Kro en résumé : Star Trek : Deep Space Nine

Star Trek : Deep Space Nine
(1993 / 1999)

Série télé de space opera en sept seasons et 176 épisodes, se déroulant à la même époque que La nouvelle génération (TNG)

encore pas trouvé le visuel « à plat » avec une qualité d’image satisfaisante

Deep Space Nine (DS9) doit son nom à son cadre principal, qui contrairement au reste des séries Star Trek n’est pas un vaisseau spatial voyageant à travers « la galaxie », mais une station spatiale (bien plus grande que l’Enterprise) en orbite autour de la planète Bajor (pourquoi une station en orbite autour d’une planète s’appelle Deep Space 9, ça me plonge dans des abîmes de perplexité).
Comme on l’a appris dans TNG, Bajor a été envahie et occupée pendant plusieurs décennies par les Cardassiens. C’est eux qui ont construit Deep Space 9 (qu’ils appelaient Terok Nor ; c’était une station minière, je voudrais bien qu’on m’explique comment on peut exploiter une mine à bord d’une station spatiale sur l’orbite de Bajor… C’est vraiment un sale coup porté à ma suspension volontaire d’incrédulité), dix-huit ans avant le début de la série. Après avoir mis la planète en coupe réglée, ils ont fini par foutre le camp quelques mois avant le premier épisode, faute de richesses restant encore à piller. La Fédération a alors proposé son aide aux Bajorans pour la reconstruction de leur monde et s’est installée dans la station orbitale, avec pour but « secret » d’amener Bajor, pour l’instant indépendante, à rejoindre ses rangs. Mais, échaudés par l’occupation cardassienne qui avait commencé d’une façon similaire, certains Bajorans considèrent l’arrivée de leur puissant voisin avec plus que de la méfiance. Sans oublier l’importance qu’occupe leur religion (et les intégristes qui s’en réclament) au sein de la société.
Mais Deep Space 9 ne va pas rester longtemps en orbite autour de Bajor, car dans le double épisode pilote, un trou de ver (la V.F. l’appelle un « vortex ») d’origine artificielle s’ouvre à quelque distance de là, et les dirigeants de la station décident de la déplacer jusqu’à son entrée (l’autre extrémité débouche à 70.000 années-lumière de là, dans le Quadrant Gamma). Notez que le trou de ver, artificiel est censé avoir été créé par des ET très puissants, les « Prophètes », qui sont objet de vénération pour les Bajorans.
La station ne se déplacera plus ensuite, ce qui constitue une nette rupture avec le reste de Star Trek, où les personnages errent dans la galaxie à bord de leur vaisseau. Ça entraîne une récurrence du contexte qui n’est pas pour me déplaire, mais c’est aussi un changement radical. Du Star Trek sans Trek, en quelque sorte. Du coup, la série repose bien sûr en grande partie sur les interactions entre les différents personnages (à qui il arrive quand même parfois de quitter la station, voire de traverser le trou de ver ; mais bien souvent, je ne vois aucune justification cohérente au fait que les responsables d’une station spatiale (par ailleurs bien occupés par leurs responsabilités) la quittent pour aller eux-mêmes explorer des planètes situées à Pétaouchnok), comme c’était déjà en grande partie le cas dans les séries précédentes ; mais aussi (et c’est nouveau) sur la situation politique locale, qui peut être développée au fil des épisodes puisque l’action ne se déplace pas (ou peu).

