Série de dix films dérivés des séries télévisées Star Trek
Star Trek, le film
Star Trek : The Motion Picture
1979Ce film date de dix ans après la fin de Star Trek : The Original Series. Le capitaine Kirk est devenu amiral, mais il se démerde pour reprendre le commandement de l’Enterprise sans en avoir prévenu l’actuel commandant, et faire revenir ses anciens comparses de la série qui avaient quitté le bord. L’Enterprise doit appareiller en urgence car elle est le seul vaisseau qui puisse tenter de stopper un mystérieux nuage spatial qui se dirige droit vers « l’orbite terrestre » (pourquoi, à plusieurs jours de distance dans l’espace interstellaire, on affirme que le nuage va vers l’orbite terrestre plutôt que simplement vers le système solaire, j’aurais aimé qu’on me l’explique, mais bon, je dois être un poil trop exigeant).
Dans un premier temps, on a droit à une rivalité entre Kirk (qui n’a plus commandé de vaisseau depuis plusieurs années et n’a même pas pris connaissance des modifications apportées à l’Enterprise depuis) et le capitaine qu’il a supplanté, puis arrive le mystérieux nuage, et là on tombe dans ce que je n’aime pas dans Star Trek : de la SF à coups de phénomènes spatiaux inexpliqués et dépassant l’entendement scientifique et à coups de technologies tellement supérieures à celle de la Fédération mais qui à la fin de l’histoire n’auront aucune influence sur l’évolution de cette dernière.
Le film est mou, lent, et dépourvu d’action.
Si les phénomènes spatiaux inexpliqués et inexplicables et les technologies vachement supérieures au reste du contexte vous plaisent, vous arriverez peut-être à trouver un intérêt à ce film. Mais autrement, c’est de la SF de merde qui donne un film de merde.
Star Trek II : La colère de Khan
The Wrath of Khan
1982Kirk, qui a pris un coup de vieux, fait l’inspection de l’Enterprise qui sert de vaisseau-école pour des cadets sous le commandement de Spock. Mais très vite l’Enterprise, commandée par Spock et toujours avec Kirk à bord et un équipage de cadets, doit se rendre auprès des installations du « Projet Genesis », où elle tombe dans une embuscade tendue par un certain Khan, qui s’est emparé d’un autre vaisseau de Starfleet et veut se venger de Kirk (là, c’est censé parler à ceux qui ont vu la série, puisqu’il s’agit d’une référence à un épisode de sa première season). Et donc, Kirk doit s’en sortir avec l’Enterprise endommagée et un équipage inexpérimenté.
Ce film est meilleur que le précédent pasque dans celui-ci il y a de l’action, les personnages font des choses. Mais alors si Starfleet est la meilleure force spatiale du monde, c’est salement inquiétant pour ses rivales, pasque ses membres font joyeusement n’importe quoi. N’IMPORTE QUOI. N’IM-POR-TE-QUOI. Genre (j’ai pas tout relevé) : se téléporter n’importe où en bras de chemise (et donc, sans combinaison spatiale ni appareil respiratoire), jusque dans des endroits censés être inhabitables ; emmener le toubib comme pour une promenade, là où c’est une équipe médicale équipée qu’il faudrait envoyer ; ne prendre aucune mesure de sécurité, pas d’équipe de protection pour accompagner des officiers supérieurs (voire carrément un amiral) se téléportant dans des endroits potentiellement extrêmement dangereux, jamais la moindre des précautions élémentaires ; ne pas disposer de la moindre combinaison anti-radiations pour les gens qui travaillent aux machines (et risquent donc d’être exposés à un sacré paquet de radiations en cas de brèche ou simplement d’intervention dans l’enceinte de confinement du réacteur ou autre problème, ce qui, s’agissant d’un vaisseau de guerre susceptible de participer à des batailles et de subir de graves avaries, est pourtant un risque non négligeable) ; laisser un civil, dont le véhément sentiment anti-militariste est connu, accéder tranquillement à la passerelle de commandement ; et j’en passe.
Et bien entendu, question SF on a droit aux poncifs habituels de Star Trek : les explications se voulant scientifiques sont complètement fumées, et le moindre impact subi par l’Enterprise se traduit par des étincelles / électrisations / explosions / incendies (rayez les éventuelles mentions inutiles) sur la passerelle.
Ç’aurait pu être correct si on avait apporté un peu plus de souci à la cohérence du fonctionnement de Starfleet, car les grossières lacunes relevées plus haut auraient pu être évitées.
