Kro en résumé : Star Trek : Enterprise

Star Trek : Enterprise
(2001 / 2005)

Série télé de space opera en quatre seasons et 98 épisodes, se déroulant bien avant la série originelle

encore une fois, pas trouvé le visuel « à plat »

Enterprise (ENT) se déroule au XXIIème siècle (dans les années 2150), bien avant TOS, avant la fondation de la Fédération des Planètes Unies (et avant la directive première), à une époque où les Vulcains empêchaient plus ou moins les Terriens, qu’ils considéraient comme insuffisamment mûrs, de se lancer vraiment dans l’exploration de l’espace (bien que le contact entre les deux espèces remonte déjà à nonante ans).
Comme son nom l’indique, la série parle du vaisseau spatial Enterprise (NX 01), le prédécesseur du vaisseau du même nom (NCC 1701) des capitaines Pike et Kirk (entre autres). Fleuron de Starfleet (qui n’est alors que la flotte spatiale terrienne, puisque la Fédération n’existe pas encore), c’est son premier vaisseau capable d’atteindre la vitesse de distorsion 5 (ce qui reste cependant en deçà des capacités vulcaines, entre autres). Lancé dans l’espace pour ramener chez lui (et contre l’avis des Vulcains) un Klingon qui s’est écrasé sur Terre (première rencontre des Terriens avec cette espèce que connaissent déjà les Vulcains), il poursuit ensuite son voyage pour explorer la galaxie, à laquelle les Terriens ne connaissent pas grand-chose (contrairement aux Vulcains). Vous aurez ptêt remarqué qu’il y a comme un antagonisme entre Terriens et Vulcains.

Les personnages principaux sont :
– Jonathan Archer (Scott Bakula), capitaine de l’Enterprise, très nettement bourré de préjugés antivulcains (qui semblent d’ailleurs souvent fondés) ;
– T’Pol (Jolene Blalock), son second, une Vulcaine assignée à l’Enterprise comme observatrice / chaperonne par son peuple, qui reste ensuite à bord et exerce aussi les fonctions d’officier scientifique ; au départ, la coopération avec Archer sera d’autant plus compliquée que ce dernier est vulcanophobe, mais évidemment les deux vont rapidement évoluer ;
– Charles Tucker (Connor Trinneer), le chef mécanicien et grand ami d’Archer ;
– Malcolm Reed (Dominic Keating), l’officier de sécurité ;
– Travis Mayweather (Anthony Montgomery), le pilote, né et élevé sur un cargo interstellaire ;
– Hoshi Sato (Linda Park), spécialiste japonaise des langues et en charge des communications (à partir de quelques mots entendus seulement, elle est capable de comprendre et parler une langue extraterrestre, ce qui a salement mis à mal ma suspension volontaire de l’incrédulité ; vous me direz, c’est pas pire que le traducteur universel des séries plus modernes, certes ; mais déjà là, ça me titillait, alors sans l’excuse de la super technologie, c’est encore pire), et également spécialiste en cryptographie (elle a donc grosso modo un rôle de machine, et je trouve que le personnage est de ce fait sous-exploité) ;
– et Phlox (John Billingsley), le médecin dénobulien (et là, j’ai trouvé que c’était une foutue mauvaise idée d’introduire de façon aussi prééminente une espèce ET qu’on n’avait absolument JAMAIS rencontrée dans les séries précédentes, qui se déroulent pourtant postérieurement).

Alors, première constatation, ça n’est pas « mon » Star Trek. La série pâtit bien sûr d’avoir été regardée dans la foulée de Voyager, mais même sans ça, il manque un truc. Certes, de nombreux épisodes (la plupart ?) n’auraient pas déparé dans les séries précédentes, mais au moins au début de la série, il faut faire un effort constant pour se souvenir qu’on est dans Star Trek. S’il n’y avait pas une Vulcaine parmi les personnages principaux, on oublierait facilement que c’est du Star Trek, et on pourrait presque se croire dans de la SF futur pas trop lointain avec vaisseaux boîtes de conserve en ferraille. Pasque non seulement on se place avant la « base » du contexte de Star Trek (la Fédération), mais la technologie est pas mal plus primitive (ou moins avancée). C’est un peu la Préhistoire de Star Trek… Notez quand même qu’à partir de la season 3, ils voyagent loin de la Terre, il y a des ET dotés de technologie moderne en face, des phénomènes physiques « magiques », et ça ressemble plus à du Star Trek « normal ».

