Kro en résumé : Strange New Worlds

Star Trek : Strange New Worlds
Season 1
(2022)

C’est pas tout à fait conforme à la réalité, mais l’image sur la jaquette est bien celle-là

Star Trek : Strange New Worlds
Season 2
(2023)

Même commentaire que pour la season 1

Série télé de space opera en deux seasons de dix épisodes chacune, prenant place peu avant la série originelle

Strange New Worlds (SNW) reprend le modèle habituel des séries Star Trek, abandonné pour Picard (et dans une moindre mesure pour une partie d’Enterprise (ENT)) : des épisodes à peu près indépendants les uns des autres et non un arc scénaristique courant sur la season (y a quand même des éléments qui réapparaissent plus tard dans la série, d’où les espèces de simili-résumés en début de chaque épisode ; il est donc préférable de regarder tout ça dans l’ordre). On y suit les aventures de l’Enterprise (celle de Kirk et de la série originelle (TOS), mais avant que Kirk n’en soit capitaine, alors qu’elle était sous le commandement de son prédécesseur Christopher Pike (qu’on avait vu, bien diminué, dans l’épisode double La ménagerie, et également (mais pas diminué) dans l’épisode pilote non diffusé The Cage, dont La ménagerie reprenait l’essentiel)). Bien évidemment, Pike est désormais incarné par un autre acteur, Anson Mount, qui n’a pas la gueule de l’emploi à mes yeux : il est beaucoup trop âgé pour incarner Pike, car il avait quarante-neuf ans dans le premier épisode de SWN, alors qu’Hunter n’en avait que trente-huit dans The Cage. Ajoutons qu’Hunter était beaucoup mieux coiffé (et bien sûr, n’avait pas de cheveux blancs…).
Outre Pike, les personnages principaux sont :
– Numéro Un (Rebecca Romijn), l’officière en second, dont le nom est Una Chin-Riley ; contrairement aux officiers en second des précédentes séries (Spock, qui avait certes l’avantage d’être aussi l’officier scientifique, Riker ou Chakotay), j’ai trouvé que c’était un personnage vraiment sous-exploité, et c’est bien dommage ;
– Monsieur Spock (Ethan Peck), l’officier scientifique ; ces deux personnages figuraient déjà dans The Cage / The Menagerie, et si je n’ai pas eu de mal à accepter que Numéro Un soit incarnée par Rebecca Romijn et non plus par Majel Barrett, pour Spock, même censé être plus jeune que dans TOS, ça coince carrément) ;
– La’an Noonien Singh (Christina Chong), la cheffe de la sécurité (poste qui n’existait pas à bord de l’Enterprise dans TOS), et comme son nom l’indique une descendante du tristement célèbre Khan, celui de TOS et de La colère de Khan, ce qui n’est pas une hérédité toujours facile à assumer ;
– Erica Ortegas (Melissa Navia), la pilote d’élite, vétérane (comme d’autres personnes à bord) de la guerre contre les Klingons ;
– Hemmer (Bruce Horak), l’ingénieur en chef aenar (sous-espèce andorienne apparue dans ENT) ;
– Joseph M’Benga (Babs Olusanmokun), le médecin-chef, autre vétéran de la guerre contre les Klingons (pendant laquelle il n’avait pas fait que de la médecine), qui avait fait quelques apparitions dans TOS ;
– Christine Chapel (Jess Bush), l’infirmière qu’on retrouvera elle aussi dans TOS, mais qui est ici bien loin du rôle de potiche faire-valoir de McCoy et secrètement amoureuse transie de Spock qu’elle avait dans cette autre série ; ici, elle a du caractère, elle prend en main sa vie amoureuse, elle agit et elle est carrément balèze, elle botte des culs de Klingons (non, ce n’est pas une figure de style, et non, ce n’est pas de la guerre que je parle, même si elle l’a faite elle aussi), et du coup, c’est assurément mon personnage préféré ; à se demander ce qui va lui arriver pour qu’elle devienne aussi insignifiante quelques années plus tard dans TOS ;
– Nyota Uhura, encore un personnage de TOS, qui n’est ici (du moins au début de la série) qu’une cadette en stage sur l’Enterprise (Celia Rose Gooding, qui ne me parait pas être un très bon choix d’actrice car elle est plutôt boulotte alors que Nichelle Nichols, qui incarnait le personnage dans TOS, était mince).
Vous noterez l’absence regrettable de la yeoman Colt, l’un des personnages majeurs de The Cage.
Vous noterez aussi qu’il y a plus de femmes que d’hommes dans les rôles principaux (cinq contre quatre, c’est à peu près la parité).
À côté de ces personnages principaux, il y a quelques personnages secondaires récurrents à bord de l’Enterprise, dont le frère aîné du futur capitaine Kirk (notez qu’ici, James T. Kirk (qu’on voit dans plusieurs épisodes) et son frère sont joués par des acteurs différents, alors que dans TOS les deux étaient incarnés par William Shatner ; notez aussi que, comme pour Spock, je n’ai pas pu me faire à la tronche du nouveau James T. Kirk).
Notez tant qu’on parle des personnages que Chapel et Spock ont une relation particulière ; et que Chapel connait T’Pring (la fiancée de Spock), ce qui me semble incohérent avec la scène dans TOS où elle semble découvrir que Spock est fiancé…