Star Trek III : À la recherche de Spock
The Search for Spock
1984En fait Spock n’est pas vraiment mort à la fin du précédent épisode, son corps est mort certes, mais il avait réussi à sauvegarder son esprit dans la tête de McCoy (comment se souvient il de ce qui s’est passé après la sauvegarde, par contre, la question reste posée). Donc Kirk est chargé par Sarek (le père de Spock) de ramener les deux éléments de son fils sur Vulcain, afin que la cérémonie rituelle permettant de ramener le défunt à la vie puisse avoir lieu. Sauf que le corps de Spock se trouve désormais sur la planète Genesis, terraformée par le projet Genesis et sur laquelle il est actuellement rigoureusement interdit de se rendre…
Ce film est absolument inregardable indépendamment du précédent. Par contre, pris dans la foulée et si l’on parvient à faire abstraction des incohérences habituelles à Star Trek, c’est un épisode plutôt sympathique.
Star Trek IV : Retour sur Terre
The Voyage Home
1986Ce film continue l’histoire des deux précédents : retournant sur Terre pour y être jugés (vu qu’ils ont salement désobéi aux ordres, fait des conneries, détruit l’Enterprise et volé un vaisseau de guerre klingonais (ah non, désormais on dit enfin « klingon », juste quand je commençais à bien m’habituer à « klingonais ») pour sauver Spock dans le troisième film), les officiers de l’ex-Enterprise arrivent dans la foulée d’une mystérieuse (et mystérieuse, elle le restera jusqu’à la fin du film : jamais on ne saura ni d’où elle venait, ni ce qu’elle voulait, ni comment elle fonctionnait, ni pourquoi elle perturbait tout ce qui est électrique, ni rien du tout sur elle en fait) sonde d’origine inconnue qui perturbe tous les appareils électriques, mettant la planète en péril, mais comme Kirk est ‘achement plus balèze que tout le monde, il comprend que le message émis par la sonde est destiné aux baleines, qui ont disparu des océans depuis bien longtemps, et donc ses potes et lui partent dans le passé, vers la fin du XXème siècle (au hasard… 1986 ?) à San Francisco, pour en ramener un couple de baleines à bosse.
L’essentiel du film joue sur le contraste des civilisations, des gens du XXIIIème siècle se retrouvant dans notre monde de l’époque ; ce qui permet quelques scènes plus ou moins comiques.
Les baleines sont artificielles et ça se voit.
Ce film est plutôt moyen. Contrairement au précédent, il peut être vu isolément (les liens avec les précédents épisodes n’apparaissent qu’au début et surtout à la fin, sont assez peu marqués finalement, et puis il y a un résumé des deux précédents films au début). Mais pour le reste, c’est quand même plutôt léger comme scénar : on a l’impression que situer l’essentiel de l’action à notre époque (enfin, je ne sais pas si on peut encore qualifier 1986 de « à notre époque », mais vous saisissez l’idée) était une solution de facilité pour ne pas s’emmerder à faire vraiment de la SF, et en matière de comédie mettant des gens venus du futur dans un passé auquel ils ne sont pas tout à fait adaptés, Retour vers le futur est bien meilleur.
Star Trek V : L’ultime frontière
The Final Frontier
1989Kirk, rétrogradé capitaine à la fin du précédent film, prend les commandes du nouvel Enterprise pour son vol inaugural, mais l’appareil a encore besoin de beaucoup de réglages, tout ne fonctionne pas à bord, et il n’a pas un équipage complet. Le vaisseau est envoyé sur Nimbus III, planète de la paix galactique, pour délivrer les ambassadeurs terrien, klingon et romulanais, pris en otage ; sauf que les preneurs d’otages parviennent à s’emparer de l’Enterprise (bon, faut dire aussi, c’est pas forcément étonnant : « Un coup de force à mener au sol ? Envoyons donc sur la planète les principaux officiers du bord, le capitaine en tête, et avec des moyens ridicules qui plus est… ») pour l’emmener à la recherche d’une planète paradis où leur chef compte rencontrer Dieu (et alors la planète paradis, « exactement comme il l’avait rêvée », c’est du genre désertique et aride. Je sais pas, moi un paradis je verrais ça verdoyant et avec des rivières, mais chacun son truc finalement hein…).
Enfin bref, tout ça est mauvais (et le fait qu’une partie de la situation finale (le problème avec le vaisseau klingon) soit résolue par un tour de passe-passe hors écran n’arrange pas les choses : on prend vraiment le spectateur pour un con), et en plus c’est du Star Trek avec entité surpuissante dont le pouvoir et la nature ne sont jamais expliqués (sans oublier le pouvoir « magique » que le chef des preneurs d’otages exerce sur tout le monde (sauf Kirk)), toutes choses que je n’aime pas dans ma SF.
