Kro en résumé : La fille automate

La fille automate
Paolo Bacigalupi
Au diable vauvert, copyright 2012
ISBN 978-2-84626-384-9
VAU 2792
Roman traduit de l’américain par Sara Doke
V.O. : The Windup Girl, copyright Paolo Bacigalupi 2009
595 pages

Roman de SF post-cyberpunk de mouvance biopunk (prix Nebula 2009, prix Hugo 2010)L’histoire se déroule dans un futur pas très lointain. Les grands semenciers ont inondé le monde d’OGM, avec les conséquences prévisibles et inévitables : récoltes ravagées par des maladies nouvelles, famines, etc… Il y a aussi des animaux génétiquement modifiés, en particulier des éléphants (mastodontes en V.F., megodonts en V.O.) qui sont utilisés comme sources d’énergie (en entraînant des machines) et moyens de transport : pasqu’évidemment, l’humanité a salement épuisé les ressources en énergies fossiles, et presque tout marche désormais à l’huile de coude, à l’énergie éolienne, ou au moyen de ressorts : la Contraction est passée par là, et l’Expansion (notre époque en particulier) est bien révolue. Nous sommes au royaume de Thaïlande, un État qui a peut-être mieux surmonté tous ces problèmes que les pays occidentaux, car il s’est replié sur lui-même et a instauré un contrôle très strict de ses frontières, le très puissant ministère de l’Environnement règlementant en particulier sévèrement l’entrée et la sortie des organismes transgéniques. Ajoutons encore au tableau que la capitale Bangkok est protégée de la mer par des digues, car avec la montée du niveau des océans, elle se retrouve désormais en dessous dudit niveau ; et qu’elle a reçu de la Malaisie voisine un afflux de réfugiés chinois chassés par les islamistes. Et pour en revenir aux OGM, il y a même des OGM humanoïdes basés sur l’ADN humain (qui rappellent les bioroïdes de Transhuman Space, ou les dolls du roman Fairyland de Paul J. McAuley) : on les appelle des automates ; certains sont conçus pour la guerre, d’autres pour des usages civils (y compris, mais pas uniquement, le sexe) ; et comme tous les OGM, leur entrée sur le territoire thaïlandais est strictement règlementée (de plus, ils n’ont pas les droits d’une personne, mais sont plutôt considérés comme des objets).
Un contexte intéressant, qui est un peu l’antithèse de celui de Transhuman Space : ici, la technologie disponible a globalement régressé avec l’épuisement des ressources, et on est dans une dystopie (alors que le contexte de Transhuman Space est fondamentalement optimiste, un peu trop à mes yeux d’ailleurs). En plus, le choix d’un cadre asiatique relativement inhabituel est assez dépaysant.
L’histoire aussi est intéressante. Difficile de vous en raconter une partie sans vous gâcher le plaisir de la découverte, mais si vous aimez la SF que je qualifierais de post-cyberpunk de mouvance biopunk (comme celle de Paul J. McAuley ou le Ribofunk de Paul Di Filippo), je pense que vous ne serez pas déçus.

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