Les personnages principaux sont :
– Benjamin Sisko (Avery Brooks), le nouveau commandant de la station, un commander de Starfleet qui a perdu sa femme lors de la grande bataille de Wolf 359 contre les Borgs (au tout début de la quatrième season de TNG) et n’a au début du pilote pas spécialement envie de son nouveau poste ;
– Kira Nerys (Nana Visitor), son très efficace second, une Bajorane (qui ne fait pas partie de Starfleet, mais des forces bajoranes), officier de liaison du gouvernement provisoire bajoran avec la Fédération (et ancienne résistante ayant pris une part active à la lutte armée contre l’occupant cardassien), qui l’accueille initialement avec méfiance et se trouve partagée (et parfois écartelée) entre son devoir d’officier et son « patriotisme bajoran » ;
– Odo (René Auberjonois), le chef de la sécurité sur la station, un métamorphe (l’espèce s’appelle korrigan (changeling en V.O.)) capable de prendre des apparences variées, y compris beaucoup plus petites que sa forme habituelle (comme un verre ou un rat ; ce dernier point me gênant fortement, pasqu’il n’est manifestement ni plus lourd ni plus dense que ce en quoi il se transforme ; mais ça me gêne cependant moins que le fait qu’il se transforme vêtements inclus (vous me direz ce ne sont pas des vêtements, mais une partie de l’apparence qu’il prend ; OK, mais qu’en est il du combadge épinglé sur sa tenue ?) (y a d’ailleurs pas que ça qui me gêne dans sa « biologie » : y a aussi le fait qu’il ne mange ni ne boit)). Il occupe parfois un peu la même « niche scénaristique » que Spock dans la série originelle ou Data dans TNG, celle du personnage d’aspect quasiment humain mais qui n’est pas humain et éprouve parfois des difficultés à comprendre le comportement humain ; malheureusement, à la troisième série exploitant ce thème, ça devient quelque peu éculé, et ce personnage s’avère finalement pas tellement intéressant à mon goût ;
– Julian Bashir (Siddig El Fadil alias Alexander Siddig), le jeune docteur (de Starfleet) de la station, arrivé juste après Benjamin Sisko, qui a une très haute idée de ses capacités professionnelles et qui a voulu être affecté ici pour exercer dans des conditions difficiles ; des personnages principaux, c’est celui qui m’a le moins plu (il m’a même agacé (et le fait qu’il s’avère finalement être en quelque sorte un surhomme (génétiquement modifié) n’a pas arrangé les choses) ;
– Dax, l’officier scientifique de la station, également arrivée juste après Sisko, un Trill (une créature vermiforme qui vit à l’intérieur d’un hôte humanoïde et change plusieurs fois d’hôte au cours de sa vie). Son premier hôte dans la série, le lieutenant Jadzia Dax (Terry Farrell), est une jolie jeune femme, mais Benjamin Sisko, dont iel est un grand ami, le connaissait depuis longtemps dans un précédent hôte masculin ; après la mort de l’hôte Jadzia, le symbiote est implanté dans un nouvel hôte féminin, Ezri (Nicole de Boer), elle aussi officier de Starfleet mais très différente de sa prédécesseure ;
– Miles O’Brien (Colm Meaney), l’ingénieur en chef de la station, qui était responsable des téléporteurs de l’Enterprise dans une bonne partie de TNG avant d’être affecté ici ;
– Quark (Armin Shimerman), un commerçant ferengi qui tient un bar salle de jeux sur la station (notez que la doublure française de l’acteur change à partir des derniers épisodes de la season 5, ce que j’ai trouvé plutôt déplaisant) ;
– Jake Sisko (Cirroc Lofton), le jeune fils de Benjamin Sisko, âgé d’environ quatorze ans (au début de la série).
On peut également citer quelques seconds rôles récurrents, comme Keiko O’Brien (Rosalind Chao), l’épouse de Miles, elle aussi transfuge de TNG ; Rom (Max Grodénchik), le frère de Quark ; son fils Nog (Aron Eisenberg), un adolescent turbulent tendance voyou qui devient le grand copain de Jake Sisko et finit par devenir le premier Ferengi à intégrer Starfleet Academy (et s’avère finalement être un des personnages les plus intéressants de la série) ; Elim Garak (Andrew Robinson), le tailleur cardassien qui semble bien être ou avoir été un espion, malgré toutes ses dénégations (et un espion redoutablement efficace, qui plus est) ; et plus tard dans la série, le général klingon Martok (J. G. Hertzler), à la tête des forces de l’Empire klingon dans la guerre contre le Dominion.
En personnages récurrents, mais ne résidant pas sur Deep Space Nine, on peut encore mentionner Dukat (Marc Alaimo), le Cardassien qui était responsable entre autres de la station pendant l’occupation, et dont les relations sont quelque peu tendues avec les gens de Starfleet, et surtout avec Kira Nerys qui a vécu cette période. Et également Winn Adami (Louise Fletcher), haute dignitaire du clergé bajoran (tendance conservatrice intégriste), dont les relations avec la Fédération sont souvent compliquées.

