Quand on ne fait pas son boulot, on n’en reporte pas la faute sur les autres

Suite du feuilleton des statistiques qu’on m’a demandé de fournir des mois après les faits (et sans m’avoir demandé à l’époque de réaliser les enregistrements qui m’auraient permis de les sortir) : comme je vous l’avais expliqué jeudi dernier, j’avais fourni en temps et en heure des évaluations au doigt mouillé, qui n’avaient pas été reprises dans le tableau récapitulatif final.
Ce matin, dépotant les courriels tombés après la fin de ma journée d’hier, je tombe sur un msg envoyé à un paquet de monde (tous les responsables d’équipes des différents sites et les équipes elles-mêmes, entre autres), déclarant au détour d’une phrase que le tableau a été rempli avec les données de ceux qui ont répondu, à savoir tout le monde, SAUF mon équipe.
Il y a un outil bien pratique dans les logiciels de messagerie, c’est la fonction Répondre à tous. Fonction sur laquelle j’ai aussitôt cliqué, en rétorquant d’un ton sec que j’avais répondu tel jour à telle heure (deux jours avant le délai fixé et une semaine avant la transmission du tableau à l’étage au dessus). Pasque si le boulot n’a pas été fait au niveau du cadre de direction censé collationner les données, que ledit cadre me balance un fion en public m’accusant à tort de ne pas avoir fait ma part du boulot m’a quelque peu gonflé.
Et quelques heures plus tard, je reçois une réaction enfarinée de sa part, disant en substance ceci : « Quand tu dis que tu as répondu, tu fais référence au fait que tu as dit que le délai était trop court pour pouvoir fournir les chiffres, c’est bien ça ? » (chose que je n’ai jamais dite, mais quand on cherche des boucs émissaires à sa légèreté professionnelle, on n’est plus à ça près).
Ben voyons… J’ai donc répondu, toujours sèchement, que je faisais référence à l’envoi du tableau dûment complété, et pour faire bonne mesure, j’ai transféré dans la foulée le msg originel, que j’avais bien entendu gardé.
Pas eu de réaction depuis. Non que j’en attendais une, mais une petite remarque du genre « ah, je m’a gourré, j’avais zappé ton msg » (voire un peu crédible « c’est bizarre, ce msg n’est jamais arrivé chez moi ») m’aurait paru être la moindre des choses après avoir déclaré publiquement que je n’avais pas fait mon boulot.
Être encadré par des gens qui prouvent que le principe de Peter n’est pas une réalité, puisqu’ils continuent à monter en grade au-delà de leur niveau d’incompétence, ça fait longtemps que j’en ai pris mon parti. Mais j’ai horreur qu’on essaie de dissimuler son incompétence en laissant croire que ce sont les autres qui sont incompétents.
Du reste, j’ai ajouté un fion dans le système d’enregistrement qualité, en précisant, dans le tableau où nous sommes censés confirmer que nous avons bien eu connaissance de telle ou telle instruction, non seulement comme je le fais habituellement la date où j’ai eu l’information, mais aussi la date à laquelle j’ai répondu et les personnes qui étaient destinatrices de ma réponse (car j’avais eu la bonne idée de mettre la chef de service en copie du msg). Mais évidemment, comme tout le monde peut modifier ledit document, je ne serais pas surpris que ça soit censuré.

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2 réponses à Quand on ne fait pas son boulot, on n’en reporte pas la faute sur les autres

  1. Asmodeus dit :

    J’aime bien tes feuilletons de boulot.

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