligne) montrait à mon avis des choses bien plus préoccupantes : problèmes d’hygiène dans les abattoirs (avec tous les risques de contamination des viandes que cela implique, et les conséquences potentiellement désastreuses sur les consommateurs, en particulier ceux qui se rabattraient sur les protéines animales meilleur marché que sont les steaks à chier surgelés), et insuffisance des contrôles par les services de l’État, dus en particulier à la politique d’épuration (ouais, moi aussi je peux employer ce mot dans un cadre de campagne présidentielle) menée dans la fonction publique, qui aboutit à saigner à blanc lesdits services (et d’autres).
Mais non : le consommateur, altruiste, se préoccupe du bien-être animal (ou plus précisément, de sa conception anthropomorphique du bien-être animal) avant de se préoccuper de sa propre sécurité alimentaire. Sans nier que le bien-être animal, même pour une bête vivant ses derniers instants avant d’être transformée en viande, est important, n’y a t-il pas là un léger problème de hiérarchisation des priorités de nos concitoyens (et de nos politiciens) ?

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