Si la série ne m’avait pas été chaudement recommandée par Roger, et si je ne commençais pas à savoir à quoi m’en tenir avec Star Trek, le pilote aurait pu avoir de quoi me refroidir : on y trouve en effet un truc dont j’ai horreur dans Star Trek, des ET surpuissants, les Prophètes, qui ont créé le trou de ver et sont à l’origine de la religion bajorane (Prophètes dont Benjamin Sisko est considéré par leurs adorateurs (c’est-à-dire par l’essentiel de la population bajorane) comme « l’Émissaire » suite à l’interprétation d’une… prophétie). Heureusement, la suite est bien meilleure…
La première season compte vingt épisodes (en comptant le pilote pour deux), contrairement aux autres qui en ont vingt-six chacune. Les deux-tiers (à la louche) de cette season sont plutôt bons. Bien entendu, comme c’était la première, elle sert à poser le contexte, les personnages, enfin bref, les bases sur lesquelles la série va évoluer ensuite. Mais contrairement à la première season de TNG par exemple, je pense qu’il serait délicat de faire l’impasse dessus.

Tous les épisodes de la deuxième season sont regardables, voire bons, jusqu’au vingt-deuxième inclus. C’est là qu’apparait le Maquis, mouvement de résistance à l’occupation cardassienne de mondes colonisés par la Fédération mais cédés par traité aux Cardassiens.
Le vingt-troisième épisode exploite l’une des choses qui me déplaisent dans Star Trek, l’univers parallèle dit « univers miroir ». Il est quand même relativement potable : c’est juste que je n’aime pas l’univers miroir. À ce détail près, la season est entièrement regardable à mes yeux : c’est la première fois que ça m’arrive avec Star Trek, hors Lower Decks.
Contrairement à ce qui se passait habituellement avec TNG, la season ne s’achève pas sur un cliffhanger ; mais le dernier épisode révèle l’existence d’une menace sur la Fédération originaire de l’autre côté du trou de ver : le Dominion, une entité politique qui dispose d’une technologie qui surpasse les capacités défensives de la Fédération (pour ça, ça me rappelle les Borgs tellement la Fédération est impuissante face à eux ; ce qui est bien entendu un très mauvais point).

Dans la troisième season, la Fédération emploie un système occulteur, prêt de l’Empire romulien, installé sur le Défiant, un prototype de vaisseau spatial originellement conçu pour lutter contre les Borgs, à bord duquel les personnages principaux embarquent pour se rendre dans le Quadrant Gamma tenter de négocier pour éviter la guerre avec le Dominion. Qui donc gère la station en leur absence ? Et sont ils aussi compétents sur un vaisseau que sur une station spatiale ? Pour ceux qui appartiennent à Starfleet, je veux bien, mais pour les autres ? Et que fout là Kira, qui est officier de liaison du gouvernement bajoran auprès de la Fédération, pas officier de Starfleet, et n’a donc de fonctions officielles que sur la station elle-même ?
Le Défiant, qu’on retrouvera ensuite tout au long de la série, permet de remettre (occasionnellement) dans DS9 le côté Trek de Star Trek. C’est aussi le cas avec les vaisseaux plus petits de la station (les « runabouts »), et certains épisodes sont du pur Star Trek.
La fin de la season voit l’apparition d’un nouveau personnage récurrent occasionnel, la capitaine de cargo Kasidy Yates (Penny Johnson), qui devient la nouvelle copine de Sisko, lui-même promu au grade de capitaine.
Globalement, cette season est fort honorable, quoique moins que la précédente : il n’y a que deux épisodes (8 et 16) qui m’ont déplu.