La première season comporte les vingt-six épisodes réglementaires. Elle s’achève sur un cliffhanger, avec Archer projeté au XXXIème siècle (mais tout ne s’est pas passé comme la personne qui l’a ainsi transféré l’espérait, car apparemment la ligne temporelle a été fortement perturbée, il n’y a plus de technologie qui fonctionne et la Fédération n’a jamais existé ; donc il est coincé là-bas sans espoir de retour (et on se demande pourquoi l’autre y est encore, et pourquoi ils sont seuls… mais les intrigues temporelles de la série ne brillent pas par leur cohérence)), tandis que l’Enterprise est encerclé par des vaisseaux hostiles nombreux et prêts à faire feu sur lui.

La deuxième season, elle aussi de vingt-six épisodes, commence par la résolution du cliffhanger (bien trop facilement à mes yeux). Elle a le douteux privilège de comporter le premier mauvais épisode de la série à mes yeux. Ils se sont également crus obligés de nous coller un épisode avec des Borgs, qui en outre ne me semble pas complètement raccord avec ce qui se passera dans les séries situées plus tard, chronologiquement parlant. Comme d’hab’, la season se termine par un cliffhanger : afin de contrer une menace sur la Terre venue de quatre cents ans dans le futur, l’Enterprise doit aller dans une zone d’espace particulièrement dangereuse, l’Étendue Delphique, où les lois de la physique ne s’appliquent pas partout, nous dit on (ce qui me laisse craindre qu’on ne retombe sur du n’importe quoi startrekkien, dont la série était quasiment indemne jusqu’à présent). Le dernier épisode s’achève alors qu’ils vont pénétrer dans la zone.

La troisième season ne comporte que vingt-quatre épisodes, qui s’enchaînent selon un arc scénaristique (l’Enterprise recherche la menace que font peser sur la Terre des ET autochtones de l’Étendue Delphique, les Xindis, qui veulent détruire notre planète pasqu’ils sont convaincus que les Terriens doivent les anéantir dans quelques siècles) et ne peuvent donc être vus dans le désordre. Comme je le craignais, une fois dans l’Étendue Delphique on a droit à des phénomènes physiques « magiques », en d’autres mots à du n’importe quoi. On a aussi droit à des ET surpuissants, dont certains sont d’ailleurs à l’origine des phénomènes « magiques » dans le coin.
Enfin bref. En dehors de ça, la season est pas mal, mais elle s’achève sur un cliffhanger qui me fait craindre une très nette baisse de qualité pour la suite : après avoir résolu les problèmes de l’Étendue Delphique et sauvé la Terre de la destruction, l’Enterprise revient sur Terre… en 1944 pour y trouver une partie des États-Unis aux mains des nazis, aidés par des ET. Des nazis, sérieux ? ! ! Et encore pire, des ET nazis ? On fait difficilement plus naze (sans mauvais jeu de mots) comme cliché éculé.