La première season commence plusieurs années avant l’accident ayant grièvement blessé Pike quelques mois avant La ménagerie (Pike a eu avant la série une prémonition de cet accident et connait donc une partie de son avenir). Comme d’habitude dans Star Trek, ses épisodes sont de qualité inégale, mais plusieurs sont bons.
On apprend en particulier des trucs sur les Gorns (ces humanoïdes reptiliens apparus dans TOS mais qu’on n’avait jusqu’à présent que peu vus dans Star Trek), et ça va à l’encontre de pas mal de trucs qui avaient été précédemment extrapolés sur le sujet, en JdR par exemple.
Notez que l’épisode 9 a une nette inspiration puisée du côté des trois premiers films de la série Alien.
La season s’achève sur un simili-cliffhanger : Numéro Un est arrêtée par Starfleet au prétexte qu’elle n’est pas humaine, mais Illyrienne (une espèce humanoïde très semblable aux humains, mais génétiquement améliorée, ce qui est interdit dans la Fédération), ce qu’elle avait jusqu’à présent caché à presque tout le monde (notez qu’ils foutent pourtant une paix royale à La’an, qui descend pourtant de Khan donc doit avoir elle aussi des améliorations génétiques (même si on ne les voit pas des masses s’exprimer)).

Dans la deuxième season, Uhura a été promue au grade d’enseigne (et visiblement affectée à l’Enterprise). Le cas de Numéro Un est résolu (à son avantage bien sûr) dans le deuxième épisode (je ne dévoile rien, vous vous en doutiez tous).
Dans l’ensemble, cette season m’a semblé moins bonne que la première. Mais il y a aussi l’épisode que j’attendais avec impatience quand je me suis lancé dans SNW : l’épisode 7, qui est un crossover avec Lower Decks (dans lequel Boimler et Mariner (qui sont encore des enseignes, l’épisode prenant place pendant la season 3 de Lower Decks) se retrouvent dans le passé à l’époque de SNW), avec des parties filmées (où les deux personnages sont incarnés par les comédiens qui font leurs voix en V.O.) et des parties dessinées (dont le générique, qui est celui de SNW mais avec quelques petites différences). Cet épisode aurait fait un bon épisode de Lower Decks, mais il montre aussi que Lower Decks, bien que ce soit du dessin animé et que certains aspects comiques y sont accentués, est une vraie bonne série Star Trek sérieuse.
J’appréhendais par contre un peu l’épisode 9, qui m’avait été décrit comme une comédie musicale : je craignais, d’une part que l’épisode ne soit pas bon, et d’autre part que la V.F. ne soit pas à la hauteur, car je me demandais s’ils traduiraient les chansons. Alors effectivement, l’épisode n’est pas à mon goût du tout : il repose sur un phénomène physique magique qui amène les gens à s’exprimer en chantant. Les chansons n’ont pas été traduites dans la bande son, mais elles sont sous-titrées (en rimes, et plutôt pas trop mal, sachant que je tolère bien plus facilement les dérives de traduction pour de la poésie que pour des dialogues normaux ; par contre, ça fait bizarre quand un personnage reprend en parlant une phrase d’une chanson, et que la traduction n’est pas la même). En plus, c’est un épisode looong (plus d’une heure), et pour quelqu’un comme moi qui n’aime ni les phénomènes physiques magiques dans mon Star Trek, ni les comédies musicales, ça a été une expérience plutôt désagréable.
L’épisode 10 et donc la season se terminent sur un cliffhanger (et y a donc plus qu’à attendre la season 3 de pied ferme) : suite à une attaque gorn, plusieurs personnages sont capturés sur une planète envahie par ces ET (La’an, M’Benga, Ortegas et le frère de Kirk), tandis que l’Enterprise est sous le feu de plusieurs vaisseaux ennemis. Notez que ce dernier épisode met en scène un nouveau personnage de TOS : l’ingénieur Scott (et comme d’hab’, voir quelqu’un d’autre que James Doohan dans le rôle me dérange : là l’acteur (Martin Quinn) a un physique qui correspond, mais il a les yeux bleus, contrairement au regretté Doohan, et ça se voit comme le nez au milieu de la figure (si l’on peut dire…)). Notez que cet épisode rappelle une fois encore la série Alien, y a même une scène presque pompée sur Alien 3.