La quatrième season, commence par l’arrivée dans la série et parmi le personnel de la station d’une vieille connaissance, Worf, l’un des personnages principaux de TNG, qui devient « chef des opérations stratégiques » et troque son uniforme jaune de la sécurité contre l’uniforme rouge de la division commandement. Les équilibres politiques de Star Trek sont bousculés, avec l’empire klingon qui attaque les Cardassiens et dénonce les accords de Khitomer qui établissaient la paix et une alliance entre l’empire et la Fédération. Y a des combats spatiaux où ça pète tellement dans tous les sens qu’on se croirait dans la guerre des zétoiles (et ça deviendra la règle pour les combats spatiaux dans la suite de la série). L’arc scénaristique global de la série voit la montée progressive de la menace du Dominion sur le Quadrant Alpha.
Dans l’ensemble, cette season est moins bonne que la précédente (deux épisodes pas bons à mon goût et deux bof), mais reste d’une qualité fort honorable.

La cinquième season voit l’implantation du Dominion dans le Quadrant Alpha et son alliance avec les Cardassiens (enfin, « alliance »… disons plus précisément qu’il l’a absorbée), et un rapprochement des trois autres puissances interstellaires de ce côté du trou de ver (Fédération, Klingons et Romuliens) pour le contrer.
Globalement, cette season, n’ayant que deux épisodes pas à mon goût, est de bonne tenue. Elle se termine sur un genre de cliffhanger, avec le personnel de Starfleet contraint d’évacuer la station devant une attaque du Dominion (déclenchant la guerre entre la Fédération et le Dominion).

La sixième season enchaîne directement (ou presque, car quelques mois se sont écoulés) dans la foulée de ce qui s’est passé dans le dernier épisode de la précédente, et elle commence par une série de six épisodes qui se succèdent (les cinquième et sixième s’enchaînent même directement), font évoluer l’arc scénaristique, et ne peuvent donc être picorés indépendamment. Malheureusement, la résolution de ce bloc de six épisodes repose sur « les Prophètes », donc sur des ET surpuissants qui changent tout le cours des évènements d’un claquement de doigts, chose que j’ai en horreur. Et d’autant plus quand ça sert de deus ex machina.
Dans l’ensemble et malgré son début en fanfare et quelques épisodes remarquables, cette season est nettement moins bonne que les précédentes, pasqu’elle fait intervenir plein de trucs que je n’aime pas dans Star Trek : ET surpuissants (Prophètes et leurs ennemis pah-wraiths (des ET dotés du même genre de capacités)), phénomènes physiques magiques, voyages dans le temps magiques, holosuite (l’équivalent DS9 du holodeck de TNG) et univers miroir. C’est même presque la pire (à quasi égalité avec la première) en ce qui concerne la proportion d’épisodes pas à mon goût (plus du tiers). Mais c’est quand même là (avec la révélation de l’existence de la Section 31) qu’on réalise pleinement que la Fédération a un « côté obscur » et n’est pas tout à fait l’utopie qu’elle semble être aux yeux de la plupart des gens, un état de fait qui n’avait auparavant été que suggéré (et uniquement dans DS9, pas dans les séries précédentes). Malheureusement, ça rattrape d’autant moins mon impression globale sur cette season que le dernier épisode cumule holosuite (un peu, mais ça reste bien trop à mes yeux), Prophètes et pah-wraiths.

