Kro en résumé : Farscape

Série télé de space opera australo-américaine en quatre saisons de 22 épisodes chacune, suivies de deux épisodes doubles de conclusion (Farscape – Guerre pacificatrice)
1999 / 2002 pour la série, 2004 pour Farscape – Guerre pacificatrice

C’est un space opera dans lequel les personnages principaux voyagent à bord d’un vaisseau spatial vivant.
Outre le vaisseau, un léviathan nommé Moya, et son pilote (nommé Pilote et qui est une marionnette à la Jim Henson, plutôt bien faite), il y a cinq personnages principaux : John Crichton (Ben Browder), un astronaute américain aspiré par un trou de ver (la V.F. parle systématiquement de vortex) dans le premier épisode et qui se retrouve au milieu d’une société extra-terrestre où il a tout à apprendre ; Aeryn Sun (Claudia Black), une pacificatrice (commando spatiale d’élite) sébacéenne (d’aspect identique aux humains) ; Ka D’Argo (Anthony Simcoe), un imposant guerrier luxan (humanoïde avec des tentacules faciaux) ; la Pa’u (prêtresse) delvienne Zotoh Zhaan (Virginia Hey, méconnaissable, crâne rasé et complètement peinte en bleu) ; et Rygel le Seizième, dominar (empereur) hynérien déchu, autre marionnette hensonienne. D’Argo, Zhaan et Rygel sont des prisonniers qui se sont évadés en s’emparant du vaisseau qui les transportait (Moya, donc), Crichton est arrivé à côté de Moya par accident en sortant du trou de ver et s’est donc vite retrouvé à bord, et Aeryn Sun faisait partie des pacificateurs qui poursuivaient Moya. Bref, un ramassis hétéroclite d’individus qui n’ont pas grand-chose en commun, et surtout pas un but (à part rentrer chacun chez soi). Une autre personnage, l' »anarchiste » nébarie (les Nébaris ressemblent à des humains mais sont gris clair) Chiana (Gigi Edgley), les rejoint dans le milieu de la première saison, et d’autres apparaîtront au fil des épisodes et resteront plus ou moins longtemps.

Chaque saison se termine sur un cliffhanger, y compris la quatrième suite à laquelle la série fut abandonnée, d’où l’importance de Farscape – Guerre pacificatrice, qui est une véritable saison se déroulant en accéléré et permet effectivement de donner une vraie conclusion à la série, qui est enfin finie, et avec une fin globalement heureuse (malgré deux ou trois victimes parmi les personnages principaux).

À noter qu’après ça, il y a encore eu des BD pour prolonger l’histoire, et qu’on parle depuis des années d’un film ; mais les BD, je fais l’impasse, pas suffisamment intéressé par la série, et le film reste encore et toujours hypothétique.

Mon sentiment est que c’est du Star Trek au rabais. Les ET sont pour la plupart des humains avec une épaisse couche de maquillage et/ou des excroissances faciales et/ou une couleur inhabituelle et/ou une coupe de cheveux improbable et/ou des lentilles de contact colorées (voire des humains d’apparence rigoureusement identique à la nôtre pour entre autres les Sébacéens) ; le guerrier luxan grand et costaud m’a immédiatement évoqué un klingon. Tout le monde se comprend aisément grâce à des microbes traducteurs avec lesquels chacun vit en
symbiose (et ça fonctionne même sur les planètes n’ayant aucun contact avec la société interstellaire ! ! ! Mais dans de rares cas, ça ne fonctionne pas, quand c’est pratique pour l’intrigue : c’est un peu trop facile). C’est souvent peu cohérent, bien insuffisamment cohérent en tous cas à mon goût. Scientifiquement, c’est zéro (tant au niveau des termes employés n’importe comment que des choses genre son dans le vide spatial). Et ça louche parfois largement plus sur le mysticisme lourdingue et la magie que sur la science, fut elle fantasy. Il n’y a pas vraiment d’effort fourni pour apporter un minimum de crédibilité à la SF mise en scène (on retrouve des éléments de « SF molle » à la Star Trek : individus qui se dédoublent on ne sait pas comment, énergies mystérieuses, dimensions parallèles, délires temporels, personnages surpuissants psioniquement / mystiquement, etc…), et au-delà de ça, souvent pas beaucoup d’effort pour apporter un minimum de crédibilité à l’histoire racontée tout court.
Il y a certes une intrigue globale qui progresse dans certains épisodes, mais pas mal d’épisodes des deux premières saisons (moins ensuite) sont du type « découverte d’1D3 éléments parmi le triptyque nouvelle planète + nouvelle espèce humanoïde + nouvelle société ».

