T’roue de secours

Je n’avais plus utilisé ma brouette depuis environ deux ans et demi. Ayant eu besoin de m’en servir récemment, je trouvais qu’elle roulait mal dans le potager fraîchement bêché, jusqu’à ce que je remarque que le problème venait, non pas du poids conséquent de la charge que j’y avais accumulée, mais de ce que le pneu était à plat.
N’ayant pas pour l’instant fait suivre mes vélos ici (l’état de mes genoux fait que je ne me sers plus que rarement de ce moyen de transport, et le bordel non encore trié dans le garage fait que pour l’instant, ils m’encombreraient plus qu’autre chose), j’ai d’abord dû me procurer une pompe à vélo pour la regonfler, et constater que le lendemain, la chambre à air avait fui de façon conséquente. La question était de savoir si c’était dû à un trou, ou si elle était devenue poreuse avec l’âge (treize ans). Et surtout, s’il était possible de s’en procurer une autre, car je n’avais guère envie de m’amuser à y coller des rustines, vue la difficulté d’accès au boudin (c’est pas comme sur un vélo où on dispose de démonte-pneus adaptés et pratiques d’emploi ; là, il faut s’emmerder avec trois tournevis).
Après examen attentif, il y avait bien au moins un trou dans la chambre à air, et deux fines épines fichées dans l’épaisseur du pneu (j’aurais pu me faire avoir après avoir retiré la première, relativement imposante, mais j’ai quand même examiné le reste et découvert la deuxième, et cherché un moment mais en vain s’il n’y en avait pas une troisième, que j’espère ne pas avoir ratée). Je me demande d’où elles sortent, vu qu’en matière d’épines, je n’ai ici que quelques petits pieds de ronce qui persistent à essayer de pousser dans la clôture mais que j’arrache avant qu’ils ne soient suffisamment costauds pour en avoir des aussi longues ; si ça se trouve, ça faisait des années qu’elles étaient fichées dans le caoutchouc, et elles ont fini par le traverser lorsque j’ai chargé la brouette la dernière fois).
Je me suis donc rendu tout à l’heure en sortant du boulot au magasin de matos agricole, où j’ai appris que remplacer le rouélon entier me coûterait presque aussi cher qu’une brouette neuve, mais qu’on pouvait effectivement se procurer une chambre à air de rechange pour un tarif beaucoup plus raisonnable (quoique conséquent quand même : douze brouzoufs et des poussières (j’aurais ptêt pu trouver un peu moins cher ailleurs, mais je préfère faire tourner ce sympathique commerce de proximité que la moyenne surface de bricolage de l’autre côté de la route, surtout depuis que le vendeur de cette dernière m’avait très clairement montré qu’il n’avait aucune envie de me vendre une échelle quand j’avais voulu lui en acheter une)) ; ce que j’ai fait, en plaisantant avec le vendeur sur le fait que j’en voulais une sans trou.
Sauf que de retour à la maison, après en avoir chié pour la mettre en place, puis pour replacer le pneu par dessus (démonter le rouélon avait par contre été beaucoup plus facile que ce à quoi je m’attendais), j’ai eu la surprise d’entendre un net sifflement au fur et à mesure que je la gonflais. Et ça ne venait pas d’un mauvais raccord entre la valve et la pompe, comme je l’espérais : il y avait bien un trou, qui plus est bien visible sur la chambre à air partiellement gonflé. J’ai donc dû retourner au magasin, avec mes deux chambres à air (histoire de bien montrer que je ne cherchais pas à leur refourguer la vieille pour en avoir une neuve gratuite) et ma pompe à vélo… Heureusement, ma bonne foi n’a pas été mise en doute devant les preuves matérielles, et après une petite inquiétude puisque la chambre à air percée était la seule en rayon, ils en ont trouvé une autre dans leur livraison du jour qui n’était pas encore déballée, on l’a un peu gonflée pour s’assurer qu’elle n’avait apparemment pas de trou, et j’ai pu repartir avec (et aller m’emmerder une fois de plus à la mettre en place, à remettre le pneu comme il faut par dessus, à la gonfler (et là, je me suis rendu compte que l’embout de ma pompe à vélo presque neuve était de la camelote et se démontait ; ça ne m’a pas empêché de gonfler la bête, mais par mesure de précaution je vais devoir investir dans un nouvel embout, ça sera préférable), et à remonter le rouélon sur la brouette.
J’espère qu’en partant au boulot demain matin, je ne vais pas constater que l’engin est à nouveau à plat…

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