Dans la septième et dernière season, Kira est promue de major à colonelle et le symbiote Dax a été implanté dans Ezri, qui est très différente de Jadzia : là où Jadzia était une femme mûre, grande, costaude, expérimentée et pleine d’assurance, Ezri est plus jeune, petite, pas sûre d’elle, et n’était pas du tout préparée à devenir hôte ; sans compter ses relations passées (enfin, celles de Jadzia) avec les gens à bord de la station, qui ne rendent pas son intégration facile (il y a d’ailleurs tout un épisode sur le sujet). Mais c’est finalement un personnage plus intéressant que la trop parfaite et trop balèze Jadzia.
Les Prophètes et autres éléments mystiques fantastico-fumés prennent de plus en plus d’importance dans l’intrigue (et encore plus au fur et à mesure qu’on approche de la fin), ce qui bien entendu n’est pas à mon goût.
Les dix derniers épisodes de cette season (plus précisément neuf épisodes dont un double) ne peuvent (encore moins que le reste de DS9) être vus indépendamment et constituent un arc scénaristique par lequel la série s’achève ; car contrairement à TOS ou TNG par exemple, DS9 a une fin. Malheureusement, vu qu’on a eu droit en arrière-plan tout du long de la série à une sous-intrigue mystique à base d’ET surpuissants (Prophètes et pah-wraiths) et même de magie (anecdotiquement, à la fin), ben il faut inévitablement que ça revienne de plus belle, en particulier dans l’épisode double final. Heureusement, ça reste secondaire par rapport aux aspects terre-à-terre de l’histoire (la guerre contre le Dominion, la vie des gens sur la station), mais ça vient quand même gâcher un peu l’ensemble.

Par certains côtés, la série fait « adulte » en comparaison des précédentes : on n’est plus exactement dans l’utopie imaginée par Gene Roddenberry, avec sa Fédération « paradisiaque », d’alignement loyal bon et sans besoin de pognon. Il y a désormais des nuances de gris (ou du moins, elles deviennent plus marquées qu’auparavant), et même les héros ne sont pas au-dessus d’accomplir des dégueulasseries.

Les épisodes basés sur le mysticisme bajoran (donc sur du n’importe quoi à la Star Trek) m’ont bien évidemment gonflé. Au contraire, certains épisodes qui font intervenir la religion bajorane sous la forme très concrète de ses intégristes fanatiques, et de leur difficulté à coexister avec la Fédération ouverte d’esprit, sont plutôt intéressants. Ceux qui sont basés sur la politique intérieure bajorane (car religion et politique ne sont jamais loin sur Bajor) sont eux aussi pas mal.

Le Dominion et ses troupes génétiquement conçues pour combattre et obéir (les Jem’Hadar) est une menace trop balèze (comme les Borgs, il faut un deus ex machina pour en venir à bout), mais aussi pas très bien conçue je trouve. J’ai du mal avec les motivations des « Fondateurs » qui sont à sa tête : étant donné qu’ils sont détachés de toute contingence matérielle, que retirent ils qui puisse les intéresser de leur direction en sous-main du Dominion par l’intermédiaire de leurs agents vortas ?

Comme trop souvent dans Star Trek, les « explications » sur tout ce qui est biologique ou médical est le plus souvent du grand n’importe quoi, ce qui nous vaut des phrases du genre « Je vais devoir amener les neuroprotéines à un niveau subatomique » (la différence entre le technobabble et le « biobabble » étant que personne ne pourra jamais dire comment fonctionne précisément une chambre intermix, un téléporteur, ou tout autre machin ultratech, alors qu’il n’en va absolument pas de même pour ce qui est des organismes vivants et des réactions chimiques qui y prennent place). Il y a d’ailleurs le même problème pour ce qui est des sciences physiques. Je soupçonne en outre que la traduction n’arrange pas les choses (par exemple, les fléchettes « en alliage de deutérium » de l’épisode 15 de la season 5 étaient en V.O. en alliage de duridium, un matériau certes imaginaire, mais dont on peut sans peine imaginer qu’on puisse faire des alliages).