La quatrième season est encore plus courte : vingt-deux épisodes seulement. Elle commence par deux épisodes en 1944 sur cette Terre dont l’Histoire a été perturbée par des ET venus du futur, énième avatar (et conclusion) de la guerre froide temporelle qui apparaissait parfois en toile de fond de la série, sans que les personnages ne sachent vraiment ce qui se passe. Les personnages, et par conséquent les spectateurs, ce qui est probablement une des raisons pour lesquelles j’ai trouvé cet arc scénaristique pas terrible (et en plus, sombrer dans le cliché des ET nazis n’a pas arrangé les choses). Je ne peux pas dire que ç’ait été mauvais, mais c’était vraiment pas terrible. Et il y a des cadres plus appropriés que Star Trek pour faire du voyage dans le temps, avec ou sans perturbations de l’Histoire.
La suite consiste en de courts arcs courant sur deux ou trois épisodes chacun, entrecoupés de quelques épisodes isolés. C’est aussi décousu que du Star Trek classique, et il y a pas mal d’éléments classiques de Star Trek (espèces ET emblématiques, ponts vers des évènements ultérieurs (on nous explique en particulier pourquoi les Klingons de TOS n’ont pas de crêtes frontales, alors que ceux de TNG et des séries ultérieures, comme d’ailleurs ceux du début d’Enterprise, en ont), etc… ; on échappe heureusement à l’horripilant Q).
La série, prématurément abandonnée, s’achève un peu en eau de boudin : après un avant-dernier épisode dans lequel Terriens, Vulcains, Andoriens, Tellarites et quelques autres espèces jettent les bases d’une coopération dont nous savons qu’elle débouchera sur la création de la Fédération, épisode qui aurait pu constituer la conclusion de tout ça, on a un ultime épisode qui se passe bien plus tard, au moment de l’épisode 12 de la season 7 de TNG, et dans lequel Riker et dans une moindre mesure Troi (personnages de TNG) revivent certains évènements de la fin des voyages de l’Enterprise d’Archer (au bout de dix ans, donc six ans environ après le précédent épisode) dans un holodeck aussi magique que celui de Voyager (capable de reconstituer dans les moindres détails des évènements obscurs et de simuler la personnalité du moindre individu « historique » qu’il met en scène) ; tout ça pour que Riker prenne une décision qui lui pose problème. L’épisode en lui-même est correct si l’on parvient à passer outre le côté magique du holodeck, par contre c’est un épisode de TNG, pas réellement un épisode d’Enterprise : c’est un peu dommage, surtout pour un épisode censé constituer le point final de la série.

Les Andoriens (dont les antennes bougent) et les Tellarites sont mieux que ceux de TOS.

On hallucine quand on voit à quel point ils se comportent parfois de façon lamentable, environnementalement parlant (un sujet pourtant déjà bien sensible à l’époque de la série et auquel Star Trek avait déjà montré par le passé qu’il faisait attention), dans les premiers épisodes (quand il s’agissait encore simplement de faire de l’exploration interstellaire).

Par contre, sans doute pasque leur technologie est moins avancée, ils utilisent des scaphandres (de temps en temps) au lieu d’être toujours en bras de chemise…
Ils continuent néanmoins à faire de la spéléo sans casque… Vous me direz, les commandos embarqués à bord de l’Enterprise vers le milieu de la série n’en mettent pas non plus, même et y compris lorsqu’ils lancent un assaut contre des adversaires bien armés.
Et ils n’ont pas la queue d’un brancard pour transporter malades ou blessés.

Tout ce qui est scientifique (biobabble, astrobabble et autres) est aussi n’importequoiesque que dans les séries précédentes.

Certains épisodes semblent être plus ou moins des resucées d’épisodes de séries antérieures. Forcément, vu le volume desdites séries antérieures, il était inévitable que les scénaristes retombent sur des idées déjà utilisées ; mais quand c’est flagrant, c’est un peu frustrant pour le spectateur…

Les explosions projettent les gens en entier, sans les déchiqueter (c’est un des tous premiers trucs qui m’ont fait tiquer, peut-être même le tout premier car ça se produit dès le premier épisode). Les combats au corps-à-corps sont souvent trop acrobatiques, trop spectaculaires. Bref, c’est une série de son époque, faut du grand spectacle. Malheureusement, tout ça n’est pas mon truc.

J’ai un ressenti légèrement mitigé, principalement dû au fait qu’il m’a fallu faire des efforts au début de la série pour me convaincre que je regardais bien du Star Trek, et non une énième série de SF. De façon un peu artificielle et sans doute pas complètement justifiée, j’ai l’impression, à l’issue de mon visionnage, qu’il y a deux séries en une dans Enterprise : une première série qui correspond aux deux premières seasons et qui n’est pas tellement startrekkienne (malgré T’Pol, et parfois quelques autres éléments) ; et une deuxième série qui commence à la fin de la deuxième season et qui ressemble plus à du Star Trek « classique ». À partir du moment où on arrive à se convaincre qu’on regarde bien du Star Trek, la série est pas trop mal : d’ailleurs, sur l’ensemble des 98 épisodes, il n’y en a que deux que j’ai trouvé mauvais, soit un bien meilleur score que dans les séries précédentes (ou dans Discovery).
Une série plutôt sympathique donc, même si elle n’est pas indispensable à la culture Star Trek d’un non-trekkie, et même si je préfère de loin l’époque de TNG / DS9 / VGR / Lower Decks.

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