Et puis y a pas, les acteurs font vraiment vieux, surtout DeForest Kelley (McCoy) qui avait alors 69 ans, mais à part peut-être George Takei (Sulu) et Walter Koenig (Chekhov), respectivement 52 et 53 ans, les autres ont très nettement passé l’âge de faire ce genre de choses (déjà dans le précédent ils faisaient parfois de la peine, mais là on a franchi un palier).
Star Trek VI : Terre inconnue
The Undiscovered Country
1991 mais sorti chez nous en 1992Sulu (dont l’acteur est le seul du groupe originel à faire encore bonne figure en matière d’effets de l’âge) est devenu capitaine de son propre vaisseau, l’Excelsior, et il est remplacé à bord de l’Enterprise par le lieutenant Valeris, une brillante Vulcaine.
Les temps changent : l’empire klingon va très mal et n’a plus qu’une espérance de vie de cinquante ans. Du coup, les forces progressistes de la Fédération et des Klingons tentent de tourner la page de toutes ces décennies d’hostilité, et c’est justement l’Enterprise qui est affectée comme escorte au chancelier klingon se rendant sur Terre pour des négociations. Mais la perspective de voir la paix s’établir et l’ancien ordre du monde être bouleversé n’est pas du goût de tout le monde, d’un côté comme de l’autre, et alors que Kirk, qui en veut toujours aux Klingons pour avoir tué son fils dans le troisième film, s’efforce d’être diplomate et courtois envers le chancelier et son entourage, l’Enterprise tire deux torpilles sur le vaisseau klingon avant que deux hommes en scaphandre ne se téléportent à bord de ce dernier pour finir le boulot en flinguant plein de monde, dont le chancelier lui-même… Kirk et McCoy, qui se sont rendus à bord pour offrir leur assistance, sont capturés, jugés par un tribunal klingon, reconnus coupables de l’attaque et de la mort du chancelier, et condamnés au bagne. Avec l’aide de leurs amis restés libres, ils doivent s’évader, découvrir qui a fait le coup, et réussir à empêcher un nouvel attentat.
Cet épisode là, carrément bon, est peut-être bien le meilleur film de la série.
Star Trek VII : Générations
Generations
1994Kirk et sa bande passent enfin la main à des personnages incarnés par des acteurs plus jeunes : on ne voit que Kirk, Scotty et Chekhov au début, et encore Kirk à la fin, et c’est tout. Le gros du film se passe 78 ans après la retraite des anciens, et on retrouve donc ici les personnages de la série The Next Generation (le capitaine Jean-Luc Picard et sa bande). Je pense qu’avoir un minimum de bases sur ladite série doit aider à saisir pas mal de détails, pasque j’ai remarqué un certains nombres de choses qui à mon avis doivent échapper au téléspectateur non-initié, ce qui me fait m’interroger sur tout ce qui a pu m’échapper à moi.
C’est du Star Trek dans ce que ça peut avoir de plus mauvais : le moindre impact sur le vaisseau entraîne toujours des effets dévastateurs sur la passerelle (étincelles, décharges électriques, violentes secousses, voire incendies), et toute l’histoire repose sur un phénomène astronomique qu’on qualifiera de « magique », faute d’un terme plus approprié (vous me direz, c’est pas qu’il soit si mal approprié que ça).
Je vous passe la scène du « je suis avec un blessé grave, voire mourant, mais vachement important, échangeons donc quelques réparties fines avec lui au lieu de chercher à contacter l’Enterprise pour le faire téléporter à bord et qu’on essaie de le sauver ».
Et donc, c’est pas bon.
Ah, évidemment, si ce genre de SF est votre came, ça devient tout de suite plus regardable, et même sans doute plutôt pas mal. Malheureusement, ce n’est pas mon cas.
Star Trek VIII : Premier contact
First Contact
1996On continue avec les personnages de la Next Generation. Les Borgs (cette entité collective partiellement organique, partiellement artificielle qui assimile toute forme de vie pensante sur son passage) envahissent la Fédération et attaquent la Terre. L’Enterprise arrive juste à temps pour sauver la planète, mais les Borgs réussissent à s’enfuir (avec l’Enterprise à leurs trousses) et, je cite :
« Il crée une sorte de vortex temporel.
– Il voyage dans le temps. »
Borgs et Enterprise se retrouvent en orbite autour de la Terre le 4 avril 2063, la veille du lancement du tout premier vaisseau supraluminique terrien, l’évènement qui a conduit les Vulcains à contacter les Terriens. Les Borgs bombardent le site de lancement depuis l’orbite, car en empêchant le premier contact, ils rendront les Terriens de l’époque d’où ils viennent encore plus faciles à assimiler ; mais heureusement l’Enterprise est là pour les empêcher de modifier le passé…
Ça aurait pu être pas mal, mais j’aime pas les Borgs. C’est un adversaire trop « facile » pour le scénariste, on ne peut rien faire face à eux (il faut un deus ex machina, sans mauvais jeu de mot), il n’y a pas d’individus chez eux sur lesquels l’attention et les émotions du spectateur puissent se focaliser (vous me direz, c’est pareil que les aliens et j’aime pourtant beaucoup les aliens ; mais la différence est que face aux aliens, Ripley ne s’en sort pas par un deus ex machina et une pirouette du scénario…). Alors un film de près de deux heures reposant entièrement sur eux, c’était l’overdose.