On n’est plus sur un vaisseau spatial, mais ils se comportent toujours aussi peu prudemment qu’à bord de l’Enterprise : intervenir sur un incendie sans protection, sans respirateur ou autre, sans rien, par exemple. Ou mener une opération commando (hors de la station, évidemment) sans protection, sans même un casque ou une paire de gants. Ou descendre sur une planète dont l’atmosphère est difficilement respirable sans respirateur et s’y balader sous la pluie sans chapeau ni parapluie.
Vous me direz, ils ne sont pas les seuls : lorsque la station est envahie par des militaires bajorans, ceux-ci débarquent sans casque, et le général qui commande toutes les opérations se trouve parmi les premiers et sans la moindre protection particulière…
Et puis, parfois ils ne sont pas aidés par leur équipement : des flingues avec des écrans lumineux, c’est pas l’idéal pour un tireur embusqué, ou simplement qui ne veut pas se faire repérer ; mais pour servir de cible dans le noir, par contre, c’est certainement beaucoup plus utile.
Et quand ils appellent l’infirmerie pour une « urgence médicale », il leur vient rarement l’idée d’indiquer OÙ précisément sur la station ils se trouvent…

La station étant de construction cardassienne, l’esthétique de sa technologie est très différente de celle à laquelle TNG nous avait habitués. Et personnellement, j’aime bien mieux celle de TNG, qui fait plus propre, plus fonctionnelle, plus efficace (et moins moche). Le PC ops de la station en particulier me semble particulièrement mal conçu et peu pratique, avec des escaliers partout.

Les uniformes de Starfleet changent plusieurs fois au cours de la série (au début, c’est les mêmes que dans TNG). Aucun des modèles ne me parait pratique, cependant…

Quark et compagnie obligent, la série développe beaucoup les mœurs ferengies (un peu comme TNG avait développé les Klingons autour de Worf (et au passage, à partir de l’arrivée de Worf, DS9 continue à développer les mœurs klingonnes)). Alors évidemment, ça reste quand même en bonne partie des créatures caricaturales et vaguement comiques, à la société affreusement misogyne et gouvernées par l’appât du gain. Et donc, certains épisodes basés sur eux sont plus « comiques » qu’autre chose.

Mais il n’y a pas que les Ferengis, et la station a parfois des allures de cantina starouarzienne. Je veux dire par là qu’on y croise en abondance des ET variés, qui pour la plupart semblent n’être là que pour donner de l’exotisme à la série, et dont bien souvent on ne connait même pas l’espèce, ils ont juste des protubérances faciales ou des crêtes frontales biscornues. Je pense qu’il aurait été préférable de se limiter à un éventail réduit d’espèces clairement identifiables (j’ai quand même reconnu des Pakleds dans plusieurs épisodes, et quelques autres ET m’ont semblé appartenir à des espèces qu’on avait déjà vues auparavant). Le moins pire est Morn, un Lurien (on n’en voit pas d’autres dans la série, ce qui est un peu nul, au lieu de multiplier les ET bizarres ils auraient dû se concentrer sur quelques espèces), pilier de bar chez Quark, qui sauf erreur de ma part ne parle jamais.

Comme dans TNG, l’efficacité des technologies (celle des détecteurs en particulier) varie selon les épisodes. Le pompon est peut-être dans l’épisode 13 de la season 7 : on y voit des systèmes de visée capables de traverser des cloisons, des tas de cloisons, pour regarder dans (a priori) n’importe quelle salle de la station, et des flingues dont les balles peuvent se téléporter du canon de l’arme jusqu’à quelques centimètres de la cible visée : deux technologies tellement balèzes qu’on se demande pourquoi elles ne sont jamais employées ailleurs dans la série, ni dans des séries contemporaines comme TNG ou Lower Decks. Les implications de ces deux systèmes sont pourtant extrêmement importantes…

Je l’avais déjà ressenti avec TNG, mais je ne vous l’avais pas signalé : le bat’leth des Klingons ne me semble pas du tout pratique à utiliser pour se battre, en dehors de combats « rituels » mis en scène.

