Harcèlement

Comme tous les ans depuis la grippe aviaire, le boulot nous fournit gratuitement (du moins, à ceux qui en font la demande) le vaccin contre la grippe saisonnière.
Comme tous les ans depuis ma mutation, l’acte vaccinal est à la charge de chacun (alors qu’auparavant, il était pratiqué par le médecin du travail), et je le pratique moi-même en ce qui me concerne.
Pour la troisième année consécutive donc, certaines de mes collègues me demandent si je veux bien les vacciner elles aussi.
Pour la troisième année consécutive, je m’en tire par une pirouette, en expliquant tout d’abord aux intéressées qu’elles devront se mettre à quatre pattes, puis en insistant sur le fait que je pratique l’injection intra-musculaire dans la cuisse.
Jusqu’à présent, ça suffisait à les décourager ; mais ce matin, l’une d’elles était à deux doigts de baisser effectivement son pantalon pour que je la vaccine, et j’ai donc dû refuser sans ambage de procéder à l’acte, par « peur » des conséquences au cas où elle ferait une réaction post-vaccinale.
Et aussi, accessoirement, pasque je trouvais que la situation risquait de tourner au scabreux ; et que, autant ça ne me dérange pas qu’on rivalise de grivoiseries verbales du matin au soir, autant là, je commençais à me demander jusqu’où ça risquait d’aller.
Mais c’est pourtant pas sorcier de se planter soi-même (après désinfection cutanée) une aiguille rikiki dans la cuisse et de pousser sur le piston. J’ai du mal à comprendre pourquoi quelqu’un qui n’a pas une phobie des aiguilles fait un tel blocage devant un geste aussi simple.

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