Scum and Villainy
A forged in the dark roleplaying game
Stras Acimovic & John Leboeuf-Little
Evil Hat Productions, LLC
ISBN : 978-1-61317-153-0
EHP0040
© 2018 Off Guard Games
360 pages
JdR de space opera
C’est comme son nom le laisse supposer un JdR de space opera dans lequel on incarne des personnages qui cherchent à joindre les deux bouts, pas forcément en restant toujours du bon côté de la légalité (voire carrément en étant explicitement dans l’illégalité), comme les héros de Firefly.
Le jeu est motorisé par un système que je ne connais que de nom, Blades in the Dark (mais il est complet, pas besoin de recourir à un autre bouquin de règles). Il n’utilise que des D6. On en lance plusieurs et on conserve celui qui a donné le résultat le plus élevé : 6 est une réussite pleine et entière (c’est un critique si on a obtenu plusieurs 6), 4 ou 5 une réussite partielle, 1 à 3 un échec (ou en tous cas, un mauvais résultat).
Outre les persos eux-mêmes, leur vaisseau (ou plus précisément, l’ensemble [vaisseau + son équipage] a droit à une création avec quelques caracs.
Les règles incluent un système de flashbacks pour permettre d’interférer avec les évènements présents. Le jeu est plutôt conçu pour lancer les PJ dans l’action sans que les joueurs aient élaboré un plan chiadé, et pour créer les éléments de ce plan à coups de flashbacks. C’est… particulier.
Mais comme d’hab’, je n’ai pas étudié les règles de près.
Le jeu situe son action dans le secteur de Procyon, une zone excentrée d’un puissant État interstellaire, l’Alliance Hégémonique Galactique (Galactic Hegemonic Alliance), fondé il y a 1261 ans. Le secteur de Procyon comporte quatre systèmes (à plusieurs planètes chacun), un peu comme à Firefly mais avec beaucoup moins de mondes. Les voyages interstellaires se font via des jumpgates (grosso modo comparables à des orifices artificiels de trous de ver) : on suit donc des itinéraires définis, un peu comme à Thousand Suns (d’ailleurs le contexte de S&V est compatible avec les postulats de Thousand Suns). En plus de ça, il y a à l’intérieur des systèmes des hyperspace lanes, elles aussi artificielles, qui permettent de raccourcir les temps de trajet d’une planète à une autre. Le jeu mentionne des ansibles (qui peuvent fonctionner à travers les jumpgates), mais il nous explique aussi que les communications intersystèmes sont lentes car elles se font par des estafettes qui franchissent les jumpgates pour les relier entre-eux… Tout ça est contradictoire.
Il y a des ET (dont une seule espèce est décrite).
Il y a eu des ET précurseurs qui ont laissé des reliques technologiques plus ou moins bien comprises (comme les Anciens à Traveller, mais en moins mystérieux). Il y a aussi un analogue de la Force de Star Ouarz : The Way.
Le secteur de Procyon est décrit, avec ses planètes, ses principaux PNJ, ses principales factions. On nous fournit finalement assez peu de détails descriptifs précis, le MJ a beaucoup de latitude (ou de boulot) pour imaginer à quoi tout ça ressemble précisément, mais il y a plein d’éléments utilisables pour imaginer des intrigues.
Il n’y a pas de liste de matos, ce qui est inhabituel dans un JdR de SF…
Il y a par contre un générateur aléatoire d’idées de scénarios (un peu fouillis).
Un peu fouillis, comme le système de jeu finalement. C’est trop éloigné de ma pratique habituelle pour que je puisse m’y intéresser vraiment. Reste le bout de cadre, intéressant, mais d’une envergure bien étriquée pour un JdR de space opera.