Je l’avais déjà ressenti avec TNG, et je vous l’avais signalé : les épisodes qui se passent dans le holodeck (enfin, ici ce ne sont que des holosuites) sont peu intéressants (pour ne pas dire qu’ils sont sans intérêt ; je me demande aussi si ça n’est pas en partie un prétexte pour montrer du tabac dans Star Trek). Et l’hologramme Vic Fontaine, qui dispose de capacités « magiques » (connaissance de plein de choses extérieures à la holosuite, capacité d’intervenir hors de la holosuite, vers une holosuite voisine ou en utilisant le système de communications de la station) m’a profondément gonflé. Le pompon est peut-être l’épisode 4 de la season 7, tout entier consacré au base-ball, et qui n’a d’intérêt, ni pour l’amateur de SF (et quand je regarde du Star Trek, je souhaite voir de la SF), ni pour un public ignorant des subtilités (voire des… bases (sans mauvais jeu de mot)) du sport mis en scène : je m’y suis profondément fait chier.

J’ai trouvé les effets spéciaux pour les transformations des korrigans franchement pas terribles, même pour l’époque (pour rester modéré dans mes propos).

Comme d’hab’, la traduction laisse à désirer.

Enfin, y a un truc qui me gêne de plus en plus, mais je ne crois pas que ce soit spécifique à DS9, plutôt un poncif des séries télé (et des films) en général : c’est le fait que bien souvent, les conversations ne se terminent pas de façon « naturelle » : l’un des protagonistes dit un truc plus ou moins lourd de conséquences, ou marquant, ou cinglant, enfin bref, un truc important et souvent qui claque ; puis l’un ou l’autre s’en va, sans dire au revoir, sans prendre congé, sans la moindre petite phrase pour conclure poliment mais banalement la discussion. Je conçois que c’est pour appuyer l’importance dramatique du dernier dialogue, mais ça fait franchement artificiel, on ne se comporte pas comme ça dans la vraie vie. Je ne sais pas si ce phénomène est plus marqué dans DS9 que dans d’autres séries (probablement pas), mais je l’ai bien remarqué ici et ça m’a de plus en plus dérangé au fil des épisodes.

DS9 n’est pas à mon avis une bonne porte d’entrée pour découvrir Star Trek. Il me semble préférable de connaître déjà TNG, d’autant que le double épisode pilote est lourdement chargé en références à cette autre série.
Par contre, pour ceux qui ont déjà les bases en matière de Star Trek (et qui s’y intéressent), c’est une série particulièrement intéressante, et dont (si on met de côté les aspects fantastiques) la qualité globale est bien supérieure à celle de TNG (je ne parle même pas de TOS). Je vois entre autres raisons à ça le fait que, comme je l’expliquais plus haut, en restreignant (pour l’essentiel) l’action à une station spatiale, au lieu de vagabonder à travers « la galaxie », on perd le côté « Trek » de Star Trek : mais c’est justement ce côté Trek qui pousse les scénaristes à vouloir aller toujours plus loin dans l’exotisme, et donc à recourir plus ou moins fréquemment au n’importe quoi. Ça, et aussi le fait que la série soit plus « adulte », plus en nuances de gris que les précédentes.
L’absence du côté Trek permet une certaine stabilité de la série, avec le développement d’arcs scénaristiques, ce qui n’avait pas été fait dans Star Trek auparavant (ou alors seulement sur quelques épisodes). Ça rend la série plus intéressante, mais il n’est plus vraiment possible de la picorer dans le désordre en se contentant d’épisodes par ci par là.
On aurait fort bien pu se passer complètement de l’histoire des Prophètes et des pah-wraiths, car ça reste très nettement secondaire sur l’ensemble de la série, en particulier par rapport à l’intrigue « principale » qui est la guerre contre le Dominion).
Bref, mon ressenti global sur l’ensemble de la série reste mitigé. Plutôt bon, mais mitigé. Mais quand même plutôt bon.

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