Là encore, connaître les Borgs et savoir qu’ils ont déjà capturé Picard dans le passé (dans la série) doit aider à saisir les finesses de l’histoire, même si des explications nécessaires sont fournies pour le spectateur non-initié (j’aimerais bien comprendre quand même comment ils sont montés à bord de l’Enterprise).
Objectivement, c’est pas mal. Mais personnellement, j’aime pas les Borgs.
Star Trek IX : Insurrection
Insurrection
1998On continue avec les personnages de The Next Generation, mais le contexte politique fait me semble t-il pas mal référence à celui de la série Deep Space Nine, que je connais très mal.
Je m’attendais au pire, d’abord pasque c’est un épisode impair, et surtout pasque ça repose une fois encore sur des trucs pas scientifiques pour deux sous (« des radiations métaphasiques » et un énième truc spatial inexpliqué « qui provoque une réaction thermolytique »). Mais ce genre de conneries s’évacue assez vite : en fait, il y a une planète avec six cents habitants seulement, qui plus est restés à un stade pré-industriel, et une ressource naturelle qui attire bien des convoitises (les fameuses radiations métaphasiques, qui empêchent les habitants de vieillir), et donc la Fédération (en la personne d’un amiral de Starfleet, qui semble en fait ne pas vraiment agir au nom de la Fédération) et des ET s’associent pour organiser la déportation en masse des habitants, afin de leur piquer cette fameuse ressource. Sauf que ça ne plait pas à Picard et qu’il va tout faire pour empêcher ça.
Le postulat des radiations métaphasiques n’est qu’un habillage qui s’oublie facilement, et j’ai donc trouvé ce film plutôt bon, l’un des deux meilleurs de la série avec le VI.
Star Trek X : Nemesis
Nemesis
2002Enfin, au bout de dix films, en voici un qui tourne autour des Romuliens. L’Enterprise est affectée (par l’amirale Janeway, ce qui fait une petite passerelle avec la série Star Trek : Voyager, qui n’a fait l’objet d’aucun film) en mission diplomatique vers Romulus, les nouvelles autorités romuliennes voulant apparemment faire évoluer leurs rapports avec la Fédération. Sauf que sur place ils ont la surprise de découvrir que le nouveau prêteur est un humain, et même carrément un (jeune) clone de Picard lui-même…
Le comportement des personnages donne toujours envie de leur donner des baffes par moments : « oh, un robot en pièces détachées ? Remontons le et donnons lui toutes les infos de la mémoire de notre propre androïde qui est un officier supérieur du bord et a accès à plein de secrets ultra-importants… » ; mais pas spécialement plus que dans les précédents épisodes (et ptêt moins, d’ailleurs, l’exemple que je viens de citer étant ptêt le seul aussi caricatural).
À noter la présence de Dina Meyer dans le rôle du commandant romulien Donatra.
Pas mal.
Et donc la bonne règle distinguant les Star Trek pairs et impairs selon leur qualité est bien celle selon laquelle les pairs sont bons (enfin, plus ou moins) et les impairs sont mauvais, même si le IX, qui est avec le VI l’un des deux meilleurs de la série, est l’exception qui confirme ladite règle.
J’ai un assez bon souvenir du II, parce que je lisais Star Trek RPG à ce moment-là. Le méchant est intéressant, le projet Genesis était le premier à utiliser vaguement de la biotech et il y avait quelques surprises.
En revanche, je peux confondre, mais le VI c’est celui avec le frère émotif de Spock ? Ou c’est le V ?
Tout est dans le « vaguement », pasque de mémoire, soit il n’y a aucune explication fournie, soit elle est complètement naze dès qu’on a quelques bases en biologie.
Le film avec le demi-frère de Spock, c’est le V, qui est l’un des deux pires de la série.
<>
C’est Dina Meier, qui est pas mal ? Alors là, je suis carrément d’accord ^^
Autrement je n’ai pas même réussi avec le V, passé récentement sur une chaine quelconque : ça a été trop dur pour moi. Je compatis pour celui qui a regardé les 10 pour rédiger cet articles !!
Le déguisement de Romulienne ne la met pas en valeur…
Et oui, je le répète, le V est à éviter (de même que le I et dans une moindre mesure le VII).