Deuxième crash-test du Giannirateur : il va s’agir cette fois de tirer, non plus des pages dans des bouquins, mais des morceaux sur les albums de ma ziquothèque, pour voir si ça aboutit à un résultat exploitable (ne sont concernés que les disques, dont j’ai une liste facilement manipulable pour ce genre de choses ; mais ni les cassettes, ni les albums que je n’ai qu’à un format informatique).
Dans un premier temps, je compte combiner les titres des morceaux tirés au sort ; si ça ne donne rien de bon, j’irai gratter dans les paroles des chansons.
Pas de contrainte supplémentaire cette fois-ci : il faut déjà voir si ça donne quelque chose.
Allons y : je lance le D20, il me donne 8 : venger.
Premier tirage : Spellbound, Paula Abdul : Rock House.
Deuxième tirage : Stoppe la machine, Vulcain : Encore et encore.
Troisième tirage : Spitfire, Jefferson Starship : St. Charles.
Quatrième tirage : Dominator, WASP : The Burning Man.
Cinquième tirage : À l’eau de Javel, Anaïs : Sombreros et mantilles.
Sixième tirage : The Time of the Oath, Helloween (disque bonus) : Take It To The Limit.
Résultat :
La maison en pierre / maison du rock amène les PJ à se rendre encore et encore venger Saint Charles. Les PJ seront gênés par l’homme qui brûle à [sombreros et mantilles]. Un élément majeur du scénario sera le/la pousser au maximum.
Qu’est ce qu’on peut faire de ça ? Plein de choses, sans doute. Voici une piste de réflexion assez cohérente :
Maison en pierre, maison de pierre… La maison de Pierre, avec une majuscule, c’est l’Église de Rome (je sais que je m’écarte du texte en anglais, mais qu’importe ; je suis là pour produire une ébauche de scénar, pas pour brider mon imagination). Et il est presque logique que le Vatican envoie les PJ venger un saint (si ce n’est que la vengeance est quelque chose de bien peu chrétien). Des saint Charles, il y en a une tripotée, choisissons en un qui est mort en martyr. Par exemple, saint Charles Spinola, brûlé au bûcher en 1622 dans le Grand martyre de Nagasaki.
À cette époque, et plus encore dans les décennies qui suivent, le Japon des Tokugawa s’est fermé aux missionnaires chrétiens, et aux Occidentaux d’une manière générale. Les PJ pourraient donc faire partie d’une énième tentative pour forcer le blocus (encore et encore) et tenter de convertir quand même les Japonais (au risque d’être exécutés s’ils sont découverts). Le Dictionnaire de la civilisation japonaise m’indique que « des communautés souterraines (kakure-kirishitan) réussissent à se perpétuer à Kyûshû, transmettant, grâce à un minimum d’encadrement, rites et prières essentiels » : on pourrait donc imaginer que les PJ sont envoyés évangéliser cette île plutôt que Honshû, la grande île : on n’est pas loin de Nagasaki et du martyre de Spinola, mais les chances de réussite sont plus élevées.
L’homme qui brûle, ça peut être aussi celui qui fait brûler : sur un bûcher, par exemple. Sombreros et mantilles évoque l’Espagne, nous disons donc l’Inquisition espagnole. Comme celle-ci n’a pas dû être active au Japon, on pourrait imaginer une rivalité avant le départ d’Europe entre cet inquisiteur (ou carrément l’institution entière de l’Inquisition espagnole) et les Jésuites, ordre dont font certainement partie les PJ ; rivalité aboutissant à un certain nombre d’obstacles à franchir pour pouvoir monter l’expédition, et pouvant culminer avec la révélation aux autorités japonaises de la présence illégale des missionnaires sur le sol de l’archipel.
Il reste encore à intégrer l’élément majeur, que l’on pourrait traduire par le fait que les difficultés du scénario forceront les PJ à se surpasser (à moins que ce ne soit une référence à pousser les feux du bûcher auquel seront condamnés les PJ s’ils échouent et se font prendre par les autorités).
Crash test réussi.
Je vais pouvoir revenir à des utilisations plus « confortables » du Giannirateur ; car il faut bien reconnaître qu’en me lançant dans cet essai là, je ne savais pas du tout où j’allais.
Un scénario clé en mains (ou presque) pour Gurps Japan
Rock House me fait penser aux forteresses-châteaux japonais. Donc, le commanditaire des PJ est un daymio secrètement converti au catholicisme. Ou alors, c’est une maison troglodyte, et le commanditaire est un ronin jadis sauvé par Spinola. Comme de nombreux nouveaux convertis, il est extrémiste et a donc décidé de venger le saint homme, en envoyant les PJ – des Japonais donc, samuraï plus fidèles à leur seigneur qu’au shogun, ou camarades brigands, assassiner encore et encore les responsables du bûcher.
Les exploits des PJ, qu’ils signent d’une croix, renforcent la répression et le blocus. Cela n’arrange pas un pirate/contrebandier espagnol basé aux Philippines (oui, il y avait de la contrebande en pleine mer, pour contourner la fermeture du Japon). Le Philippin est surnommé « le brûlé » depuis qu’il a échappé d’un peu trop près à un des incendies qu’il allume sur un les navires qu’il capture.
Le pirate commence par vouloir discuter avec les PJ, pour leur signaler qu’ils vont trop loin. Le chef des PJ veut lui s’en prendre en plus à la bande du Philippin. Si la discussion tourne mal, le Philippin est capable d’incendier le bâteau des PJ.
Les PJ sont poussés à la limite de leur fidélité, de leurs capacités d’actions et des risques encourus. Comment s’en sortiront-ils?
Pas mal ! :-)
Mais fais gaffe, comme je le disais à Gianni, c’est addictif !