Comme un éléphaaaaant

Alors comme ça, l’État est en train de se faire dicter sa conduite par des excitées du genre de la vieille bardot (alors qu’en refusant de lui céder, on faisait d’une pierre deux coups puisqu’elle prenait la nationalité russe comme son copain depardiou), ou par la fille d’un chef de micro-État voisin, et fait tout doucement (mais sans doute sûrement, hélas) marche arrière en ce qui concerne l’euthanasie des deux éléphantes lyonnaises porteuses du bacille de Koch ?
Faut il rappeler que la tuberculose n’est pas une maladie du passé, mais bien une zoonose en pleine résurgence, qu’on la rencontre (et pas qu’un peu) sur le territoire français, qu’elle est devenue de plus en plus difficile à guérir, et que si on abat les animaux porteurs au lieu de tenter de les soigner, c’est pour des raisons de santé publique, éviter la contamination des humains alentour et le développement d’antibiorésistances chez le bacille, qui est devenu particulièrement délicat à combattre en médecine humaine ?
Et pourquoi on n’entend ni la mère bardot, ni la steph’ de monac’, quand il s’agit de faire cabosser tout un cheptel bovin pour le même motif ? Ah c’est sûr, ça fait beaucoup moins rêver qu’un éléphant… mais l’impact économique est pourtant beaucoup plus important.

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2 réponses à Comme un éléphaaaaant

  1. Asmodeus dit :

    Je suis assez d’accord avec toi, mais les éléphantes sont elles contagieuses et ne peut-on pas les soigner ?
    Selon cet article on ne sait pas vraiment quel est l’état sanitaire des 2 éléphantes:
    http://animaux.blog.lemonde.fr/2013/02/20/baby-et-nepal-sursis-probable-pour-les-deux-elephantes-du-zoo-de-lyon/

    Ceci dit la conclusion va dans ton sens si ils sont effectivement contagieux : « …..A condition bien sûr que les nouveaux tests ne les révèlent pas hautement contagieuses pour la tuberculose. Car dans le cas contraire, nul doute que la procédure d’abattage reviendrait à l’ordre du jour. »

    • Imaginos dit :

      Je n’en sais pas plus sur l’état sanitaire des animaux que la plupart des commentateurs « bien informés » qui s’indignent qu’on puisse faire passer la santé publique avant la vie de deux animaux.

      Même dans l’hypothèse où elles ne seraient pas excrétrices du bacille actuellement, le risque qu’elles finissent tôt ou tard par en disséminer est réel.

      Après, à la question « ne peut-on pas les soigner ? », je réponds catégoriquement NON, pour les raisons évoquées dans mon billet (indépendamment du coût certainement prohibitif de la *tentative* de traitement, que le propriétaire des animaux n’a probablement pas les moyens de payer et que ce n’est pas à la collectivité (nous) de supporter).
      Se lancer dans le traitement d’un animal tuberculeux (quel qu’il soit), c’est se lancer dans un traitement lourd, long, difficile à suivre (bon OK, dans un zoo on peut présumer qu’il sera correctement administré, alors que c’est beaucoup plus incertain chez un particulier), au résultat loin d’être garanti (au sujet des éléphants : « Although treatment provides an alternative to euthanasia, the long-term results have not been evaluated fully » : in Fowler & Miller, Zoo and Wild Animal Medicine, 5th edition).
      La « doctrine » en vigueur en France est que le traitement de la tuberculose animale est une opération hasardeuse et dangereuse qui doit être proscrite ; tout animal tuberculeux doit être éliminé dans les plus brefs délais.

      Enfin, au delà du problème de santé publique, il y a un risque certes secondaire mais qui doit être pris en compte, c’est celui de la contamination des autres animaux du zoo : est ce que *tenter de* traiter deux éléphants (une espèce dont la population en captivité est si nombreuse qu’il n’y a guère de risques d’appauvrissement génétique, sans parler de l’extinction pure et simple) vaut le coup de risquer de plomber (et donc à terme, de tuer) d’autres animaux dont le maintien en captivité est à l’heure actuelle la seule solution viable pour la préservation de l’espèce ?

      Bref, la solution rationnelle (et plus encore pour l’État, qui doit impérativement raisonner en termes de santé publique) est l’euthanasie des deux animaux s’ils sont effectivement porteurs du bacille de Koch.
      Si c’était une maladie plus « impressionnante » et radicale genre maladie d’Ebola (qui à ma connaissance n’a jamais été rencontrée chez l’éléphant), on ne ferait pas tant de chichis autour de l’abattage de quelques tonnes d’animaux.

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