Ce qui m’a marqué en premier dans la série, c’est que l’Enterprise est nettement plus moderne que celle de TOS (alors que c’est le même vaisseau). C’est pas forcément plus mal, car les décors de TOS étaient souvent minimalistes et ont plutôt mal vieilli ; mais sur le plan de la continuité de l’ensemble Star Trek, c’est choquant. Certains décors (la salle des machines en particulier, mais aussi tout bêtement les coursives, voire peut-être aussi la passerelle) sont ptêt même plus modernes que dans TNG et sembleraient plus à leur place dans Picard.

Les membres féminines de Starfleet sont toutes en pantalon. On voit certes quelques skants (Uhura par exemple), mais toujours portés sur un pantalon.
Elles n’ont pas non plus de talons hauts (peu pratiques), même celles dont les actrices sont nettement plus petites que leurs collègues masculins (ou alors je ne l’ai pas remarqué…), ce qui nous change des séries antérieures.

Le biobabble est toujours du n’importe quoi, et l’astrobabble aussi.

L’infirmerie est plus spacieuse que celle de TOS (plus moderne aussi, mais ça je l’ai déjà évoqué plus haut). Par contre, comme dans TOS, ils font des injections à travers les vêtements des patients. Le toubib fait même une prise de sang à travers un vêtement ! ! ! C’est doublement débile, car en plus il ne peut pas voir la veine qu’il veut prélever.

Ils ont beau avoir une cheffe de la sécurité, ils ne sont pas tellement meilleurs sur ce plan que dans les séries précédentes (bon OK, y a ptêt moins de morts de redshirts que dans TOS). En particulier, ils ne sont toujours pas foutu de porter des casques quand ça serait une précaution de base.
(même les soldats sur un champ de bataille n’ont pas de casque ! ! !)

Les quartiers privés des officiers sont immenses. Immenses. IMMENSES. On ne croirait pas que la place est comptée à bord d’un vaisseau spatial.
Même les enseignes ont des cabines immenses (quel contraste avec les couchettes exiguës des enseignes de Lower Decks).
Les navettes aussi sont très spacieuses, surtout quand on les compare à celles de TOS (mais même par rapport aux autres séries).

Dans l’ensemble, SNW est une série plutôt plaisante, même si on y retrouve la plupart des défauts de Star Trek (phénomènes physiques magiques, ET surpuissants (pas souvent heureusement), ce genre de trucs). J’ai deux regrets à son sujet :
– d’abord, le choix de mettre en scène l’Enterprise sous Pike, même si c’est sympa de retrouver certains des personnages qu’on connaissait déjà dans une version ultérieure (mais diffusée antérieurement ; vous me suivez ?), d’une part leurs nouveaux acteurs ne collent pas visuellement aux anciens et ça me gêne (exception faite de Numéro Un et de Christine Chapel), et d’autre part c’est une époque à la technologie moins moderne que dans TNG et autres séries contemporaines (sans même évoquer Picard), ce qui est un peu dommage s’agissant de SF (en plus, j’aime mieux l’aspect des uniformes et des écrans (okudogrammes) de TNG et compagnie) ;
– ensuite, les seasons sont trop courtes : dix épisodes chacune quand les séries antérieures (sauf Picard) tournaient autour de vingt-six, y a pas le temps de se passer grand-chose dedans finalement.
Mais ces regrets mis à part, j’attends la suite de pied ferme (en espérant qu’ils auront la bonne idée d’enfin reprendre le personnage de Colt).

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