Le vaisseau vivant est la plupart du temps peu exploité : ça serait un vaisseau artificiel, ça serait pareil. À part évidemment quand il devient gestant (on se demande bien comment, d’ailleurs, mais les personnages ne se posent même pas la question). On se demande bien aussi de quoi il se nourrit, par exemple.

Il y a des aspects de la culture populaire anglo-saxonne qui ont complètement (mais alors, complètement) échappé aux traducteurs vers le français. Sans parler de ceux qui ont été « traduits » sans que les traducteurs ne saisissent qu’il s’agissait d’allusions, et donc remplacés par des équivalents français purement banals ; ou de ceux qui ont été mal remplacés.
D’ailleurs, la traduction pèche en plus d’un point (et je ne parle pas seulement de la traduction récurrente et systématique de wormhole par vortex au lieu de trou de ver, ni des divers faux-amis ; ni des aberrations scientifiques du genre « densité de la gravité » d’une planète, que je mets sur le compte de la V.O.) : liaison mal t’à-propos, anglicismes (redirectionner, pregnation au lieu de grossesse pour traduire pregnancy), mots anglais non traduits au milieu d’une phrase, ignorance de l’argot (bite me traduit (presque) littéralement en pince moi), ce genre de choses. En petit nombre, certes, mais c’est quand même lamentable.

Dans l’ensemble, j’ai eu le sentiment que en moyenne, ça devenait plus intéressant d’une saison à l’autre. En moyenne. Et ça ne vaut bien évidemment pas pour tous les épisodes. Ça vient du fait que plus on avance, plus l’intrigue globale de la série est mise en avant au détriment des épisodes exotiques décousus de type un monde / une espèce ET / une société ET. Mais c’est ptêt en partie aussi pasque je m’y suis un peu accoutumé à la longue…

Parmi les rares trucs qui m’ont plu : le recours (finalement assez rare) à des créatures vivantes pour remplir des fonctions « technologiques » ; certaines marionnettes et créatures particulièrement réussies ; le passage des léviathans en combustion (c’est-à-dire dans l’hyperespace) qui est visuellement proche de celui des vaisseaux de Traveller passant dans l’espace-saut, avec leur réseau de filaments de lanthane qui quadrille la coque (d’ailleurs dans l’épisode 84, ils appellent même ça quadrillage de combustion) ; l’emploi d’un vocabulaire argotique spécifique (frell, drenn, etc…) ; et puis c’est à peu près tout. Il y a quelques épisodes regardables et beaucoup de déchets, tout spécialement dans la première moitié de la série. Et bien souvent, regarder un épisode en entier pendant les deux premières saisons (ça s’améliore pendant la troisième) a été un pensum vraiment long, vraiment pénible, vraiment chiant. Je pense que si je n’avais pas su que la série était terminée et comptait un nombre fini et (relativement…) réduit d’épisodes, je l’aurais laissé tomber en route peu après le début de la deuxième saison (voire avant).
Évidemment, si on parvient à supporter les deux premières saisons, ça va mieux ensuite ; mais c’est un gros effort à fournir.

Si vous aimez la SF « à la Star Trek », cette série vous plaira probablement. Pour ma part, c’est pas ma SF.

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Une réponse à Kro en résumé : Farscape

  1. Alias dit :

    Il y avait un côté cheap, c’était plus space-fantasy que SF, mais c’était plutôt sympa. Et effectivement, globalement, ça s’améliore au fur et à mesure, avec une quatrième saison qui vire souvent au délire.

    On notera d’ailleurs que Ben Bowder et Claudia Black finiront par rejoindre la série Stargate SG-1.

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